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Des programmes qui donnent plus de sens à l’enseignement

Pour moi, les enjeux essentiels du collège sont :
Le développement du « Vivre ensemble »
Le développement de la « croyance en soi »
La compréhension du monde qui nous entoure
La capacité à interagir et à agir sur son environnement

Vous comprendrez donc bien ma satisfaction en découvrant les programmes du cycle 4 de français, structurés selon 4 questionnements qui ressemblent assez fortement aux enjeux que je viens d’énoncer.

Cet agencement autour de ces 4 questionnements permet à la fois de retrouver ce que l’on fait actuellement avec nos élèves ((et c’est important que les enseignants puissent aussi réutiliser des choses qu’ils ont l’habitude de faire) et d’espérer donner plus de sens à nos enseignements. Si des programmes permettent enfin de faire comprendre aux élèves que la littérature leur parle d’eux-mêmes, du monde qui les entoure et apporte des réponses aux questions qu’ils se posent, alors plébiscitons les.

Pour lire ces programmes, j’ai suivi le conseil judicieux de quelqu’un qui avait travaillé dans l’une des commissions et qui m’a dit de lire d’abord tous les volets 1, puis tous les volets 2, etc… plutôt que de me lancer dans la lecture des documents du cycle 3, puis de ceux du cycle 4. Et en effet, cela rend beaucoup plus visible la continuité recherchée par ces textes.

Cela permet de bien comprendre que l’objectif du cycle 3 est de préparer les élèves au cycle 4, en leur donnant des méthodes de travail et de pensée et en consolidant les fondamentaux indispensables à la poursuivre des apprentissages. L’enjeu principal du cycle 4 me semble être la construction de l’autonomie (Et je repense à un texte de Philippe Meirieu qui définit ces critères de l’autonomie) : construction de la complexité, abstraction et conceptualisation, développement de la créativité des élèves, du vivre ensemble, de l’engagement, et d’une pensée personnelle à l’écoute de celles des autres.

Les volets 2 seront certainement des outils précieux pour le travail en équipe interdisciplinaire. D’ailleurs les programmes fourmillent d’idées, de suggestions et d’exemples de croisements disciplinaires dont les équipes sur le terrain s’empareront, j’espère. Je n’ai rien trouvé de nouveau dans la contribution du français aux différents domaines du socle, mais cette présentation assez claire permettra aux enseignants d’identifier très rapidement leurs champs d’intervention dans ce curriculum de l’élève. En français, je peux voir en un clin d’oeil que j’interviens dans ma discipline, bien sur, mais également dans le cadre de l’histoire des arts, de l’enseignement moral et civique et de l’éducation aux médias et à l’information.

La forme curriculaire du volet 3, dernier étage de cette construction pyramidale, permet de bien mettre en relation les compétences et les savoirs qui y sont associés.

Et cela devrait permettre de dissiper les derniers malentendus de la discipline avec l’approche par compétences. La colonne « Méthodes, démarches et outils » sera précieuse pour les enseignants. Elle propose non seulement des idées d’activités, mais également des démarches directement applicables dans la classe, comme par exemple un déroulé pour des séances d’écriture ou d’analyse des erreurs.

A moi qui travaille depuis quelques années par compétences, ces programmes apportent un énorme soulagement. Le soulagement d’y reconnaître une réflexion et une démarche de travail au quotidien, le soulagement de pouvoir enfin me reposer dans un cadre qui soutiendra ma créativité pédagogique et qui l’enrichira par les nombreuses pistes de travail qu’il propose.

Céline Walkowiak
Professeure de français en collège à Loos-en-Gohelle (Nord)

La consultation sur les programmes de collège est ouverte sur le site mis en place par le ministère de l’Éducation nationale.

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Par Caroline Rousseau