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Fin des années 80. Un jeune prof découvre des élèves tantôt démotivés et qui ne paraissent intéressés par rien dans l’école. D’autres élèves qui travaillent, mais ne réussissent pas. Il s’agit d’Yves Lecocq. C’est à ce moment-là qu’il rencontre aussi la gestion mentale, la formation, l’interdisciplinarité. Période stimulante pour lui, pour le travail avec ses collègues. Ses collègues ? Il ne les a plus vraiment quittés puisqu’on en retrouve certains dans ce livre qu’Yves Lecocq est venu présenter, « Accompagner au lycée – Construire des parcours scolaires personnalisés ». Un livre qui ferme pour l’auteur une boucle d’un travail intensif autour de la notion d’accompagnement.

Richesse et ambiguïté

Pour les enseignants, pour les élèves. « L’accompagnement personnalisé ? A quoi ça sert ? Moi je préfèrerais une heure de maths en plus ! » diront certains élèves. « C’est bien joli mais comment faire ? Jusqu’où guider ? Y être sans y être trop. Pas simple… » répondront des enseignants. C’est ce qui apparaît à travers le parcours des témoignages regroupés dans le livre.
Qu’est-ce qui relève de l’accompagnement ? Les pratiques culturelles et sportives, l’orientation ou encore l’aide aux apprentissages, l’aide aux devoirs traditionnelle, comme les séances de méthodologie. Etant donné le parcours via la gestion mentale d’Yves Lecocq, les exemples issus ce courant pédagogique ne manquent pas dans le livre, techniques de prises de notes, de mémorisation par exemple.

Yves Lecocq, Jean-Michel Zakhartchouk et Jean-Luc Villeneuve. ©DR

Yves Lecocq, Jean-Michel Zakhartchouk et Jean-Luc Villeneuve. ©DR

Individu ou groupe ?

Tutorat sur une durée longue ou sur quelques séances. Entretiens individuels. Nouvelles difficultés parfois pour les enseignants, peu habitués à cette relation duelle. Ou aide individualité au sein d’un groupe, pour comprendre la personne, repérer ses besoins et faire en sorte que le groupe, de 15 environ, soit vraiment une aide. Pas simple de prendre en compte l’hétérogénéité, et si possible d’en tirer profit.

Comment accompagner ?

Les situations rapportées dans le livre montrent la diversité des formes et l’adaptation nécessaire aux personnalités. Questionner, pousser parfois l’élève à expliquer, conseiller. Mais attention : il est généralement utile de chercher à comprendre le fonctionnement des élèves, de les interroger pour qu’ils s’approchent au plus près de leurs habitudes. Jusqu’à des prises de conscience. Voire des changements de fonctionnement.
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A quoi ça sert ?

A quoi ça sert de venir en plus, de se casser la tête pour trouver le bon mode, jamais le même, adapté à chaque élève ? L’utilité apparaît de manière beaucoup plus évidente lorsque les exercices sont raccrochés aux disciplines, lorsqu’ils contribuent à les relier entre elles , afin d’éviterhttp://www.irea-sgen-cfdt.fr/ le sentiment d’émiettement souvent ressenti par les élèves. Et l’accompagnement c’est aussi l’occasion, par le biais d’un diagnostic de fonctionnement des établissements, de faire resurgir des trésors oubliés, méthodes utilisées par les enseignants, seuls dans leur classe, ou de mettre au jour des craintes particulières des élèves.

Montrer des ressources inconnues, créer des prises de conscience dans l’apprentissage, transmettre sur mesure et voir l’élève échanger une méthode contre une autre. Et c’est là que l’on se dit : accompagner, c’est révéler.

Christine Vallin