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Parents, comment aider votre enfant ?

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Dans ce petit livre, aux questions que peuvent se poser les parents sur l’école, sur la manière dont on peut aider son enfant et sur les liens qu’il est possible d’établir avec l’école, Michel Develay tente quelques réponses.

Dans une première partie, il explique que l’identité de chacun comprend plusieurs facettes : élève, adolescent, enfant, apprenant et plusieurs registres : psychologique, biologique, social et cognitif. Ce tour d’horizon permet rapidement de comprendre la difficulté que l’on a à connaître son enfant en tant qu’élève. S’ensuit une présentation des difficultés de l’exercice du fameux  » métier d’élève « . Le découpage du temps, l’organisation de l’espace, les modes de communication sont régulés par l’enseignant qui instaure une norme de fonctionnement par rapport à un élève moyen ou à un élève idéal, auquel aucun élève ne correspond. L’auteur pose donc le problème des implicites qui jalonnent la vie scolaire d’un enfant et qui font qu’à l’école il peut échouer pour des raisons qui n’ont rien à voir avec ce qui relève de l’apprentissage à proprement parler (p. 19).

Ces difficultés risquent d’être amplifiées par la relations enseignant-élève pendant le travail scolaire et notamment dans ce qui relève de la compréhension des consignes. L’enseignant-moyen [[Auquel, comme pour l’élève aucun enseignement ne correspond !]] ne s’interroge pas toujours sur les difficultés liées à la compréhension des consignes qu’il donne et il s’ensuit des malentendus qui se manifestent par  » l’incapacité  » de certains élèves à réaliser l’exercice demandé.

L’auteur propose donc aux parents de tenter de pallier cette incompréhension en aidant l’enfant à saisir ce qui se passe en classe. Les échecs doivent être relativisés car ils sont ponctuels, voire dépendants de l’humeur du moment de l’enseignant et il serait sans doute nécessaire de faire la distinction entre difficulté et échec. Pour ce faire, l’auteur propose d’utiliser une grille élaborée par Ph. Meirieu (p. 44).

Cependant, en cas d’échec avéré, parents et enseignants se retrouvent finalement dans la même posture ; ils ne peuvent parvenir à aucun résultat si l’enfant refuse de se prendre en mains, nous dit l’auteur.

La deuxième partie concerne alors ces élèves en difficulté et l’aide qu’il est possible de leur apporter. En tant que parent ou en tant qu’enseignant, la question reste entière puisqu’après avoir proposé l’attitude qui lui semblait la plus pertinente, l’attitude compréhensive, l’auteur expose l’évolution des différents courants pédagogiques pour expliquer qu’aujourd’hui le paradigme dominant est celui de l’individualisation.

Cette réflexion permet de dégager différentes résolutions possibles en classe, pour en inférer ce qui est possible à la maison (p 76). Passer un contrat, amener l’élève à discerner comment il procède quand il apprend, utiliser s’il le faut les techniques d’entretien d’explicitation, tout cela relève du professionnalisme auquel les parents ne peuvent se substituer (p. 99).

La réflexion s’étend dans la troisième partie à la collaboration possible entre les parents et l’école. Celle-ci a souvent exclu les familles populaires, celles qui pourtant sont démunies devant le fonctionnement scolaire réel, c’est à elle de s’ouvrir aux parents, et non l’inverse. Or, actuellement, les portes semblent plutôt se fermer, tandis que les enfants issus de familles dont les modèles se rapprochent de l’école continuent à être ceux qui réussissent le mieux.

Au terme de cet ouvrage la réponse à la question posée pourrait être la suivante : aider son enfant c’est non pas songer en termes d’accompagnement scolaire mais en termes d’éducation familiale, d’une éducation familiale susceptible de ne faire qu’un avec les qualités intellectuelles que développe l’école et que s’approprient les enfants qui réussissent (p. 120).

Terminons cependant sur une interrogation, concernant le destinataire de ce livre. L’auteur parle alternativement comme parent et comme enseignant, mais ne s’adresse-t-il pas, de fait, inévitablement, aux parents qui comprennent les nombreuses références implicites, donc, en étant rapide, aux parents enseignants, ceux qui ont les compétences et qui savent déjà que ce sont les enfants d’enseignants qui réussissent le mieux à l’école et qui, donc, ont le moins besoin de conseil pour aider leur enfant ? Et du coup, le livre ne sera-t-il pas utile d’abord aux enseignants, dans leur pratique et ne devrait-il pas alors s’appeler  » enseignants, comment aider vos élèves  » ?

Marie-Christine Presse


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