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École en devenir, École en débat

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Parce que, rappellent les auteurs, les paradoxes sont nombreux en éducation – se plaindre de la baisse du niveau des élèves et refuser un allégement ou un aménagement des programmes, regretter le peu de participation des familles et craindre leur entrée à l’école, dans le primaire, refuser des directeurs d’école à fonction hiérarchique et ne pas agir pour des directions collégiales… les différentes contributions font le point sur quelques dossiers brûlants.

Patricia Nimal et Jean-Pierre Pourtois se demandent quel homme former dès lors que l’avenir est à peine esquissé. Leur réponse : accompagner l’enfant dans la construction de son identité personnelle et sociale. Pour y parvenir les thématiques du lien, du sens, du pouvoir et des valeurs sont à valoriser par une « praxis multiréférentielle » attentive à faire de l’école « le lieu de dialogue où s’affrontent et se côtoient les diversités sociales, culturelles et psychologiques, comme un marché de qualification où se construisent, sur un mode différencié, les compétences et les savoir-faire, et enfin comme un espace citoyen où les préoccupations et les activités communes appellent le sens d’un engagement commun. »

Geneviève Jacquinot soutient que « si les technologies de l’information et de la communication modifient les pratiques centenaires de stockage, d’accès, de transmission et d’utilisation des savoirs, s’il est vrai qu’une nouvelle forme culturelle est en train de naître, elle ne deviendra vraiment une culture que si les maîtres contribuent à la forger. »

Agnès Van Zanten, à partir d’une étude de la diversité de l’offre de formation montre que cette dernière est loin d’être homogène sur le territoire national, rendant hypothétique la fonction intégratice de l’école. Je la cite : « c’est le plus souvent dans les établissements les plus défavorisés socialement où sont concentrés par le jeu de processus urbains et scolaires des élèves appartenant aux classes populaires marginalisées et des élèves issus de l’immigration que l’offre scolaire est la moins abondante, que le nombre d’enseignants jeunes et non titulaires et la rotation du personnel sont les plus importants et que les taux d’orientation en cinquième et en troisième sont les plus faibles. » Ainsi conclut-elle qu’il est légitime de substituer au concept d’inégalité scolaire, celui de ségrégation.

Marie Duru-Bellat se demande « quelles politiques éducatives pour démocratiser l’école ? ». Après avoir analysé la situation française, elle se livre à une comparaison de différents pays européens, dont elle montre que certains ont démocratisé en ouvrant les portes, d’autres en réduisant les inégalités qui relèvent du fonctionnement scolaire. La démocratisation est plus rapide dans le premier cas mais l’école se trouve investie des inégalités sociales. Dans le second cas, les politiques sont beaucoup pus difficiles à mettre en œuvre, mais les résultats plus convaincants.

François Dubet, reprenant les propositions avancées dans le rapport sur les collèges, montre que les deux critiques d’aujourd’hui sur l’école, soit dénoncent la dégradation du modèle républicain par excès de transformations pédagogistes, soit stigmatisent son immobilisme par souci de libéralisme. Selon lui, « l’école réclame des réformes, lisibles, modestes mais dynamiques, inséparables en somme d’une « pédagogie du changement ».

Claude Pair reprend la double exigence à laquelle est aujourd’hui confrontée l’école : rechercher une plus grande démocratisation et prendre en compte la diversité des élèves.

Des textes forts, constituant de belles introductions à une réflexion générale sur le devenir de l’école.

M. Develay


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