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Vouloir apprendre, pouvoir (se) comprendre. De la langue de la maison à celle de l’école

L’auteur, enseignante et formatrice, répond à une obsession : chercher, afin d’y remédier, pourquoi certaines têtes enregistrent mieux que d’autres. Elle va et vient entre pratique et théorie : analyse des problèmes, éclairage théorique (entre autres par les neurosciences, la psychologie cognitive) et présentation de neuf méthodes interculturelles et interdisciplinaires.
Quatre parties offrent des pistes pour remédier à l’échec, surmonter la peur de l’inconnu et résoudre les conflits entre le fonctionnement de l’école fondé sur l’universalité, avec le lycée comme idéal, et celui, multiculturel, des élèves, avec d’autres idéaux.
Monique Honor considère l’école comme une culture à part entière avec sa langue. Pour la partager au mieux, il faut partir de ce qui est commun aux êtres humains. Dans ce but, elle montre comment contribuer à la construction et au développement des capacités à penser, comment mettre en place des représentations communes, pour (se) comprendre, sans qu’enseignants ni élèves perdent leur identité.
Puis elle se préoccupe du « vouloir apprendre », insiste sur la relation, qui passe par la valorisation, la prise en compte des émotions : la capacité à raisonner étant proportionnelle à la capacité à les ressentir et à les exprimer.
Les dernières parties se penchent sur le « pouvoir réussir à apprendre ». Quand on veut, on ne peut pas toujours : des représentations conceptuelles et procédurales (comment faire) entrent en jeu.
Ainsi se complètent les méthodes pour « vouloir », dont l’intelligence émotionnelle, le questionnement par l’enfant (source de l’imaginaire) et celles pour « pouvoir ». Bâties sur l’erreur, outil d’apprentissage, la verbalisation par l’enfant, de ce qu’il ressent, de ce qu’il fait, elles permettent la construction de la langue. Si l’explication peut noyer l’enfant en l’absence de représentations communes, l’action, la mise en projet, par exemple artistique, peut le sauver.
Partir de ce que les élèves disent de leurs représentations et non des nôtres, c’est toute la différence qu’il y a entre penser à eux, ou penser à leur place. C’est comme un stylo, tenu à l’endroit, il écrit, à l’envers, il n’écrit pas et pourtant, c’est le même. Tout un programme !

Monique Ferrerons