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Merci la pédagogie…

Le SER, c’est à la fois un syndicat et une association professionnelle très ancienne qui a souvent su anticiper les problèmes et poser maintes réflexions de fond.
Son organe de presse, L’Éducateur, a vu le jour en 1865.
Cette journée syndicale, marquée par l’intervention de Philippe Meirieu, a mis au centre des débats la pédagogie comme en témoigne la présentation qui en a été faite dans la presse. Au-delà des réformes et contre-réformes, au-delà des critiques et des modes, ce qui fait fonctionner l’école, c’est le génie ordinaire des enseignantes et des enseignants ! Le congrès quadriennal est l’occasion pour les vrais professionnels de l’école que sont les enseignantes et les enseignants romands de se retrouver, de partager et d’affirmer ensemble un certain nombre de vérités professionnelles. L’école est remplie d’intelligences qui ne demandent qu’à s’exprimer.
Merci la pédagogie.

La situation des pédagogues en Suisse romande est tout aussi difficile qu’en France – voire davantage : l’antipédagogisme y fait rage et la communauté concernée, relativement restreinte, subit plus directement les attaques des conservateurs. Quant au climat politique, il est, comme en France, assombri par les mesures prises à l’encontre des travailleurs étrangers.
Après avoir procédé à l’acceptation des lignes directrices de la politique syndicale du SER, le congrès a dit son inquiétude face aux dérives du climat politique mis en évidence par la campagne pour les élections fédérales. Un appel solennel à la responsabilité du monde politique
romand et suisse a été lancé, dénonçant un climat qui rompt de manière grave avec l’histoire de leur pays, en particulier vue sous l’angle de l’accueil, de l’ouverture
et de l’égalité de traitement, et appelant les politiciens concernés à se ressaisir et à décliner leur action selon une responsabilité citoyenne renouvelée.
L’analyse de la situation est sombre : le désarroi est grand dans le corps enseignant. L’école est devenue un enjeu politique, et même si les textes fondamentaux (lois d’instruction) ne changent pas et restent ambitieux,
l’organisation scolaire et ses règlements sont soumis à des modifications et des pressions qui sont plus souvent issues de manoeuvres populistes que de réflexions mûries, et plus souvent le fait de tenants d’une pensée magique que celui de professionnels et de chercheurs. […]
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En écho, voici un extrait des propos de Christian Frin qui a rappelé les valeurs du Crap-Cahiers pédagogiques et son engagement pour changer l’école et la société : Sans aucun doute, résistons aux appels nostalgiques d’un retour aux pédagogies traditionnelles ou conservatrices qui prônent l’efficacité de certaines méthodes au détriment des autres ; mais résistons aussi aux sirènes pédagogiques qui cherchent à appliquer des modèles didactiques a priori opérationnels. Résistons également aux alibis de l’immobilisme, aux corporatismes en tout genre, aux lobbyings disciplinaires, aux filières sélectives déguisées ou avouées, aux emplois du temps consensuels et cloisonnés, en un mot Résistons au repli de l’école sur elle-même.

Marie-Christine Chycki