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Ceux qui font le pari de la formation

Face à ce qu’on peut désigner comme un nouveau problème de l’autorité, il importe de ne pas céder à l’affolement et d’analyser les difficultés de l’école, certaines anciennes, d’autres inédites. Avec son énergie habituelle, l’association Réunir a donc pris la question à bras-le-corps pendant deux jours et demi de formation, du 16 au 18 novembre. L’ouverture, le jeudi soir (18 h-22 h), permet que le groupe des participants (80 personnes) fasse connaissance et prenne vie en abordant les questions vives. Le vendredi, Bruno Robbes (université Paris X) est venu parler de l’autorité, des conflits et de la violence, proposant aux participants d’analyser des situations vécues grâce à un dispositif rigoureux et fructueux. Il a développé la trilogie du « être, avoir, faire autorité »[[Voir son article dans le dossier 426 des Cahiers pédagogiques, « L’autorité », épuisé, en vente en téléchargement sur ce site, et dans notre prochain dossier, « La sanction », mars 2007, n° 451.]] qui permet de sortir du mythe de l’autorité naturelle pour travailler cette question sous la figure de la compétence professionnelle.
Jean-Paul Rocquet, IEN, a fait travailler le groupe sur l’importance de la médiation à tous les niveaux de scolarité par une approche réflexive à partir d’expériences mises en récit. Il faut entendre l’imaginaire… c’est là que l’on trouve des réponses.
Le samedi, sont intervenus Michel Tozzi (université de Montpellier) et Florence Castincaud (professeur de collège et rédactrice aux Cahiers) pour des paroles et travaux croisés sur la recherche de pratiques d’autorité « démocratisantes ». À la question : « Comment mettre en pratique dans les classes des formes de débat démocratique qui instaurent un rapport non dogmatique à la loi et au savoir ? » Michel Tozzi a proposé une réponse forte en faisant vivre aux participants un débat (à 40 !) rigoureusement organisé ; c’est le dispositif qui fait autorité et on peut sortir du face à face entre le maître et la classe. Une pratique qui peut se vivre et se transposer de multiples façons dans les classes, à tous niveaux, et qui a fait découvrir aux participants des chemins insoupçonnés. Florence Castincaud a proposé de se confronter aux questions qui traversent le quotidien, sur la place de la parole des élèves, sur le travail d’équipe, sur l’attitude face à une classe difficile, pour s’interroger à chaque fois sur les fondements que nous donnons à notre autorité : faire taire ou faire apprendre ? Faire se côtoyer des individus ou aider un groupe à se constituer ? Assurer la maîtrise du groupe ou promouvoir les plus démunis ? Nos gestes professionnels répondent pour nous…
Le samedi à 17 heures, sous un beau soleil, il y avait encore quatre-vingts personnes pour clore la journée avec les mots de Jacky Arlettaz qui parlait du courage de repartir et de la force que donnent les échanges. L’an prochain, ils seront toujours aussi nombreux à attendre ce beau rendez-vous de la formation.