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Aider les collégiens, aider les projets

Quel est votre rôle à la Fondation de France et que sont les programmes Enfance-éducation ?
Rappelons que la Fondation de France est un trait d’union entre donateurs et fondations pour attribuer des aides à « des initiatives qui favorisent le lien social, la dignité, l’autonomie et la responsabilité des personnes. » Dans ce cadre existe depuis 1990 un programme dédié à l’enfance et la jeunesse, de 0 à 20 ans. En 2009, en partenariat avec l’Éducation nationale, nous avons décidé de mettre l’accent sur la lutte contre le décrochage scolaire qui est un des fléaux de notre société.

Pourquoi donner la priorité au collège ?
Pour plusieurs raisons, le collège nous parait être le bon créneau pour nos aides. C’est un des derniers endroits où tous les jeunes sont rassemblés dans un même lieu, un moment difficile également où le décrochage se manifeste, alors même que les élèves sont plus fragiles, aux portes de l’adolescence. Et c’est dans la vocation de la Fondation d’« accompagner la vulnérabilité ». De plus, le collège permet une gestion pertinente de moyens donnés pour soutenir des initiatives innovantes. D’où notre programme « aider tous les collégiens à réussir ».

des élèves du collège Rosa-Parks de Châteauroux et Najat Vallaud-Belkacem

des élèves du collège Rosa-Parks de Châteauroux et Najat Vallaud-Belkacem

Comment concrètement cela se passe-t-il pour un établissement qui propose un projet ?
On reçoit environ 250 demandes par an, et nous présélectionnons une soixantaine de projets, à partir de plusieurs critères : volonté collective d’une équipe, implication réelle des élèves dans le projet, ouverture vers l’extérieur, présence d’un partenariat dans le cofinancement, mais aussi possibilité de transfert de l’expérience à d’autres. Ensuite, nos « experts » se déplacent dans les établissements avant d’établir la sélection définitive qui permettra de verser une subvention (d’un montant moyen de 10 000 euros) aux collèges choisis (une partie de l’aide n’est versée qu’une fois un bilan qualitatif réceptionné). Certains projets s’étalent sur plusieurs années. Nous avons peu à peu étendu le champ des établissements, en n’en restant pas qu’aux zones urbaines sensibles, nous nous intéressons aussi aux zones rurales, aux établissements d’enseignement agricole où il se passe beaucoup de choses, comme dans ce lycée de Château-Chinon dont l’équipe était présente lors de la journée du 14 novembre.

Pouvez-vous aussi nous parler de ce comité d’experts ?
Il s’agit de douze personnes, représentant à parité l’école et la société civile. Nous avons voulu par exemple la présence de spécialistes reconnus des sciences de l’éducation, comme Michel Develay, pour qu’une réflexion puisse se faire. Car nous avons le souci d’accompagner, au-delà des cas choisis, le changement dans l’éducation nationale. D’où notre souci de faire connaitre dans les académies les projets, en lien avec les CARDIE, de diffuser aussi des pratiques pas forcément spectaculaires.
Signalons au passage que nous avons encore trop peu de projets autour du numérique.

Profitons-en donc pour lancer un appel auprès de nos lecteurs, dont beaucoup sont impliqués dans ce genre de projets. Mais pour terminer, un mot sur le colloque que vous avez organisé.
Nous avons eu un public varié, la présence de la ministre a été un « plus » ainsi que l’ouverture à l’international. Nous aurions voulu pouvoir présenter plus longuement certains projets, il faudra peut-être trouver une formule pour cela. Nous avons en tout cas pu montrer, à travers des exemples très diversifiés, que « ça bouge » dans l’institution…


Vidéos d’expériences très riches et paroles de collégiens à retrouver sur le site de la Fondation de France :
http://www.fondationdefrance.org/