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Qu’est-ce qu’on se raconte?

Aux Rencontres du CRAP, chaque année, se retrouvent plusieurs dizaines de personnes (98 cette année), professionnels ou non de l’Éducation nationale, avec ou sans leurs enfants (37 cette année), pour une semaine d’ateliers pédagogiques et coopératifs, où l’on réfléchit, partage et se forme entre pairs. Qui sont-ils et que viennent-ils y chercher?
Les nouveaux

adrien_g_rencontres_2017.jpg Adrien Guinemer, prof de mathématiques en Allemagne
Mon point d’entrée, ç’a été Twitter [son alias : @Toupietwopi]. Je suis venu par curiosité, pour voir si ça me plait : j’avais pas mal hésité déjà l’an dernier. Le déclic, ça a été de partir avec mon fils, qui a atteint l’âge pour participer au groupe des enfants.

J’avais envie de rencontrer des profs optimistes : ici on est sûr qu’on va pas trouver de prof râleur qui ne veut jamais rien faire, ne s’intéresse qu’à sa matière. Je viens pour partager des valeurs communes, et développer mes pratiques professionnelles. Alors que j’hésitais encore, j’ai vu qu’au moins deux ateliers allaient dans la direction dans laquelle j’ai envie de développer mes pratiques. Il y a plein de choses qu’on trouve dans les livres mais j’ai besoin de vivre quelque chose qui me mette le pied à l’étrier.

 

marielle_pichetti_petite.jpg Marielle Pichetti, CPE en collège
J’ai connu les Cahiers pédagogiques en préparant le concours de CPE. Ce qui me plaisait, c’était la transversalité, l’idée que l’élève ne peut réussir que si on est dans la cohérence et dans l’idée qu’on forme un tout.

Je suis venue aux Rencontres cette année du fait de la thématique. La coopération, c’est mon dada depuis deux ans. J’ai rencontré Sylvain Connac lors d’une conférence et à partir de là, j’ai beaucoup changé ma pratique professionnelle.

Je suis dans le creux de la vague, professionnellement, j’ai besoin de partager avec des gens qui continuent à y croire, à avoir envie. J’ai très égoïstement besoin de ça pour pallier la solitude du métier, besoin d’un collectif. Quand on est CPE, c’est difficile de construire des projets, cela me fragilise, et j’espère que venir aux Rencontres va me donner une impulsion avant la rentrée. J’ai besoin de renouveler ma pratique.

 

Les récidivistes

emilie_p.jpg Émilie Pradel, professeure des écoles en CM1
Je viens aux Rencontres pour la troisième fois d’affilée. Mon père m’y a quasiment trainée la première fois, alors que je traversais une crise de foi professionnelle. Lui venait depuis très longtemps et m’en avait tellement parlé – en bien ! – sur le plan humain et celui du développement professionnel que ça m’a donné envie.

Et ce sont ces raisons humaines qui ont fait que je suis revenue. J’ai fait de très belles rencontres, j’ai un peu l’impression de passer une semaine idéale, avec des gens dont les valeurs me correspondent parfaitement. Et professionnellement, ça m’a ouvert beaucoup de portes, même si je continue à avancer à tâtons.

Cette année, c’est une expérience différente, je me suis lancée dans l’animation d’un atelier. Ça se passe bien parce que je suis bien entourée. Je co-anime avec un expert qui a su m’entrainer dans l’aventure, et me laisse la place que j’ai envie de prendre, ni trop, ni pas assez. Ça m’a beaucoup motivée.

 

ismail_rencontres_2017.jpg Ismail Sadky, Prof en bac pro électrotechnique (MELEC) à Lyon au lycée Lamache
C’est ma deuxième fois aux Rencontres. La première année, j’animais un atelier sur le bienêtre au travail. J’ai appris à connaître les Cahiers et le CRAP, et j’ai apprécié le cadre bienveillant des rencontres, qui m’a surpris, la richesse des personnes qui y viennent et la qualité des ateliers.

Ce qui est très intéressant, c’est que ce n’est pas une formation à proprement parler. J’y trouve surtout une réflexion sur mes pratiques, l’acquisition de nouvelles compétences, le développement d’un réseau de personnes inspirantes et un appui, par les ressources publiées par les Cahiers pédagogiques et les liens créés.

Je ne suis pas venu l’an dernier, parce que ce n’est pas toujours facile de libérer du temps. J’ai l’intention de revenir, mais je vais peut-être suivre ce rythme d’une année sur deux. Je ne veux pas quelque chose de formaté. Mais je verrai aussi en fonction des ateliers, de l’envie de revoir les personnes avec qui j’ai créé des liens et de gagner en compétences.

 

Les multirécidivistes

michele_rencontres_2017.jpgMichèle Amiel, chef d’établissement à la retraite
Je suis venue pour la première fois, je crois, en 1975… Je ne suis pas venue chaque année depuis, mais bien plus de dix fois au total ! On revient aux Rencontres parce que ça répond à des besoins. Celui de se sentir dans un groupe qui vous porte, de retrouver des gens qu’on est content de revoir, avec qui on peut prolonger des conversations interrompues l’année précédente. Le besoin aussi de prendre des risques de pensée, dans un groupe où l’on se sent en confiance, d’explorer des domaines. Aux rencontres, je suis dans mon laboratoire collectif.

Et puis, on se donne de la force et de l’énergie pour la suite. On arrive avec ses problèmes et on trouve des gens qui vont vous donner des solutions, des pistes. On trouve des réponses dans les conversations, parce qu’on prend le temps de poser tranquillement ses questions, sans risques. Ça me donne envie de rentrer, d’expérimenter ce que j’ai appris.

 

guy_petit.jpg Guy Lavrilleux, prof de français à la retraite
Combien de fois suis-je venu? Excellente question ! Ça doit faire vingt-cinq ans… J’ai été un lecteur des Cahiers pédagogiques dès que j’ai commencé à enseigner. Il y avait des gens des Cahiers parmi mes formateurs. J’ai tout de suite été adhérent et abonné. On n’apporte pas grand chose aux profs en formation en matière de pédagogie, et j’ai cherché pourquoi je faisais ce métier. Les Cahiers répondaient à ce besoin criant.

Je constate que ce qu’on écrivait il y a quarante ans reste d’actualité: rien n’a changé, voire tout est pire!

Je continue à venir aux Rencontres parce qu’il y a des gens extrêmement sympathiques. Et c’est passionnant. Je pense qu’il n’est pas inutile qu’il y ait des retraités pour dire ce qu’on a pu faire par le passé. Il y a eu beaucoup de choses intéressantes qui se sont faites, par exemple dans les ZEP, où j’ai enseigné vingt-cinq ans. Je peux témoigner de cela.

Propos recueillis par Cécile Blanchard

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