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Oral EAF, 2002, colère !

Quoi faire lorsqu’Aurélie, puis Manuéla, puis Célia, élèves de L, m’ont téléphoné pour m’expliquer que leur oral n’avait pas comporté deux temps, mais un seul, que l’examinateur avait bien posé deux questions mais les avait laissées parler 20 minutes sans les interrompre…, que les questions ne ressemblaient pas à celles que nous avions travaillées en classe. Quel est l’intérêt de ce texte puis une question sur l’auteur du texte. J’ai honte de dire à des jeunes de 17 ans qu’ils doivent respecter la loi mais que des professeurs la contournent, sans aucune hésitation déontologique, et que ce sont eux qui les noteront, qui ont le pouvoir !

Bien sûr, l’oral, cette année, nous a demandé du travail. Il fallait consulter les descriptifs, trouver les textes, surtout ceux qui sortaient des sentiers habituellement tracés et qui, donc, tentaient terriblement. Quel plaisir de découvrir ce début d’une autobiographie de Chamoiseau ! Mais, dès le deuxième jour, une sorte d’habitude s’est installée et les questions à bâtir pour le jour suivant venaient plus vite. L’ensemble des collègues de mon jury étaient d’accord, les candidats qui jouaient le jeu et s’adaptaient à la question posée nous ont montré que les élèves n’étaient seulement capables d’apprendre par cœur et l’entretien nous a permis d’évaluer assez finement, nous a-t-il semblé, la performance scolaire comme l’aptitude à raisonner et l’appétit littéraire.

Je ne veux plus écouter le cours de mes collègues récité d’une voix monocorde mais je voudrais aussi que la règle soit claire et unique, que professeurs et élèves partagent les mêmes exigences !

Jacqueline Gérard