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Appel à témoins

L’article d’Alain Finkielkraut, « La révolution cuculturelle », dans Le Monde du 18 mai, persuade que ce philosophe professeur détient le secret de l’instruction mais qu’il ne le dévoilera pas. On a beau secouer son texte dans tous les sens, c’est pire qu’Orangina comme disait Coluche : impossible d’en décoller la pulpe du fond. À part fulminer contre les pédagogues pourrisseurs d’enfants, tous inspirés par ce pervers polymorphe et inculte de Philippe Meirieu, Finkielkraut ne nous dit pas ce qu’il faut faire pour ne pas être des profs cuculs.

Cependant il a, lui, enseigné dans les ZEP des banlieues rongées par le chômage et l’exclusion, dans les classes-relais, les quatrièmes technos, les classes de soutien et d’insertion. Aux côtés de Marie-Danièle Pierrelée, dans le 93, il a relevé le défi de l’auto école et, avec des élèves en mal de vivre et de culture, il a su faire des polytechniciens, des normaliens, des centraliens, etc., devant lesquels il a ensuite professé en des cours magistraux qui les ont marqués à vie. Cet homme doit donc avoir le secret pour fabriquer de l’excellence avec des élèves au départ difficiles voire impossibles. Et comme il se refuse – bien plus taiseux que le pape pour Fatima – à nous dire ses secrets et son tour de main artisanal, je propose de contourner la difficulté en lançant un appel à témoins.

Qui, parmi les anciens élèves d’Alain Finkielkraut, nous révélera les dispositifs pédagogiques miraculeux grâce auxquels le Maître a su, avec le plomb de la Courneuve et de Goussainville faire de l’or à la Sorbonne ?

Raoul Pantanella, Membre de la rédaction des Cahiers pédagogiques.