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Rencontre annuelle des mouvements pédagogiques : an II

HENRI PEYRONIE, professeur en sciences de l’éducation à l’Université de Caen, a ouvert ces journées par une mise en perspective historique et sociologique sur la question du sens : sens des transformations structurelles qui ont profondément modifié l’École au cours du dernier siècle, sens que les « nouveaux lycéens » pour reprendre la terminologie de Dubet peuvent y trouver. La suppression progressive des filières de formation distinctes entre « héritiers » et enfants des classes populaires a été interrogée jusqu’à la dernière mouture du collège Lang. Si le « collège unique » a montré les limites des ambitions de démocratisation de l’École, à quelles conditions le « collège pour tous » permettra-t-il d’atteindre cet objectif toujours lointain d’une réelle démocratisation de l’accès aux savoirs ?

Trois thèmes ont été approfondis par trois groupes de travail simultanés.

« Éducation et responsabilité partagée : une obligation aujourd’hui ? »
Ce premier groupe a réfléchi sur la place de l’école, qui n’est pas le seul lieu d’éducation. Quel lien établir entre le temps de l’école, celui de la famille et celui du « temps libre ». La réflexion éducative et pédagogique doit s’inscrire dans cette nécessaire articulation.

« Hétérogénéité des publics, parcours diversifiés… quelle alternative aux filières ? »
Le second groupe, plus lié à l’actualité qui a mis le collège unique en question, a abordé la question de l’hétérogénéité. Sans réduire la question à la seule dimension du collège, l’hétérogénéité sociale, culturelle, celle des comportements, des performances, des goûts et des besoins aux divers stades du développement de l’enfant, puis de l’adolescent (et même du jeune adulte, les formations postbac accueillant des publics de plus en plus divers, aux parcours très différents) a été confrontée à la nécessité de construire, ensemble, un savoir commun.

« Propositions pour un métier en évolution permanente »
Le troisième groupe s’est attaché à « penser les pratiques dans la formation tout au long de la carrière. »

Des ateliers animés par divers mouvements ont complété ces journées : de l’astronomie à l’écriture, en passant par des pratiques de construction des savoirs en mathématique ou l’exploration des « arbres de découverte ».

Confrontations, débats, analyses, échanges de pratiques… les participants ont pu apprécier la richesse de ces rencontres, et se poser ensemble la question centrale : pourquoi, alors même qu’ils ont tant à dire, à faire partager, les mouvements pédagogiques pèsent-ils si peu dans le débat actuel sur l’école ? S’unir pour mieux se faire entendre ? Cela vaut la peine qu’on y réfléchisse…

Marie-Christine Chycki