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Rencontre 2000

L’actualité pédagogique de ce début d’année scolaire, ce peut être bien sûr la préparation de la rentrée par les instances officielles académiques ou nationales, ou par les syndicats ou fédérations de parents. Ce peut être aussi, comme l’année dernière, la parution de nombreux livres sur l’école, pour le meilleur comme pour le pire (et en matière de pire, on est toujours gâté !).

Mais l’actualité, ce sont aussi ces moments de réflexion et d’échanges que se donnent les militants pédagogiques et plus globalement ceux qui veulent faire bouger l’école, à travers divers rassemblements qui se déroulent en fin d’été dans un de ces beaux endroits de notre bon vieux pays… Ici, les stages de la pédagogie institutionnelle, là, les rassemblements des CEMEA ou du GFEN, le congrès de l’ICEM (un beau succès cette année) et, en Auvergne, à Saint-Anthème, la Rencontre du CRAP-Cahiers pédagogiques).

Elle a rassemblé plusieurs dizaines d’enseignants de tous horizons, autour de deux questions quelque peu énigmatiques : ce qui est central dans nos pratiques est-il vraiment l’essentiel ? Et comment, réellement, mettre au centre l’essentiel ?

En réalité, il s’agissait bien, en nous référant toujours à la pratique quotidienne, de réfléchir sur le sens de l’école, sur ses missions, et plus précisément, de se demander ce qui permet vraiment de former le futur citoyen qu’est l’élève d’aujourd’hui. Contre l’évidence des voies royales et des hiérarchisations entre savoirs, posées a priori, les participants ont voulu procéder à un décapage salutaire et dépasser les faux bons sens qui rejettent à la marge par exemple les activités sensorielles ou artistiques ou font décréter que l’analyse grammaticale est supérieure à la pratique du théâtre.

C’est ainsi qu’un atelier a examiné, à partir de cette problématique, les ouvertures qu’amène la mise en place d’activités du type des TPE ou des parcours diversifiés ; un autre les moyens de mobiliser l’imagination pour mieux faire accéder à l’indispensable « pensée rationnelle » ; un autre encore a cherché à mettre à plat nos implicites pour que nos choix pédagogiques soient plus lucides, plus conscients.

Et l’après-midi, des activités diverses ont permis de prolonger autrement cette réflexion en mettant souvent les participants en position d’apprendre (la course d’orientation, la danse, la vidéo ou les mathématiques).

On a souvent parlé ici du petit « miracle » que constituent les Rencontres CRAP : celui que vivent dans une atmosphère qui allie toujours convivialité et rigueur, des enseignants désireux d’utiliser une partie de leurs vacances pour se former, mais surtout de vivre une semaine riche qui redonne du tonus et des idées à chacun.

Jean-Michel Zakhartchouk, Professeur de français, Nogent-sur-Oise.