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De l’enseignement des langues. Michel Bréal linguiste et pédagogue

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Après La langue des messieurs (cf. Cahiers 348, p. 69), Pierre Boutan revient sur les  » rapports entre théorie linguistique et contenus et modalités de l’enseignement des langues « , à travers Michel Bréal (1832-1915), professeur à l’École des Hautes Études (où Saussure lui succédera) et au Collège de France de 1864 (à 32 ans) à 1906, nommé par Ferry inspecteur général pour l’enseignement supérieur (il y en avait alors). Ce savant n’est pas scientiste et il suit de près les questions d’enseignement, tant primaire que secondaire ; les nombreux textes cités montrent son souci de le renouveler. En tant que linguiste, Bréal défend les patois, et, à nouveau, on ne peut  » réduire la politique linguistique de la Troisième République à la volonté acharnée et unilatérale d’éradiquer les patois  » (p. 42). Sa réflexion porte autant sur les langues mortes que sur les langues vivantes, qui ne doivent pas être enseignées comme des langues mortes, et sur le français, une réflexion très actuelle comme le montrent ces deux phrases : apprendre une langue  » est une forme de l’activité plutôt que du savoir  » (p. 103).  » Deux grandes erreurs pèsent sur l’enseignement de la langue française. D’une part, on suppose que le français doit être appris par règles, comme une langue morte, et d’autre part, on fait prédominer l’enseignement de la langue écrite sur celui de la langue parlée  » (p. 123). Ces idées, aujourd’hui banales à défaut d’être partout appliquées, montrent aussi que l’école de Jules Ferry, à laquelle certains affectent de se référer, est bien plus innovante qu’ils ne le souhaiteraient.

Jacques George


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