Lundi 17 décembre, 18 heures. C’est la fin d’une journée enclume. Vous savez, une de ces journées où vous vous levez le matin avec une enclume sur les épaules. Je viens de traverser Paris pour assister à la répétition d’un spectacle de la troupe « Instant présent » de Gérard Gallego. C’est lui qui avait contacté la Rédaction des Cahiers pédagogiques. Nous avions fait des annonces de précédents spectacles, écrit des articles aussi. Mais il avait précisé : « Je vous préviens, pour le spectacle, ce sera complet, alors ce n’est pas pour avoir du monde que je vous appelle. Ce sera gratuit aussi, parce que je tiens à ce que mes spectacles soient gratuits. »



Miroir tendu, à travers un mot, à travers un thème. A travers un mot-thème : assister. « Aider, soutenir, avoir besoin, soulager, attendre, être inutile, rendre meilleur, profiter de… »
Sur scène, on essaie, on s’essaie, on sait plus. « Les spectateurs, ils sont là pour quoi ? » « Aucune idée ! », on s’échange, on évite, on hésite.

Il est 20h30. Ils vont travailler encore. Je m’éclipse. L’enclume s’est envolée. A la place, sur mes épaules, un manteau de plumes…
Les représentations du 17 février et du 3 mars 2013 à 16h, à l’Espace Daniel-Sorano, de Vincennes. Pour s’inscrire, c’est ici : http://theatreinstantpresent.org/ ou au 06.62.73.29.23.Vous m’aviez dit au téléphone : « Je tiens à ce que mes spectacles soient gratuits. » Pour quelles raisons ? Et comment diable parvenez-vous à financer tout ce travail ? L’une de mes motivations est d’offrir un accès à des activités « culturelles ou plus précisément artistiques » aux personnes qui y sont étrangères, considérant que la première des grandes injustices est la non égalité à l’éducation et aux activités artistiques en particulier encore trop discrètes à l’école. Pour ce spectacle, un partenaire, sans qui rien ne serait possible. Il s’agit de l’Arche à Paris qui accompagne les personnes en situation de handicap, a commandé le projet et trouvé les financements pour qu’il existe. Comment en vient-on à gommer les marges pour rapprocher les gens ? Quel parcours amène à cela ? Un peu trop long a expliquer par écrit. La question du sens de mon travail s’est posée immédiatement. Donc « pourquoi, avec qui et comment » sont des questions qui m’ont accompagnées lorsque j’ai décidé de devenir metteur en scène. Je travaille sur l’intrusion de la réalité dans le théâtre, à rendre la frontière entre fiction et réalité plus perméable.
L’idée est de dire à l’intérieur d’une fiction « notre vie est pas comme la vôtre pour telle ou telle raison, nous vous en présentons quelques éléments, nous aimerions que cela change comme ci ou cela »
Pingback: Ils pensent, je suis -
C’est beau mon gégé, comme toujours !
« Voilà-t-il pas que le monsieur Cyrille m’appelle Gégé » je me suis dit d’abord… Et puis…
Sourire.
Christine