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Que chacun soit acteur de ces assises !

Quel est l’enjeu principal de ces nouvelles assises de la pédagogie ?

Ce sont les troisièmes assises que nous organisons. Les premières, en 2007, avaient pour titre « Résister et proposer », les secondes, deux ans plus tard, « Changer l’école, avec les enseignants ». Celles-ci sont évidemment marquées par le contexte de l’élection présidentielle, mais les deux titres précédents pourraient encore s’appliquer. Tout comme notre slogan « Changer l’école pour changer la société, changer la société pour changer l’école ».

Nous voulons être une force de propositions et nous pensons qu’on ne pourra changer l’école qu’avec une réflexion collective, sans exclusive, de l’ensemble du monde éducatif. C’est pourquoi nous avons invité tous les partis politiques progressistes et les syndicats enseignants ainsi que les parents d’élèves à réfléchir avec nous à travers trois tables rondes et douze ateliers, et à faire des propositions très concrètes d’évolution pour une école plus juste et efficace.

Dans un contexte de crise, après avoir subi la lourde contrainte des suppressions de postes, avec un ascenseur social en panne, l’amertume de nombreux enseignants, l’école a besoin d’un nouveau projet. À l’issue de ces journées, nous diffuserons douze propositions pour 2012.

« Juste et efficace » : pourquoi ces qualificatifs ont-ils été choisis entre tous ?

Toutes les études des sociologues de l’éducation indiquent que les inégalités sociales se sont aggravées au cours des vingt dernières années. Les enquêtes Pisa les plus récentes montrent que l’origine sociale joue un rôle de plus en plus important dans la réussite scolaire. Par ailleurs, l’échec est devenu une sorte de « maladie nosocomiale » d’une école élitiste et inégale. 20 % des élèves sortent du système scolaire en situation d’échec. Il ne s’agit pas de rejeter la faute sur les enseignants, bien au contraire, mais d’assumer collectivement cette situation et de promouvoir les innovations, les dispositifs pédagogiques qui permettent d’avancer au quotidien vers plus d’égalité.

Car l’efficacité n’est pas un gros mot libéral. En tant que citoyens et contribuables, nous rappelons que l’école est l’affaire de tous. Il faut certes cesser l’hémorragie des moyens, mais il faut aussi bien les utiliser au service d’objectifs clairement définis de poursuite de la démocratisation de l’école.

Que dire à l’un de nos lecteurs pour le convaincre d’assister à ces assises ?

La revue, dès sa création en 1945, a toujours voulu être un espace de débats. Le CRAP-Cahiers Pédagogiques s’inscrit dans un ensemble de réseaux, mais dans aucune chapelle, politique, syndicale ou pédagogique. Le choix des intervenants et l’organisation de ces deux journées sont prévus pour qu’il y ait un réel débat et que les participants puissent s’exprimer, durant les tables rondes et surtout les ateliers. À l’image de nos rencontres d’été, et finalement de nos principes pédagogiques, nous souhaitons que chacun soit acteur et pas seulement spectateur de ces assises. Pour construire ensemble des propositions pour changer l’école.