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La crise sanitaire est toujours au centre des débats, confinement ou pas, difficultés de l’orientation, organisation des examens, situation dans le supérieur etc... Et on s’interroge sur le numérique et le distanciel. Pendant ce temps, des luttes se poursuivent, des inquiétudes se développent, et Blanquer, de son côté poursuit…. et de l’autre, il s’interroge, ira-ira pas. Heureusement il reste quelques bonnes volontés.
N’oubliez pas d’érérer et de vous aérer
En début de semaine, Blanquer réfute toute « explosion de la contagion » à l’école, Il indique également pas d’allongement des vacances de février et pour le supérieur, Le Président parle le jeudi : Un jour par semaine en présentiel, repas à un euro pour tous, chèque psychologique… Le plan de Macron face au malaise des étudiants, et le vendredi, les Echos annoncent : “Les modalités de mise en œuvre de la reprise des cours sur site annoncée par Emmanuel Macron jeudi à Saclay viennent d’être transmises aux universités et grandes écoles. La circulaire du ministère de l’Enseignement supérieur - que « Les Echos » ont pu consulter - vient d’être adressée aux établissements.”
Les examens sont touchés. En début de semaine, Blanquer indique : le report des épreuves de spécialité en juin est « une hypothèse » (Blanquer). Et quelques jours après, Le Café pédagogique annonce “Dans un courrier envoyé aux enseignants le 21 janvier au soir, JM Blanquer annonce que les épreuves de spécialité du bac 2021 auront lieu au contrôle continu. Il répond ainsi à la demande des syndicats et de très nombreux enseignants. Mais il annonce aussi un encadrement de ce contrôle continu. L’épreuve de français est maintenue mais avec 14 textes seulement en voie générale et 7 en voie technologique.” Et le Monde énumère Commissions d’harmonisation, sujets communs… les contours d’un bac au contrôle continu
Dans le Supérieur, les situations et les ressentis très divers préoccupent de plus en plus.
Covid-19 : "Les classes prépas ont pu continuer à fonctionner, pas les universités" Propos recueillis par Copélia Mainardi : “Déjà particulièrement touchés par la précarité économique, les étudiants souffrent du manque d’accès à toute expérience culturelle, qui ajoute à leur détresse. Quelles peuvent être les conséquences à plus ou moins long terme de la fermeture des lieux et de cette absence d’échange, pourtant déterminant ? Entretien avec la sociologue Viviane Albenga.”
Les témoignages s’enchaînent. Dans Le Monde, « Je me sens chanceux d’aller en cours » : les étudiants en BTS, presque sains et saufs. “Ils sont les seuls, avec ceux des classes préparatoires, à suivre leurs cours en présentiel. Un enjeu majeur pour ces élèves : à Champigny-sur-Marne, la moitié du BTS informatique a décroché lors du premier confinement.” Par Romane Pellen, abonnés. Dans The Conversation, une recherche est présentée : Cours à distance : qu’en pensent vraiment les étudiants ? Et Monique Royer dans ses portraits du jeudi, propose un portrait collectif par temps de solitude de Thomas, Yuna, Lauriane, Julie, Léa, Romain et Hugo qui sont “étudiants, dans des cursus et des lieux différents. Ils ont en commun de vivre leurs études dans l’a-normalité, de voir leur jeunesse en suspens. Portrait collectif par temps de solitude.”
La crise pèse également sur l’orientation des élèves et des étudiants. L’opération Parcoursup est ouverte. Séverin Graveleau, pour les abonnés du Monde, fait le constat : Les conseillers d’orientation, pompiers de la crise sanitaire et de la réforme du lycée. “Les psychologues de l’éducation nationale reçoivent dans leurs bureaux de nombreux jeunes déboussolés par la réforme du lycée et l’impact de la crise sanitaire.” A propos de Parcoursup 2021, pour certain, « On dédramatise ! Les vœux de formation n’engagent pas pour toute la vie » et pour d’autres, “Les effets de la crise sanitaire et la réforme du lycée compliquent les choix des futurs bacheliers. Au risque d’accroître les inégalités.” Et pour les professeurs principaux, chargés de l’orientation, c’est le système D. Il faut dire que “Les lycéens sont censés bénéficier d’un accompagnement sur un horaire non financé par le ministère de l’éducation nationale.” Et dans les collèges, les moyens pour informer sont également touchés ainsi à Sablé-sur-Sarthe. Une journée d’orientation pour les collégiens... dans un bus. Partout, les Salons virtuels remplacent les salons physiques : Un salon virtuel d’orientation pour poursuivre ses études en France. Et les régions sont impliquées : Mon orientation c’est la Région ! Mais on signale de partout l’absence des brochures régionales qui étaient réalisées par les DRONISEP... Heureusement le Ministère propose une page spéciale : Des services numériques d’aide à l’orientation vers les études supérieures.
C’est aussi l’occasion de poser des questions et faire des constats. Les études supérieures, investissement rentable ? se demande La Croix.
Dans les grandes écoles, la diversité sociale n’a pas progressé en dix ans constate Le Monde. Les filles, toujours minoritaires dans les écoles d’ingénieurs. “Les étudiantes représentent un quart des inscrits. Une proportion qui n’a pas bougé entre 2006 et 2016, selon une étude menée par des chercheurs de l’Institut des politiques publiques.” Et Benoît Coquard, sociologue : « Dans certains milieux ruraux, la culture anti-études reste très forte »
On s’interroge également sur le numérique et le distanciel. Un article intéressant nous vient du Québec : L’école virtuelle susceptible de donner des résultats « catastrophiques ». Aymeric Patricot, Professeur de lettres, essayiste et romancier, auteur de "Les bons profs" (Plein jour, 2019) affirme « Enseignant, pourquoi je résiste en partie au numérique éducatif » Loriane Lafont, doctorante en langue et littérature françaises à l’université de Chicago fait la comparaison pour Le Monde :“Si les universités américaines ont réussi le pari d’une transition pédagogique en ligne, le système universitaire français fait au contraire les frais de son manque de souplesse."
Des luttes se poursuivent. En Dordogne, et ailleurs : un mouvement des assistants d’éducation et accompagnants d’élèves. Les assistants d’éducation ne veulent plus être des pions. L’appel à la grève du 26 janvier est relayée par exemple par l’Humanité : Éducation. Les « choyés » prennent le pavé contre maître Blanquer.
Des inquiétudes se développent. Ouest-France : Projet de loi « séparatisme » : L’enseignement catholique est sceptique. Et dans Marianne, l’amendement déposé par des députés de La République En Marche (LREM), jugé irrecevable est présenté : "En voilant les fillettes, les islamistes cherchent à les formater suffisamment tôt"
La Tribune de Saphia Guereschi et Carole Pourvendier, Secrétaires générales du Snics-FSU ; Carla Dugault, Coprésidente de la FCPE ; Benoît Teste, Secrétaire général de la FSU, affirme « La décentralisation de la santé à l’école ne garantit ni l’amélioration des politiques de santé, ni celle de la réussite scolaire »
Et Blanquer, de son côté…., établi une Liste noire au ministère de l’Éducation nationale d’après Roland Goigoux sur son Blog : Le blog de Roland Goigoux. A propos de l’affaire « Avenir lycéen » pour Médiapart, il y a un nouveau mouvement en gestation
et dans Libération, Marie Piquemal s’interroge : Avec les Lycéens, Avenir lycéen en passe de renaître de ses cendres ? Et il contre-attaque : Avenir lycéen : cette fois, le ministère saisit l’Inspection générale "Par la même occasion, le ministère étend le champ des investigations : sont désormais visés les comptes de l’ensemble des organisations lycéennes mais aussi des associations de parents d’élèves sur les dix dernières années." Mais il s’interroge également, ira-ira pas. Pour le Figaro, Élections régionales : en Île-de-France, l’option Blanquer s’éloigne, LREM cherche un « plan B ». Et sur franceinfo, Élections régionales : Jean-Michel Blanquer "réticent" à mener la liste LREM en Île-de-France
De bonnes volontés
Enseignement : Jean-Michel Blanquer veut réduire la fracture campagne-ville. “Un élève sur cinq vit à la campagne. Alors que leurs résultats scolaires sont aussi bons jusqu’au collège, ils accèdent moins à l’enseignement supérieur que les autres. Une fracture que veut réduire le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer. Il lance une expérimentation en Normandie ce lundi 18 janvier.”
Pour Najat Vallaud-Belkacem : « On manque d’inclusion » à l’école. “Souvent présentée comme la pierre angulaire du vivre ensemble, l’école a essuyé de nombreuses critiques ces dernières années : trop élitiste et excluante selon certains, trop conciliante et égalitariste selon d’autres. Mais quel rôle joue-t-elle vraiment pour le vivre-ensemble ? Faut-il la repenser, ou est-elle au contraire ce dont le reste de la société devrait s’inspirer ? Najat Vallaud-Belkacem et Mathieu Bock-Côté sont les invités de Jérôme Chapuis dans Un Monde en Docs pour répondre à ces questions.”
Un lycée pour se raccrocher “Ils avaient décroché du système scolaire depuis plusieurs années. Le microlycée leur a ouvert ses portes. Dans cette structure scolaire expérimentale de l’Education nationale, l’équipe pédagogique tente de les réconcilier avec l’école et avec eux-mêmes. Pour écrire cette nouvelle histoire, Grand-Format s’est immergé pendant une semaine au MicroLycée de Caen.”
Dans un Texte collectif publié dans l’Humanité : “Alors que tout converge vers une croissance des inégalités, enseignants et pédagogues de la maternelle à l’université lancent un appel pour une « école ambitieuse » et une « culture commune ».”
Sexisme : comment sensibiliser les lycéens aux inégalités de genre ? “Au lycée des métiers Armand Guillaumin d’Orly (Val-de-Marne), une classe de bac professionnel, formée aux métiers du social, participe à des ateliers tout au long de l’année pour bousculer leurs préjugés de genre et les sensibiliser au sexisme ordinaire.”
Bernard Desclaux
La revue de presse des Cahiers pédagogiques évolue ! Aujourd’hui, on trouve facilement des tas d’articles en ligne, qui circulent et s’échangent notamment sur les réseaux sociaux. Nous avons donc pensé que ce que nous pouvions vous apporter, c’était autre chose, soit le recul et le temps du commentaire, en proposant une revue de presse hebdomadaire, plus hiérarchisée, plus sélectionnée et largement commentée, toujours, bien sûr, sous l’angle des questions éducatives.
Suggestions thématiques :
N° 513 - Quelle éducation laïque à la morale ?
Dossier coordonné par Elisabeth Bussienne et Michel Tozzi
mai 2014
Que s’agit-il d’enseigner, pour ce qui ne peut se réduire à une discipline scolaire ? Dans quel objectif, entre pacification des relations et formation du jugement moral ? Qui pour le faire, dans quel cadre ? Bien des questions, et ce dossier ose dès maintenant des réponses, dans la conviction que nous touchons là à un rôle fondamental de l’école.
Hors-série numérique Travailler avec le dessin de presse
Dossier coordonné par Florence Castincaud
Juin 2018
Faire entrer le dessin de presse dans la classe : pourquoi ? Comment ? Parce que le trait de crayon est un outil alternatif pour faire entrer dans l’analyse et la réflexion, parce que le dessin génère des pratiques nouvelles, parce qu’il ne laisse personne indifférent, parce qu’il offre un vrai espace à la liberté de pensée. Mais lire et comprendre un dessin de presse, cela s’apprend ! Témoignages de professeurs, de dessinateurs, récits de pratiques et bien sûr florilège de dessins !
N° 530 - Former les futurs citoyens
Dossier coordonné par Laurent Fillion et Pascal Thomas
juin 2016
Mise en place du nouveau socle commun, de l’enseignement moral et civique : l’éducation à la citoyenneté, thème souvent abordé par les Cahiers pédagogiques, revient au cœur des préoccupations. De quelle éducation à la citoyenneté parle-t-on ? Comment ne plus la confondre avec une éducation au civisme et à la civilité ?
N° 563 : Actualité de la métacognition
septembre-octobre 2020
Dossier coordonné par Marc Romainville t Jacques Crinon
À quelles conditions la connaissance de sa propre pensée peut-elle aider à mieux apprendre ? Quelle place pour les émotions, la confiance en soi, les stéréotypes ? Le point sur les nouvelles approches métacognitives.
N° 562 :Profs, exécutants ou concepteurs
Dossier coordonné par SABINE COSTE ET NICOLE PRIOU
n° 562 juin 2020
Comment les enseignants, individuellement et collectivement, interprètent-ils des textes officiels apparemment intrusifs de manière à stimuler leur créativité ? Comment s’approprient-ils des situations matérielles, organisationnelles, sociales fortement contraignantes ?
Construire ensemble l’école d’après
Sylvain Connac - Jean-Charles Léon - Jean-Michel Zakhartchouk
Edtions ESF - Prix 18,00 €
L’école « d’après », un vain slogan, un conte de fées pour ceux qui penseraient que, aux lendemains de la crise sanitaire, une autre école va naître, plus juste, plus en prises avec le monde ? Ce livre, coordonné par des pédagogues engagés, et fruit d’un travail collectif avec le réseau du CRAP-Cahiers pédagogiques, contient de nombreuses propositions pour passer du slogan à la mise en œuvre : comment utiliser à bon escient les outils du numérique, comment modifier programmes et pratiques pour penser le monde actuel (parcours santé, esprit critique…), comment intégrer le respect de l’environnement dans le quotidien de l’école, comment prendre mieux en compte les familles, comment au quotidien, lutter contre les inégalités.
Thomas, Yuna, Lauriane, Julie, Léa, Romain et Hugo sont étudiants, dans des cursus et des lieux différents. Ils ont en commun de vivre leurs études dans l’a-normalité, de voir leur jeunesse en suspens. Portrait collectif par temps de solitude.
le 22 janvier 2021Qui dit « enseignant » l’imagine généralement seul avec ses élèves. Et pourtant, les situations se multiplient où les enseignants ne sont précisément pas seuls : avec les Atsem, les AESH, avec des intervenants extérieurs et de plus en plus avec des collègues. Cela ne va pas toujours de soi, notre dossier en rend compte, et ses coordinatrices nous en dévoilent les grandes lignes.
le 21 janvier 2021Le CRAP-Cahiers pédagogiques est engagé, au sein d’un collectif de mouvements pédagogiques et d’éducation populaire, dans la préparation de la troisième édition de la Biennale internationale de l’éducation nouvelle, avec des ambitions amplifiées et un souci de renforcer la coopération entre les militants de l’éducation nouvelle. Entretien avec le coordonnateur du comité de pilotage, Jean-Luc Cazaillon, directeur général des Ceméa.
le 18 janvier 2021, par MélanieNos journées se réinventent avec le couvre-feu à 18 heures. Les responsables de cette nouvelle gymnastique : des apéros, des bonbons dans les amphis et des mutants. La semaine aura entendu de nouvelles mesures, en a attendu d’autres qui ne sont pas venues. L’école reste en première ligne, les étudiants maintenus à distance et dans ce brouhaha, les nouvelles de diminution de postes arrivent dans les établissements. Mais chut ! L’éducation poursuit son cours.
SE REINVENTER QU’ILS DISAIENT
" Jean Castex raccourcit les jours " titre Les Jours. Exemple des mesures pour l’école à l’appui, l’article trouve un fil rouge à la gestion de la crise " s’il y a une constante dans cette crise sanitaire, c’est l’impossibilité d’avoir une discussion ouverte avant que les mesures soient prises pour faire face à l’épidémie de Covid-19. " En début de semaine, la question d’une fermeture des écoles comme dans les pays voisins se posait. " Attention enfants, attention reconfinement ", prévenait Les Jours dans un article en libre accès. Le taux de contagiosité chez les enfants est en forte augmentation, le variant anglais et ses cousins brouillent les pistes.
Mais rassurez-vous des mesures sont prises dans les écoles. " Pour lutter contre la propagation du SARS-CoV-2, les cours de sport en intérieur sont suspendus, les mesures sanitaires seront renforcées dans les cantines, et les tests devraient être plus nombreux, a annoncé le gouvernement jeudi 14 janvier. " explique Violaine Morin du Monde. Oui mais comment ?
" Après les annonces de Jean Castex jeudi 14 janvier, des moments difficiles sont encore à prévoir dans le monde de l’éducation. " avertit la Dépêche du Midi. "Une nouvelle fois, le gouvernement n’anticipe rien, regrette Xavier Mouchard, co-secrétaire du syndicat d’enseignants SNUIPP-FSU 31. On est obligés de se réorganiser au pied levé, on navigue à vue. "
Éviter les brassages à la cantine, tel est le mot d’ordre qui se transforme en casse-tête sur le terrain. " Pointées du doigt comme potentiel lieu de contamination, les cantines cristallisent les tensions alors que le maintien de leur ouverture dépend d’aménagements sur lesquels le gouvernement n’a jamais vraiment tranché. " Margaux Otter, pour l’Obs, pose sur la table la question de la restauration scolaire, des conséquences d’une hypothétique fermeture et des risques apportés par le maintien de son ouverture.
Ne comptez pas sur les profs d’EPS pour amener de la souplesse dans ce gymkhana. Ils ont fort à faire. L’Indépendant rapporte les propos de Perrine Prost, délégué nationale EPS pour le Se-Unsa. "Depuis le début de l’année on a dû se réinventer et là, on nous rajoute le fait de nous enlever les gymnases. Aller dehors quand il fait -10 degrés, où quand il pleut, c’est quasiment impossible. On n’est pas des animateurs".
ET SI ON ARRÊTAIT DE FAIRE COMME SI
“La crise sanitaire et économique accroît les difficultés des familles et des élèves, qui sollicitent de plus en plus les services sociaux scolaires.” constate Faïza Zerouala dans un article réservé aux abonnés de Médiapart. L’un des arguments avancés pour le maintien des écoles ouvertes est justement l’accueil des élèves en difficulté sociale et/ou scolaire, ceux qui seraient le plus menacés par le décrochage en cas de confinement. Oui mais, si ce confinement arrive, sommes-nous prêts ?
« Non » répondent Sylvain Connac, Jean-Charles Léon et Jean-Michel Zakhartchouk. Ils proposent d’ « anticiper, se préparer, essayer de ne pas revivre les douleurs de mars dernier, en espérant que cet article ne serve à rien. » Ils donnent quelques pistes, celle-ci notamment : « arrêter dès aujourd’hui ce qui peut être différé, les évaluations venues d’en haut, la préparation des épreuves du baccalauréat, les rapports à la hiérarchie obligatoires, les statistiques du jour ou de la semaine, les sommations non urgentes… »
Du côté des universités, rien de nouveau, ou si peu. « A Cergy, sur 25 000 étudiants, une centaine seulement fait son retour cette semaine pour bénéficier de ces sessions de soutien pédagogique. » relate Soazig Le Nevé pour Le Monde. “Ce n’est pas le cours dans l’amphithéâtre mais l’étudiant qui prend un café à la pause, un bonbon qui traîne sur la table”, l’argument sucré de Frédérique Vidal pour cette reprise timide a provoqué une forme d’indigestion.
Chez les étudiants d’abord avec la création de collectifs comme celui des « étudiants fantômes » à Montpellier ou des lettres ouvertes à l’instar de celle de Lucie, étudiante nantaise. « Covid-19 : des étudiants à bout et peu de perspectives pour un retour en présentiel » titre la Voix du Nord.
Chez les présidents d’Université aussi, le constat est rude " Les étudiants sont des prisonniers à domicile", dénonce Michel Deneken, président de l’Université de Strasbourg sur France Bleu Alsace . " Isolés dans des logements exigus ou obligés de retourner chez leurs parents, livrés à eux-mêmes en raison des contraintes sanitaires, les jeunes traversent une épreuve dont ils ne voient pas l’issue. ", un éditorial du Monde caractérise ainsi la situation des étudiants. S’ajoutent des difficultés financières pour ceux qui n’ont pas pu trouver de job d’étudiant.
Localement, des solutions sont mises en œuvre comme cette épicerie solidaire à Dijon. Des fonds ont été débloqués par l’Etat pour organiser du tutorat auprès des premières années, et éviter les décrochages après le premier semestre. « Créer du lien entre étudiants est toujours intéressant », commente Yanis Limane, premier vice-président de la Fage. " Mais il n’y a pas là de quoi résorber les difficultés financières et souvent psychiques dans lesquelles se débattent nombre d’étudiants ".
REGARDE L’AVENIR CAMARADE
Cette déplorable situation des universités va t’elle influer sur les choix d’orientation des lycéens ? Rappelons que les sections BTS et les classes préparatoires sont restées en présentiel. La saison de l’orientation est ouverte avec les premiers choix à saisir sur Parcours Sup. Oui, la plateforme revient avec ses fameux algorithmes qui "peuvent contribuer à rouvrir les chances des lycéens issus des milieux populaires d’accéder aux filières sélectives du supérieur et à contrer le creusement des inégalités sociales face à l’éducation. À condition de les éduquer." explique Vincent Tuberj. "Reste, bien sûr, à remplir les bonnes cases de ces logiciels, mais aussi à comprendre la logique à déployer pour espérer obtenir les choix premiers. Autrement dit chacun espère que les algorithmes et paramètres de recrutement associés vont lui être favorables. " constate de son côté Bruno Devauchelle.
Or, l’éducation à l’orientation est en pleine évolution. " Depuis 2018, les Régions ont la responsabilité d’informer les lycéens sur les possibilités d’études. Une mission qu’elles assument de manière disparate, et dans une logique territoriale, au risque de limiter les ambitions de certains jeunes. " précise Eric Nunès. Désormais également, " Tous les membres de l’équipe éducative participent à l’accompagnement des lycéens et de leur famille dans la construction de leur projet. Le professeur principal, qui a un rôle renforcé dans cet accompagnement, reste un interlocuteur privilégié pour aider les élèves à faire leurs choix, en collaboration avec le psychologue de l’éducation nationale du lycée. " nous dit Bernard Desclaux qui s’interroge "Mais où sont passés les conseillers d’orientation ? "
Le coronavirus implique un recours quasi systématique au numérique. Fun Mooc propose une série de 25 Moocs dédiés à l’orientation et la découverte des métiers. Les traditionnelles journées portes ouvertes se transforment, les salons virtuels se multiplient comme celui des IUT de Bourgogne.
Mais toujours, il y a ces belles rencontres qui éclairent les trajectoires. "Cette prof a changé ma vie ", l’article d’Alice Raybaud en raconte quelques-unes.
ET SI...
Et si nous allions faire un tour du côté de la rive positive. "Au collège comme au lycée, le métier d’enseignant est bouleversé par la crise sanitaire. Entre port du masque, enseignement à distance et classes dédoublées, chacun fait le bilan des changements intervenus depuis le 13 mars dernier, quand le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, annonçait en direct la fermeture des écoles. Face aux contraintes, ils redoublent de créativité pour essayer de ne laisser aucun élève de côté. ", un bel hommage aux enseignants signé Lou Roméo pour RFI.
Et si nous explorions des solutions éprouvées en période de confinement, celles qui aident à ne pas décrocher comme JobIRL , "le « LinkedIn des 13-25 ans », met les jeunes en relation avec des professionnels et des étudiants de tous secteurs d’activités afin de les aider à construire leur projet professionnel. " Interview de Jules Donzelot, chercheur associé au Centre Émile Durkheim en sociologie de l’éducation et délégué scientifique et développement chez JobIR pour Carenews.
Et si nous prenions un peu de distance à l’invitation de Jean-Luc Noël pour "éclairer l’école par son histoire, à envisager les enjeux actuels en prenant du recul. La place des femmes, la démocratisation de l’école ou encore la rénovation pédagogique, voici quelques thèmes que nous explorons avec lui."
Et pour finir, Laurent Sberini déclare "Non 2020, tu n’es pas mort pour rien, car tu auras transformé l’École plus sûrement que toutes les réformes engagées depuis longtemps. " Vous décélérez dans ses propos une pointe d’humour salutaire.
Monique Royer aux manettes cette semaine pour l’équipe revue de presse des Cahiers Pédagogiques et Fabien Crégut pour l’illustration
La revue de presse des Cahiers pédagogiques évolue ! Aujourd’hui, on trouve facilement des tas d’articles en ligne, qui circulent et s’échangent notamment sur les réseaux sociaux. Nous avons donc pensé que ce que nous pouvions vous apporter, c’était autre chose, soit le recul et le temps du commentaire, en proposant une revue de presse hebdomadaire, plus hiérarchisée, plus sélectionnée et largement commentée, toujours, bien sûr, sous l’angle des questions éducatives.
Sur la librairie des Cahiers Pédagogiques
Suggestions thématiques :
N° 562 :Profs, exécutants ou concepteurs
Dossier coordonné par SABINE COSTE ET NICOLE PRIOU
n° 562 juin 2020
Comment les enseignants, individuellement et collectivement, interprètent-ils des textes officiels apparemment intrusifs de manière à stimuler leur créativité ? Comment s’approprient-ils des situations matérielles, organisationnelles, sociales fortement contraignantes ?
Hors-série numérique n° 50 - Le bac, hier et aujourd’hui
septembre 2018
Dans le contexte de la réforme du baccalauréat et de la mise en place des nouvelles procédures d’accès aux études supérieures, ce hors-série revient sur de nombreuses tentatives de réformes plus ou moins fructueuses. Bac + 3, bac - 3, orientation, bac pro… quels leviers pour offrir une école plus démocratique ?
n°514 Enseignant : un métier qui bouge
Dossier coordonné par Michèle Amiel et Yannick Mével
Juin 2014
Tous les enseignants expérimentés le disent : ce n’est plus comme avant, le métier change. Allons voir de plus près ce qui évolue, comment le métier change, comment ces évolutions pourraient être accompagnées par l’institution, à toutes les échelles, en quoi elles vont dans le sens de l’essentiel : mieux faire apprendre les élèves.
Construire ensemble l’école d’après
Sylvain Connac - Jean-Charles Léon - Jean-Michel Zakhartchouk
Edtions ESF - Prix 18,00 €
L’école « d’après », un vain slogan, un conte de fées pour ceux qui penseraient que, aux lendemains de la crise sanitaire, une autre école va naître, plus juste, plus en prises avec le monde ? Ce livre, coordonné par des pédagogues engagés, et fruit d’un travail collectif avec le réseau du CRAP-Cahiers pédagogiques, contient de nombreuses propositions pour passer du slogan à la mise en œuvre : comment utiliser à bon escient les outils du numérique, comment modifier programmes et pratiques pour penser le monde actuel (parcours santé, esprit critique…), comment intégrer le respect de l’environnement dans le quotidien de l’école, comment prendre mieux en compte les familles, comment au quotidien, lutter contre les inégalités.
L’image d’Épinal veut que l’enseignant soit seul dans sa classe face aux élèves. Or, de nombreuses pratiques de co-intervention, régulières ou ponctuelles, existent au sein des classes. Ce dossier s’intéresse donc à la co-intervention et au coenseignement, à ces espaces-temps où on est deux en classe avec les élèves.
le 15 janvier 2021Lire l’entretien avec les coordinatrices, Rachel Harent et Céline Walkowiak
Éditorial
Pour une année pleine de sens ! Cécile Blanchard
« Il faut arrêter de tout changer tous les quatre matins » Entretien avec Sébastien Planchenault
Les Cahiers en maillot de bain Cécile Blanchard
« On écrit pour communiquer » Entretien avec Bernard Friot
L’école ailleurs
Brésil : l’inclusion via la participation Flavio Murahara, Tara Flanagan
L’actualité de la recherche
Portrait du lycéen en travailleur Lisa Marx
La chronique de Nipédu
Rendez-vous manqué ? Régis Forgione, Fabien Hobart, Jean-Philippe Maitre
Billet du mois
La laborieuse naissance de l’école hybride Alain Bouvier
Avant-propos par Rachel Harent et Céline Walkowiak
Va-t-en, grand monstre vert ! Quentin Magogeat, Annick Messonnier
Une construction progressive Sandra Miranda, Laura Schmitt
Entrer dans la danse Béatrice Goulet
Pour la réussite de tous Sandrine Combelair
Casser les murs Gaëlle Pedroso
Juste une porte à franchir Marjorie Decriem
Pratiquer avec les EANA Céline Piot
À l’école de la confiance réciproque Dominique Seghetchian
Petites histoires de co-intervention Jean-Michel Zakhartchouk
Passer du « je » à « nous » Carole Merriadec, Laurence Moutte
Comment Pierre est devenu élève Ludovic Blin
Franchir les frontières invisibles Jérémy Bridiers-Uberti
À la recherche d’une clarification Le groupe de travail du comité scientifique de la Fname
Qui prend la main ? Sandrine Validzic
Sept configurations à deux en classe Rachel Harent, Marie Toullec-Théry
Une expérience de coenseignement : le PDMQDC ! Carine Boubila
Croiser les regards Clothilde Jouzeau Kraeutler, Christine Catalayud, Laurie Batlle
1, 2, 3 référentiels ! Aline Chudy
D’une situation imposée Adèle Mazou
Moi non plus je ne voulais pas coanimerv Anaïs Michel
Direction et enseignants : un accompagnement Delphine Dechance
Et toi, comment fais-tu ? Nicole Priou
Pour que la mayonnaise prenne Sylvie Grau
Un peu de pragmatisme Laurent Lescouarch
Déprivatiser les pratiques Youssef Errami
Tutorat en coenseignement chez les universitaires Gilbert Nguema Endamne
Le formateur : une étrangéité à cultiver Bernard Desclaux
Jeux de miroirs Sarah Valin
Les angles tordus Rachel Harent
Ajustements réciproquesv Éric Saillot
Coenseigner, entre théorie et pratique Marie Toullec-Théry
Comme au boulot ! Romain Cordier, Isabelle Perrin
Une pratique gagnante ! Hélène Gasc
Co-intervenir à l’école : une nouvelle professionnalité éducative Annick Ventoso-Y-Font
Accompagner le changement de paradigme Florence Trouillet, Philippe Merleau
Bibliographie et sitographie
Une journée particulière dans un collège ordinaire Antoine Tresgots
Je leur souhaite tous les bonheurs du monde François Augier
Grandir avec l’ULIS (8) : apprendre à renoncer Évelyne Clavier
Poésie de confinement Virginie Charayron
Lorsque les enfants nous parlent Luc Taralle
Merci Neymar ! Flavie Druon
Quelle pédagogie pour enseigner les questions mémorielles ? Séverine Bourdieu, Laurence Claude-Phalippou, Caroline Coze, Anne Faurie-Herbert, Marie-Laure Lepetit, Alain Pujat, Sandrine Raffin
Sexisme et féminisme : repenser l’égalité filles-garçons par le biais de la littérature jeunesse Clémentine Pillon
Le débat en classe : modes d’emploi
Le vent nous portera Yannick Mével
Apprendre en jouant Margarida Romero, Éric Sanchez
le 15 janvier 2021
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