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Au risque de l’adoption. Une vie à construire ensemble

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C’est un de ces livres que l’on ne peut résumer et que l’on n’a pas compétence pour critiquer ; il est nourri de l’expérience personnelle de l’auteur (ancienne rédactrice en chef des Cahiers) et d’entretiens avec des familles, des enfants, des adoptés devenus adultes. En notant que, dans l’ensemble des 71 familles que Cécile Delannoy a interrogées, sans faire une véritable enquête sociologique, les enseignants (31) et les professions sociales ou culturelles sont nombreux. Ce n’est pas un hasard. Statistiquement, l’adoption compte peu : 4 000 à 5 000 par an, en face de 750 000 naissances, mais elle concerne directement l’éducation, à la fois parce que les enfants adoptés sont sur-représentés dans les institutions pour enfants à problèmes et parce qu’ils sont dans les écoles : on n’oubliera pas, là, si l’on était tenté d’en faire une exploitation pédagogique, que le rapport des enfants avec leur pays d’origine et leur propre histoire est ambivalent, et très différent de l’un à l’autre. De même, les motivations et comportements sont très différents de l’un à l’autre. Les parcours scolaires sont dans l’ensemble semblables à ceux de tous les enfants, mais, dans la mesure où le milieu familial est souvent plus favorisé, les résultats scolaires sont un peu en dessous de ce qu’on pourrait attendre. Les comportements d’opposition ou de rejet à l’âge du collège sont peut-être plus fréquents, les crises de l’adolescence exacerbées, liées à un manque de sécurité intérieure.

Alors, l’adoption est-elle un « risque » ? Ou du moins l’est-elle plus que toute éducation ? Le livre ne masque pas les difficultés, il ne les majore pas non plus. Avec le recul, on constate que les enfants adoptés s’installent dans la vie et fondent à leur tour un foyer comme les autres. Et les difficultés rencontrées en cours de route sont peut-être, « à notre époque de procréations assistées, de familles recomposées, de brassages culturels, un révélateur d’une crise plus générale des liens de filiation, des liens d’appartenance ».

On souhaite donner envie de lire ce livre, non seulement aux parents adoptifs ou à ceux qui envisagent de le devenir, mais aussi à tous les autres parents et aux enseignants et éducateurs, tous concernés par le beau sous-titre.

Jacques George


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