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La grande inconnue du jour c’est le renforcement ou pas du protocole sanitaire dans les établissements scolaire. En attendant l’intervention du premier ministre, tout le monde y va de son hypothèse ou de sa tribune. Pour changer un peu, des témoignes, infos diverses et des ressources.
Plusieurs hypothèses sont sorites, changeant d’ailleurs au fil des haures. Fermera ? Fermera pas ? Et les collèges ?
Fermer les lycées ? L’exécutif doit trancher ce jeudi, par Yaël Goosz , la rédaction numérique de France Inter
« Alors que la deuxième vague de Covid s’abat de plein fouet sur la France, le gouvernement envisage, dans le cadre évolutif du protocole sanitaire des écoles, de fermer les lycées. La décision sera tranchée ce jeudi 12 novembre lors d’un nouveau Conseil de Défense. »
Le gouvernement face à la crise sanitaire dans les établissements
“Une semaine après la décision de mettre les lycées en mi groupes, le gouvernement pourrait encore revoir l’organisation scolaire. Sous la pression de l’épidémie et des chiffres de contamination chez les élèves dévoilés par la Santé, il doit décider le 12 novembre du maintien des enseignements ou non dans les lycées et peut-être aussi les collèges. Faute d’avoir mis en place un protocole sanitaire viable et devant la mobilisation des enseignants et de l’opinion, le gouvernement se trouve dans une impasse sanitaire dont il doit sortir. Il aura à choisir entre privilégier le maintien de l’activité économique et fermer les lycées ou la santé , et passer les collèges en mi-groupes. A moins qu’il emprunte la voie belge..”
Fermer des établissements scolaires ? Ce n’est pas ce que demandent ces profs
« Face à la deuxième vague du Covid-19, la fermeture des lycées ou des collèges serait une des options envisagées par Matignon.
L’enseignement en demi-groupe est particulièrement réclamé. Une mesure qui nécessite toutefois du personnel supplémentaire, une autre demande de longue date du milieu enseignant.
Jeudi 5 novembre, le ministre de l’Éducation a annoncé la possibilité de cette option, mais uniquement au lycée et à la discrétion de chaque établissement scolaire, qui doit présenter “un plan de continuité pédagogique, mis en œuvre jusqu’aux prochains congés scolaires, qui garantisse au moins 50% d’enseignement en présentiel pour chaque élève”. »
Lycées fermés : jeunesse sacrifiée – Lettre ouverte au Président de la République
Par la FCPE 93
“Monsieur le Président,
Alors que vous avez convoqué un conseil de défense sanitaire demain pour statuer entre autres sur la fermeture des lycées, la fédération des parents d’élèves de Seine-Saint-Denis vous demande instamment de les laisser ouverts.
Monsieur le président, toute la communauté éducative se bat depuis deux semaines pour trouver un protocole respectueux de la situation sanitaire mais aussi des besoins essentiels de nos citoyens de demain. Alors que les solutions se mettent en place, ne fermez pas les lycées.”
« Il faut considérer l’impact délétère qu’a eu le premier confinement sur la santé mentale des enfants »
TRIBUNE Collectif
« Quatre pédopsychiatres s’inquiètent de la pression qui s’exerce pour fermer à nouveau les écoles et les crèches, alors que plusieurs études ont déjà montré les effets dramatiques du confinement du printemps sur les enfants les plus vulnérables. » Abonnés
Confinement : « Les élèves en difficulté devraient continuer à aller à l’école et les autres rester chez eux »
« Selon Eric Caumes, patron de l’infectiologie à la Pitié-Salpêtrière, il faudrait fermer les lycées sauf cas exceptionnel, rouvrir les petits commerces et poursuivre le couvre-feu jusqu’à Noël. » Abonnés
Covid-19 : des "grèves des parents" aux plaintes contre l’Education nationale, le mouvement anti-masque gagne l’école Mathilde Goupil
« Certains parents s’opposent au port du masque obligatoire à l’école élémentaire. Le ministère revendique le droit de refuser les enfants sans masque en classe, évoquant une contestation "minoritaire". »
"Carnets de profs" : quatre enseignants racontent leur quotidien en collège
AFP
“Depuis des années, de nombreux profs le disent : ils sont "en première ligne". En première ligne et parfois démunis, dans leur salle de classe, pour assurer leur mission et répondre à leurs élèves sur des sujets d’actualité brûlants.
Quatre enseignants de collège public ont accepté de confier, chaque semaine, leur expérience de terrain à l’AFP.”
À Poitiers, dialogue de sourd entre les jeunes et leur secrétaire d’État Par Laurent Grzybowski
« Une centaine de jeunes ont eu l’occasion de rencontrer la secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement, Sarah El Haïry, à l’issue de leur rencontre nationale autour de la question des religions dans la société, organisée par la Fédération des centres sociaux, à Poitiers, le 22 octobre. Sarah El Haïry n’a pas réussi à établir le dialogue qu’espéraient les jeunes. »
L’enseignement de la liberté Le blog Mediapart de Barbara Romagnan
“Se contenter de donner aux élèves des leçons de laïcité et de les faire taire quand ils expriment des choses qui nous choquent, ne changera pas ce qu’ils pensent. On ne réussira pas à leur enseigner la liberté d’expression si cet enseignement prend la forme d’un interdit.”
Les enseignants ne sont pas des « héros » par Laurence De Cock
“Les élans de glorification des profs d’histoire-géographie à la suite de l’assassinat de Samuel Paty masquent mal la réalité d’un enseignement trop directif ne laissant que peu de place à l’éducation citoyenne des élèves.”
Education aux médias : « Chacun doit prendre sa part »
TRIBUNE Collectif
« Profondément meurtris par l’assassinat de Samuel Paty, 125 journalistes qui interviennent bénévolement en classe estiment qu’il faut sanctuariser l’éducation aux médias. »
Au collège et au lycée, bientôt des chefs d’établissement issus du secteur privé« Un décret en date du 11 août de cette année vient rompre avec le principe à la base du recrutement des chefs d’établissements secondaires depuis plus de deux siècles : celui de « l’esprit de corps » pour une institution appelée d’abord « Instruction publique » puis « Éducation nationale ». En clair, il fallait jusqu’ici avoir exercé dans l’enseignement, ou venir de la catégorie A de la fonction publique, pour pouvoir prétendre à un poste de principal ou proviseur. »
Covid-19 au Sénégal : retour en classe pour quelques 4 millions d’élèves
« Les écoles étaient fermées depuis le mois de mars, à cause de la pandémie de coronavirus. Seules les « classes d’examen » avaient rouvert au mois de juin. Mais alors que plus d’un tiers des élèves sénégalais sont scolarisés dans le privé, cette rentrée est marquée par un bras de fer entre parents d’élèves et certaines écoles, qui exigent le paiement des frais de scolarité la période de fermeture décidée par l’État. »
Livre Blanc : Préparer et animer une classe virtuelle
“La classe virtuelle est une des nombreuses modalités qui composent la formation à distance.
Comme toute forme d’e-learning, elle nécessite une approche pédagogique particulière, qui diffère de la manière d’aborder la conception et l’animation de formations en présentiel. La mise en place et la réalisation de sessions en classe virtuelle présentent un certain nombre de difficultés spécifiques qu’il est primordial de connaître afin qu’elles se déroulent dans les meilleures conditions possibles, et qu’elles permettent d’atteindre les objectifs pédagogiques fixés.
Voici donc un livre blanc qui vous permettra de préparer vos sessions en classe virtuelle et de les mener de la manière la plus efficace possible.”
NefertiTube, la chaîne YouTube pour profs et enfants qui démonte les clichés sur l’Egypte des pharaons
HISTOIRE “L’égyptologue toulousaine Amandine Marshall et son équipe ont lancé NefertiTube, une chaîne de vulgarisation scientifique sur l’Egypte destinée aux enfants dès six ans et à leurs enseignants.” Nicolas Stival
Des idées pour rendre ses élèves actifs en enseignement à distance par Laurent Di Pasquale
“Alors qu’on pensait retrouver un semblant de calme avec ce début d’année dans nos classes, certains ont dû appliquer l’enseignement à distance plus vite que prévu, de nombreuses classes se sont également retrouvées dans un enseignement à la fois en présentiel et à distance. Voici quelques pistes pour favoriser la mise en action des élèves.”
Géraldine Duboz et Bernard Desclaux
N° 513 - Quelle éducation laïque à la morale ?
Dossier coordonné par Elisabeth Bussienne et Michel Tozzi
mai 2014
Que s’agit-il d’enseigner, pour ce qui ne peut se réduire à une discipline scolaire ? Dans quel objectif, entre pacification des relations et formation du jugement moral ? Qui pour le faire, dans quel cadre ? Bien des questions, et ce dossier ose dès maintenant des réponses, dans la conviction que nous touchons là à un rôle fondamental de l’école.
Hors-série numérique Travailler avec le dessin de presse
Dossier coordonné par Florence Castincaud
Juin 2018
Faire entrer le dessin de presse dans la classe : pourquoi ? Comment ? Parce que le trait de crayon est un outil alternatif pour faire entrer dans l’analyse et la réflexion, parce que le dessin génère des pratiques nouvelles, parce qu’il ne laisse personne indifférent, parce qu’il offre un vrai espace à la liberté de pensée. Mais lire et comprendre un dessin de presse, cela s’apprend ! Témoignages de professeurs, de dessinateurs, récits de pratiques et bien sûr florilège de dessins !
La crise sanitaire poursuit ses dégâts et pendant ce temps le niveau des élèves baisse, les parents s’inquiètent et on s’interroge sur le numérique. Heureusement vous aurez droit à des réflexions et des ressources bien utiles en ces temps.
Covid : 1 million de tests rapides pour les établissements scolaires
"A partir de la semaine prochaine, une politique de dépistage massif du Covid-19 va être déployée dans les établissements scolaires. Dans un premier temps, elle concernera les personnels, pas les élèves."
Covid 19 : Les professeurs doivent-ils être vaccinés en premier ?
"Alors qu’un industriel de la pharmacie annonce avoir réussi à mettre au point un vaccin "efficace à 90%", la question de la gestion de la vaccination se pose. Certains pays ont déjà prévu un ordre des priorités dans la vaccination alors que tout reste à faire en France. Quelle place les enseignants doivent-ils avoir ? Dans les pays qui ont étudié la question ils sont classés parmi les catégories prioritaires."
Une grève pas seulement sanitaire
“Ce sera le premier affrontement direct entre les syndicats et le ministre depuis le printemps dernier. Le 10 novembre une intersyndicale (FSU, Cgt, Sud, Fo, Snalc, Sncl Faen) appelle à la première "grève sanitaire". Mais bien d’autres raisons vont pousser une partie des enseignants hors des écoles et des établissements.”
Paroles d’enseignants en grève : "la distanciation est impossible", "le ministre nous méprise"par Louis-Valentin Lopez
“Une intersyndicale a appelé à ne pas faire cours ce mardi, en exigeant un renforcement du protocole sanitaire dans les établissements. Professeurs d’histoire ou de français, au collège ou au lycée : ils nous expliquent les raisons de la colère.”
La crise sanitaire accélère la mutation du Centre national d’enseignement à distance
“Mis en avant depuis le premier confinement pour aider les enseignants à assurer la continuité pédagogique, le CNED souhaite conforter sa position.” Abonnés
Le niveau baisse
Le niveau des écoliers chute, conséquence du confinement
"La plupart des élèves ont souffert mais à des degrés divers, comme permettent de le constater les résultats des évaluations nationales réalisées en septembre par l’ensemble des élèves de CP, CE1 et sixième."
Les évaluations nationales montrent la montée des inégalités
""La France a su amortir les effets du confinement". Dans un message envoyé aux enseignants le 9 novembre, JM Blanquer commente les résultats des évaluations nationales dans des termes bien peu scientifiques. Au delà de la flatterie nationaliste, les résultats montrent surtout que ça dépend pour qui. Partout les écarts se sont creusés en CP et Ce1 entre les enfants favorisés et défavorisés sous son ministère."
Les parents sont inquiets
Covid-19 : la FCPE demande "un recrutement massif" d’enseignants pour ne "pas revivre le cauchemar de l’école à la maison"
"Rodrigo Arenas, co-président de la Fédération des conseils de parents d’élève, s’inquiète du nouveau protocole sanitaire mis en place dans les lycées. Il craint que, faute de moyens supplémentaires, l’enseignement à distance n’aggrave les inégalités entre élèves."
Coronavirus : Les parents d’élèves inquiets face au spectre du retour de l’école à la maison
"Des syndicats enseignants appellent à la grève ce mardi pour obtenir notamment la possibilité de réduire les effectifs en classe
Jean-Michel Blanquer a encouragé jeudi dernier les cours à distance pour les lycéens, afin de freiner les contagions au coronavirus.
Les parents d’élèves, tant du public que du privé, craignent que ce scénario ne soit aussi adopté pour le primaire et le collège."
Et on s’interroge sur le numérique
« Entre Gafam et mythologie révolutionnaire, le numérique éducatif peut-il tenir ses promesses pour l’école ? »
"A la suite des Etats généraux du numérique pour l’éducation, organisés les 4 et 5 novembre, Philippe Champy, ancien éditeur scolaire, regrette le manque de débats sur les « coulisses du théâtre digital » et la mythologie d’un numérique « révolutionnaire »." Abonnés
Sommes-nous vraiment en train de fabriquer des “crétins digitaux" ? par Xavier de La Porte
“J’ai l’impression que le discours sur les jeunes et les écrans est en train de changer. Alors qu’il y a quelques années, on vantait les compétences de ces digital natives - certes un peu accro à leurs écrans, mais tellement habiles à les manipuler - aujourd’hui, ce qu’on entend, ce sont le plus souvent des discours très alarmistes.”
Dans la classe, quels sont les facteurs qui peuvent contribuer au décrochage scolaire ?
"Le décrochage constitue un problème social considérable (il touche en France plus de 100 000 jeunes). Ce phénomène s’est aggravé avec le confinement du printemps 2020 qui a contribué à distendre les liens entre l’école et un certain nombre d’élèves.
Les éclairages quant aux causes possibles de ce phénomène sont multiples. Au risque de simplifier à outrance, on peut avancer que les travaux, principalement en sociologie ou en psychologie, se répartissent entre des causes « externes » à l’école (milieu social, trajectoire de vie, expériences familiales…) et des causes « internes » à l’école (envisagées essentiellement sur quelques dimensions : climat scolaire, violence, évaluation, échec…)."
Pourquoi une conférence internationale sur la formation des enseignants ?
“"Le métier d’enseignant n’est pas seulement un métier de vocation, fondée sur une autorité naturelle et un don pour la transmission mais un métier de plus en plus complexe qui s’apprend". Du 16 au 20 novembre, le Cnesco et France Education International réunissent une conférence de comparaison internationale sur la formation continue et le développement professionnel des personnels d’éducation. Nathalie Mons, directrice du Cnesco, Olivier Maulini et Régis Malet, présidents de la conférence de comparaisons internationales, présentent les grands enjeux de cet événement : l’articulation entre formation continue et initiale, l’équilibre entre formation pratique et théorique, le rôle du numérique. Ils expliquent comment les enseignants peuvent participer à cet événement.”
Les guides pratiques pour s’outiller
“Le guide pratique est le parfait GPS pour aborder chaque thématique avec la juste prise de hauteur et faire nos propres choix pédagogiques. Une dizaine de fiches pratiques et un éclairage théorique pour aller droit à l’essentiel.”
Fascicule pédagogique
“Ce fascicule présente des démarches et des astuces pour faciliter votre planification et votre enseignement. Conçu en étroite collaboration avec des enseignants et des technopédagogues, il est l’outil parfait pour vous épauler tout au long de l’année.”
Des perspectives différentes en histoire de l’Ecole Par Claude Lelièvre sur son Blog : Histoire et politiques scolaires
“Il y a un demi-siècle, les éditions Armand Colin ont publié une « Histoire de l’enseignement en France ; 1800-1967 » d’Antoine Prost qui a été un ouvrage phare dans ce domaine . Elles viennent de publier une « Histoire de l’enseignement en France ; XIX°- XXI° siècle » qui devrait faire date également. Ce sont les différences entre les deux ouvrages qui sont les plus significatives.”
Conjurer la peur par le collectif Par Laurence De Cock sur son Blog : Conseils de classe
“Serions-nous tétanisés au point de trouver normal d’envoyer des enfants de 10 ans passer une journée au commissariat ? D’un autre côté, mesurons-nous suffisamment le niveau de peur installé dans le corps enseignant par l’abominable assassinat de Samuel Paty ? La voie est étroite entre la tentation répressive et le rappel à notre mission éducative, mais il faut la trouver.”
Le bon élève d’à côté
“Un taux de diplomation qui frôle les 90 % et des écoles qui passent au mode virtuel en quelques jours. Non, on ne parle pas de la Scandinavie, mais de l’Ontario. Plongée dans un système d’enseignement public qui fonctionne.”
Bernard Desclaux avec l’aide de Géraldine Duboz
Suggestions thématiques :
N° 513 - Quelle éducation laïque à la morale ?
Dossier coordonné par Elisabeth Bussienne et Michel Tozzi
mai 2014
Que s’agit-il d’enseigner, pour ce qui ne peut se réduire à une discipline scolaire ? Dans quel objectif, entre pacification des relations et formation du jugement moral ? Qui pour le faire, dans quel cadre ? Bien des questions, et ce dossier ose dès maintenant des réponses, dans la conviction que nous touchons là à un rôle fondamental de l’école.
Hors-série numérique Travailler avec le dessin de presse
Dossier coordonné par Florence Castincaud
Juin 2018
Faire entrer le dessin de presse dans la classe : pourquoi ? Comment ? Parce que le trait de crayon est un outil alternatif pour faire entrer dans l’analyse et la réflexion, parce que le dessin génère des pratiques nouvelles, parce qu’il ne laisse personne indifférent, parce qu’il offre un vrai espace à la liberté de pensée. Mais lire et comprendre un dessin de presse, cela s’apprend ! Témoignages de professeurs, de dessinateurs, récits de pratiques et bien sûr florilège de dessins !
N° 530 - Former les futurs citoyens
Dossier coordonné par Laurent Fillion et Pascal Thomas
juin 2016
Mise en place du nouveau socle commun, de l’enseignement moral et civique : l’éducation à la citoyenneté, thème souvent abordé par les Cahiers pédagogiques, revient au cœur des préoccupations. De quelle éducation à la citoyenneté parle-t-on ? Comment ne plus la confondre avec une éducation au civisme et à la civilité ?
N° 563 : Actualité de la métacognition
septembre-octobre 2020
Dossier coordonné par Marc Romainville t Jacques Crinon
À quelles conditions la connaissance de sa propre pensée peut-elle aider à mieux apprendre ? Quelle place pour les émotions, la confiance en soi, les stéréotypes ? Le point sur les nouvelles approches métacognitives.
N° 562 :Profs, exécutants ou concepteurs
Dossier coordonné par SABINE COSTE ET NICOLE PRIOU
n° 562 juin 2020
Comment les enseignants, individuellement et collectivement, interprètent-ils des textes officiels apparemment intrusifs de manière à stimuler leur créativité ? Comment s’approprient-ils des situations matérielles, organisationnelles, sociales fortement contraignantes ?
Construire ensemble l’école d’après
Sylvain Connac - Jean-Charles Léon - Jean-Michel Zakhartchouk
Edtions ESF - Prix 18,00 €
L’école « d’après », un vain slogan, un conte de fées pour ceux qui penseraient que, aux lendemains de la crise sanitaire, une autre école va naître, plus juste, plus en prises avec le monde ? Ce livre, coordonné par des pédagogues engagés, et fruit d’un travail collectif avec le réseau du CRAP-Cahiers pédagogiques, contient de nombreuses propositions pour passer du slogan à la mise en œuvre : comment utiliser à bon escient les outils du numérique, comment modifier programmes et pratiques pour penser le monde actuel (parcours santé, esprit critique…), comment intégrer le respect de l’environnement dans le quotidien de l’école, comment prendre mieux en compte les familles, comment au quotidien, lutter contre les inégalités.
Le 18 novembre de 17h à 18h15
le 10 novembre 2020, par CatherineLe protocole sanitaire et son impossible application fait les gros titres. Le ministère de l’éducation est aussi mis en cause à cause de problèmes de chiffres (covid et euros). On parle aussi d’enseignement à distance et d’enseignement tout court.
Les lycées passent, pour beaucoup, à 50% de cours à distance. Mais c’est compliqué à mettre en place et ce n’est pas envisagé pour les collèges. C’est pourquoi une grève est annoncée pour demain.
L’intersyndicale maintient son appel à la grève le 10 novembre
« L’annonce par JM Blanquer, le 6 novembre, de la mise en place d’un enseignement hybride dans les seuls lycées, ne satisfait pas l’intersyndicale (FSU, FNEC-FP-FO, CGT Educ’action, SNALC, SUD Education et SNCL-FAEN) qui maintient son appel à la grève le 10 novembre. Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes Fsu, le syndicat qui est à l’origine de l’appel, s’en explique. »
Covid-19 : les syndicats enseignants réclament l’élargissement des cours en distantiel au collège
« Alors que ce lundi 9 novembre le protocole sanitaire dans les lycées a été renforcé, les syndicats enseignants exigent que les collèges puissent aussi alterner entre présentiel et distantiel. »
L’Education nationale se met en mode Covid : enfin !
« Près de dix jours après le début du confinement, Jean-Michel Blanquer s’est décidé à mettre en place un enseignement par demi-groupes dans les lycées. Reste la question des écoles et des collèges. Et un sentiment troublant d’improvisation, alors que le risque de seconde vague était connu ». Abonnés
Protocole sanitaire : pour les syndicats enseignants du Lot-et-Garonne, c’est "mission impossible"
“« Nous étions les héros de la République, aujourd’hui nous en sommes devenus les paillassons »… Les principaux syndicats de l’enseignement en du Lot-et-Garonne ont organisé ce vendredi une conférence de presse pour dire pourquoi le renforcement protocole sanitaire demandé par Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education nationale, est impossible à respecter.”
Covid et demi-groupes dans les lycées : le casse-tête de la nouvelle organisation sanitaire
« Les lycéens ne suivront plus qu’une partie des cours dans leur établissement. Les proviseurs, qui avaient jusqu’à ce lundi pour appliquer le protocole sanitaire, cherchent à organiser des enseignements à distance « sans rompre le fil de l’école ». Plusieurs syndicats ont maintenu leur appel à une « grève sanitaire » pour mardi. »
L’école, un nid à Covid-19 ? Pourquoi nous n’avons toujours pas la réponse
« Pour ce nouveau confinement, le gouvernement a voulu faire une exception pour les enfants. Mais la question de leur contagiosité n’est toujours pas tranchée. »
Le ministère est mis en cause pour sa communication des chiffres de contaminations qui sont très loin de correspondre à celle du ministère de la santé. On parle aussi du financement douteux d’un syndicat lycéen.
Covid : Les comptes incroyables de l’éducation nationale
« Les derniers nombres de cas de covid dans les écoles et établissements scolaires publiés par le ministère de l’éducation nationale sont doublement incroyables. D’abord parce qu’ils sont si bas qu’on se demande bien pourquoi le ministre bascule les lycées à moitié en distanciel. Ensuite parce qu’ils sont très éloignés des nombres de jeunes contaminés publiés par le ministère de la Santé. Le ministère ne fournit pas d’explication convaincante à cet écart. »
Covid-19 : les chiffres de Jean-Michel Blanquer sur les contaminations des élèves -sont-ils mensongers ?
« Le ministère de l’Education a évoqué vendredi 3 528 élèves atteints par le Covid-19, et suggéré une stabilité des chiffres depuis mi-septembre. Mais ces données sont très partielles, et ne traduisent pas du tout la dynamique de l’épidémie chez les jeunes. » Un très bon décryptage !
Le syndicat lycéen chouchou de Blanquer dilapide l’argent du ministère
« Une organisation lycéenne favorable à l’exécutif a reçu 65 000 euros de subventions du ministère en 2019, dont 40 000 pour un congrès qui n’a jamais eu lieu. À sa tête, on a plutôt dégainé la carte bleue pour des frais de bouche et d’hôtels. Alertée, la rue de Grenelle, loin de couper les vivres, a réservé au syndicat 30 000 euros supplémentaires pour 2020. Révélations. »
Numérique à l’école : Tous en ligne !
Dossier Ecole : Tous en ligne
“Comment les enseignants, mais aussi les élèves et les parents ont-ils vécu l’expérience inédite d’enseignement à distance pendant la première phase du confinement en mars dernier ? Étaient-ils prêts ? Volontaires ? Bien équipés ? En partenariat avec la Maif qui a réalisé plusieurs études sur le sujet, nous avons mené l’enquête. Le résultat ? Beaucoup de bonne volonté, de part et d’autre. La plupart des profs ont joué le jeu. Les jeunes ont globalement apprécié cette expérience et gagné en autonomie. Malgré l’inquiétude des parents, ils ont finalement peu accumulé de retard. Certes, tout n’a pas été parfait. certains enseignants, peu préparés, ont été perdus, mais d’autres au contraire ont été particulièrement créatifs. Nous sommes allés à la rencontre de deux d’entre eux, particulièrement innovants, et recensé les outils les plus efficaces.”
Cours enregistrés à télécharger ou en synchrone, enseignants et étudiants apprivoisent le distanciel. On a assisté à un cours d’électronique. Reportage.
“Jeudi matin. 7 h 45. Anne-Marie Poussard ouvre sa salle de classe. D’abord la vraie, avec son tableau, ses tables et chaises. Elle y installe son ordinateur, sa tablette graphique et sa webcam. Les couloirs du bâtiment B24 sont vides… et le resteront pendant toute la durée de ce deuxième confinement. Depuis lundi, sur le campus, les cours sont 100 % à distance.”
Sur le site de l’IFE : Les effets du confinement sur l’activité des enseignants du primaire et du secondaire. Le rapport d’enquête de Diane Béduchaud et Elodie Leszczak
Éducation physique ou sport, le dilemme de l’école
Enquête « Alors que Jean-Michel Blanquer et Roxana Maracineanu viennent de lancer « Les grandes priorités pour le sport », avec notamment le renforcement de l’activité sportive à l’école, retour sur l’histoire de l’EPS, une discipline qui a dû s’émanciper du sport pour devenir une matière scolaire. »
Lamarche : Océane ou la passion d’enseigner l’histoire-géo
« À 23 ans, Océane L., originaire de Lamarche, est professeure d’histoire-géographie à Troyes où elle enseigne à deux classes de 35 lycéens en seconde. Ce métier, elle rêvait de l’exercer depuis qu’elle est toute petite. Ses premières semaines d’enseignement la confortent dans ce choix. »
Claude Lelièvre : ’’Foi laïque’’ et ’’enseignement du fait laïque’’
“Dans le Café pédagogique de vendredi dernier, l’ interview de Guy Dreux est présentée tout à fait opportunément sous un titre a priori paradoxal : « il faut défendre notre ’’foi laïque’’ »
C’est Ferdinand Buisson, l’un des hérauts de la laïcité en France, qui a fait paraître en 1912 un ouvrage intitulé " La foi laïque ". Et ce titre étonnant ‘’interroge’’, c’est le moins que l’on puisse dire. Comme l’a déjà mis en évidence l’historien Jean-Marie Mayeur, il s’agit – et cela peut paraître à certains un oxymore – d’une « libre pensée religieuse, empreinte d’un spiritualisme profond, pénétrée avant tout de la conviction que la religion est un besoin éternel de l’âme humaine et qu’elle doit faire le fond de la morale laïque, une véritable recherche d’une religion de l’avenir » . Une pensée religieuse donc, mais libre, car libre vis à vis de toute religion instituée.”
Enseignement moral et civique : un enseignement en question par Pierre Kahn, Professeur des universités émérite, Université de Caen Normandie
“C’est à la suite d’un cours d’enseignement moral et civique (EMC) sur la liberté d’expression, où il avait travaillé avec ses élèves à partir de caricatures, dont celles de Mahomet publiées dans Charlie Hebdo, que Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie en région parisienne, a été sauvagement assassiné le 16 octobre 2020, près de son collège, à Conflans-Sainte-Honorine. Ce tragique événement a ainsi focalisé l’attention des médias sur la nature de cet enseignement : en quoi consiste-t-il ? Depuis quand existe-t-il ? Quelles sont ses finalités ? Expose-t-il particulièrement les enseignants ? Ceux-ci sont-ils suffisamment formés pour l’assurer ?”
France culture et France inculture…
“Lundi 2 novembre, sur ma radio préférée, une série d’émissions sur l’Ecole avec des personnes qui savant de quoi ils parlent, à la fois des acteurs de terrain et des chercheurs ou personnalités. Et des débats de qualité où il ne s’agit pas d’être le plus fort, mais d’échanger autour de questions pas si simples que cela. Ainsi, une discussion de haute tenue entre Vincent Peillon et Dominique Schnapper (cette dernière faisant au passage un éloge du travail commun avec Jean-Louis Bianco, attaqué par une coalition droite-gauche assez lamentable), autour de la laïcité. Ou encore, « le temps du débat » où Edwige Chirouter, promotrice des débats philo enfants, Mathieu Farina de la Main à la pâte et co-auteur d’un très bon livre récemment paru et un prof du lycée de Coutances travaillant avec ses élèves sur les « mémoires » ont pu discuter de la place respective de l’émotion, de la raison, de la juste distance, du « bon » doute et du « mauvais » , de la voie parfois étroite à trouver entre dogmatisme et relativisme.
On est alors à des années-lumières de tous ces éditorialistes qui parlent à tort et à travers de ce qu’ils connaissent si mal ou ne connaissent plus. Version plus intello avec les Julliard ou Polony ( ? pour intello), version trumpienne pour Pascal Praud ou Brighelli.”
Géraldine Duboz
N° 513 - Quelle éducation laïque à la morale ?
Dossier coordonné par Elisabeth Bussienne et Michel Tozzi
mai 2014
Que s’agit-il d’enseigner, pour ce qui ne peut se réduire à une discipline scolaire ? Dans quel objectif, entre pacification des relations et formation du jugement moral ? Qui pour le faire, dans quel cadre ? Bien des questions, et ce dossier ose dès maintenant des réponses, dans la conviction que nous touchons là à un rôle fondamental de l’école.
Hors-série numérique Travailler avec le dessin de presse
Dossier coordonné par Florence Castincaud
Juin 2018
Faire entrer le dessin de presse dans la classe : pourquoi ? Comment ? Parce que le trait de crayon est un outil alternatif pour faire entrer dans l’analyse et la réflexion, parce que le dessin génère des pratiques nouvelles, parce qu’il ne laisse personne indifférent, parce qu’il offre un vrai espace à la liberté de pensée. Mais lire et comprendre un dessin de presse, cela s’apprend ! Témoignages de professeurs, de dessinateurs, récits de pratiques et bien sûr florilège de dessins !
N° 530 - Former les futurs citoyens
Dossier coordonné par Laurent Fillion et Pascal Thomas
juin 2016
Mise en place du nouveau socle commun, de l’enseignement moral et civique : l’éducation à la citoyenneté, thème souvent abordé par les Cahiers pédagogiques, revient au cœur des préoccupations. De quelle éducation à la citoyenneté parle-t-on ? Comment ne plus la confondre avec une éducation au civisme et à la civilité ?
Aux tensions dans les établissements le Ministère vient de répondre. Quelques ressources.
Quelques exemples
Reconfinement : dans les lycées, la fin du 100 % présentiel pour tous les élèves
“La jauge de 50 % d’élèves accueillis dans les lycées va devenir une règle pour de nombreux établissements, sans pour autant s’appliquer de manière systématique. Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer plaide pour « la souplesse locale ».”
Covid-19 : en Seine-et-Marne, l’enseignement à distance au centre des débats dans le secondaire
“Les enseignants des collèges et lycées du département font part de leurs inquiétudes face à la deuxième vague épidémique. Ils souhaitent la mise en place de demi-groupes dans les classes. Une revendication qui achoppe notamment sur la capacité à faire cours à distance.”
Val-d’Oise : la contestation des professeurs contre le protocole sanitaire s’intensifie
“Les mouvements de grève se multiplient dans les collèges et lycées du département. Comme au lycée polyvalent Romain-Rolland de Goussainville, les enseignants attendent souvent l’accord du rectorat pour adapter le protocole sanitaire.
Le rectorat maintient que le mouvement de contestation mené par les professeurs contre le protocole sanitaire reste « minoritaire ». Pourtant chaque matin, de nouvelles grèves ou droit de retrait se déclarent dans les collèges et lycées, partout dans le Val-d’Oise.”
Confinement : vers un enseignement à distance partiel dans les lycées de Corse ? par Julia Sereni
“Dès le lendemain de la rentrée scolaire, des mouvements de blocage ont touché plusieurs lycées à Bastia et en Balagne.
En cause : un protocole sanitaire jugé insuffisant. Face à cette situation, des syndicats de parents d’élèves, à l’instar de l’Associu di i Parenti Corsi (APC), demandent « des mesures fortes » de la part des autorités académiques et notamment « la mise en place de groupes et du distanciel » dans le second degré.”
Cours à distance, demi-groupes, contrôle continu au bac... Blanquer durcit les mesures sanitaires dans les lycées Le Monde avec AFP
“Dès la rentrée mardi, des lycéens avaient manifesté un peu partout en France devant leurs établissements pour dénoncer le protocole sanitaire jugé insuffisant.”
Lycées : Blanquer cède sur les E3C et l’enseignement hybride
“Dans une lettre aux chefs d’établissement envoyée le 4 novembre au soir, Jean Michel Blanquer annonce à la fois la suppression pour cette année des E3C, un allègement des épreuves de spécialité conduisant à celui des programmes et la possibilité pour les lycées de passer en enseignement hybride. Cette décision est prise alors que de plus en plus d’enseignants et de parents se plaignent du nouveau protocole sanitaire et qu’une intersyndicale appelle à la grève pour le 10 novembre.”
Cours en distanciel, contrôle continu : face à l’épidémie, la nouvelle organisation des lycées et du bac
“Dans un contexte sanitaire compliqué, le ministre de l’Education a décidé, d’une part, de laisser plus de liberté d’organisation des cours aux lycées et, d’autre part, de modifier le déroulé du baccalauréat 2021. Il s’agit du premier millésime du nouveau bac, qui ne sera par conséquent pas tout à fait celui de la réforme.”
Faire cours en demi-groupes ½ + ½ = ? par Jean-Charles Léon
“La société se confine à nouveau dans l’ensemble de l’Europe et au-delà. Les écoles restent ouvertes mais de plus en plus d’établissements mettent en place un enseignement par demi-groupe sans que personne ne soit vraiment préparé à cela. Voici une proposition pour créer du lien entre les demi-groupes, une idée parmi d’autres, parce que dans ce contexte d’enseignement « dégradé » on peut encore inventer, pour ne pas s’épuiser.”
De Ferdinand Buisson à la charte de la laïcité, pédagogie de la laïcité / pédagogie laïque
“Comment conserver le sens et la valeur originelle du concept de laïcité, le régénérer et le faire comprendre, dans notre temps qui est fuyant, à des générations nouvelles soumises à de multiples influences, parfois insaisissables, et qui ne percevraient pas ce qu’elles perdraient si cette laïcité s’effaçait ? L’école et sa tutelle mesurent-elles encore la mission considérable qui repose sur elle ? Est-elle véritablement outillée pour ce faire ?”
Le livre du mois du n° 564, « La coéducation permanente »
L’orientation scolaire. Paradoxes, mythes et défis. Frédérique Weixler. Éditions Berger-Levrault, collection Au fil du débat-Essais, 2020
“Après une carrière dans les services d’orientation et une participation au cabinet de Najat Vallaud-Belkacem, Frédérique Weixler est inspectrice générale de l’Éducation nationale. La première phrase de son livre donne le ton : « L’ampleur des inégalités de destin scolaire en fonction des origines socioéconomique se trouve au centre du débat éducatif en France depuis des années. » C’est sans doute le fil rouge de cet essai, qui s’ouvre par une déconstruction des mythes de l’éducation et de l’orientation.”
Le Centre Pompidou met en ligne des cours gratuits pour comprendre l’art contemporain
“Salut les reconfiné.e.s ! Alors comme ça on s’ennuie ? Si personne ne vous oblige à apprendre douze langues et à terminer la Pléiade, vous vous sentez d’humeur productive aujourd’hui et voulez ajouter une corde à votre arc ? Ça tombe bien, on vous a dégoté des cours gratuits sur l’art contemporain organisés par le Centre Pompidou. Pas mal, hein ?!”
Bernard Desclaux
Suggestions thématiques :
N° 513 - Quelle éducation laïque à la morale ?
Dossier coordonné par Elisabeth Bussienne et Michel Tozzi
mai 2014
Que s’agit-il d’enseigner, pour ce qui ne peut se réduire à une discipline scolaire ? Dans quel objectif, entre pacification des relations et formation du jugement moral ? Qui pour le faire, dans quel cadre ? Bien des questions, et ce dossier ose dès maintenant des réponses, dans la conviction que nous touchons là à un rôle fondamental de l’école.
Hors-série numérique Travailler avec le dessin de presse
Dossier coordonné par Florence Castincaud
Juin 2018
Faire entrer le dessin de presse dans la classe : pourquoi ? Comment ? Parce que le trait de crayon est un outil alternatif pour faire entrer dans l’analyse et la réflexion, parce que le dessin génère des pratiques nouvelles, parce qu’il ne laisse personne indifférent, parce qu’il offre un vrai espace à la liberté de pensée. Mais lire et comprendre un dessin de presse, cela s’apprend ! Témoignages de professeurs, de dessinateurs, récits de pratiques et bien sûr florilège de dessins !
N° 530 - Former les futurs citoyens
Dossier coordonné par Laurent Fillion et Pascal Thomas
juin 2016
Mise en place du nouveau socle commun, de l’enseignement moral et civique : l’éducation à la citoyenneté, thème souvent abordé par les Cahiers pédagogiques, revient au cœur des préoccupations. De quelle éducation à la citoyenneté parle-t-on ? Comment ne plus la confondre avec une éducation au civisme et à la civilité ?
N° 563 : Actualité de la métacognition
septembre-octobre 2020
Dossier coordonné par Marc Romainville t Jacques Crinon
À quelles conditions la connaissance de sa propre pensée peut-elle aider à mieux apprendre ? Quelle place pour les émotions, la confiance en soi, les stéréotypes ? Le point sur les nouvelles approches métacognitives.
N° 562 :Profs, exécutants ou concepteurs
Dossier coordonné par SABINE COSTE ET NICOLE PRIOU
n° 562 juin 2020
Comment les enseignants, individuellement et collectivement, interprètent-ils des textes officiels apparemment intrusifs de manière à stimuler leur créativité ? Comment s’approprient-ils des situations matérielles, organisationnelles, sociales fortement contraignantes ?
Construire ensemble l’école d’après
Sylvain Connac - Jean-Charles Léon - Jean-Michel Zakhartchouk
Edtions ESF - Prix 18,00 €
L’école « d’après », un vain slogan, un conte de fées pour ceux qui penseraient que, aux lendemains de la crise sanitaire, une autre école va naître, plus juste, plus en prises avec le monde ? Ce livre, coordonné par des pédagogues engagés, et fruit d’un travail collectif avec le réseau du CRAP-Cahiers pédagogiques, contient de nombreuses propositions pour passer du slogan à la mise en œuvre : comment utiliser à bon escient les outils du numérique, comment modifier programmes et pratiques pour penser le monde actuel (parcours santé, esprit critique…), comment intégrer le respect de l’environnement dans le quotidien de l’école, comment prendre mieux en compte les familles, comment au quotidien, lutter contre les inégalités.
Après une carrière dans les services d’orientation et une participation au cabinet de Najat Vallaud-Belkacem, Frédérique Weixler est inspectrice générale de l’Éducation nationale. La première phrase de son livre donne le ton : « L’ampleur des inégalités de destin scolaire en fonction des origines socioéconomique se trouve au centre du débat éducatif en France depuis des années. » C’est sans doute le fil rouge de cet essai, qui s’ouvre par une déconstruction des mythes de l’éducation et de l’orientation.
Deux mythes fondateurs, liés, sont tout d’abord examinés : celui d’une école du peuple qui supprimerait les privilèges et celui de l’orientation au mérite. Sans privilèges, il faut trouver un nouveau principe de répartition. Ce sera le « mérite », en oubliant un peu vite que la performance scolaire dépend étroitement des « capacités sociales » au sens large, et que notre organisation scolaire fait qu’une difficulté en début de parcours se trouvera amplifiée tout au long de la scolarité.
Comme tout mythe, pour être efficace socialement, la méritocratie scolaire doit être incorporée par l’ensemble des acteurs, les personnels de l’Éducation nationale, mais également les élèves et leurs parents. Et quoi de mieux que « les fictions nécessaires » : « Les personnes ont besoin de croire que leurs mérites seront reconnus afin de s’engager dans une activité, mais aussi pour entrer dans des relations réciproques de confiance et de coopération sociale. » (p. 27)
Un troisième mythe justifie le travail de l’école. Si les uns et les autres font les efforts nécessaires, c’est bien parce que l’école est un élément fondateur pour tracer son chemin et trouver « le prince/métier charmant » (p. 38).
L’auteure termine par une déclaration raisonnablement optimiste, puisque pariant sur une utilisation critique et distanciée des mythes : « D’une façon plus large, il semble nécessaire de mettre en place une stratégie d’analyse critique de nos mythes fondateurs tout en mobilisant ce qu’ils contiennent de force d’impulsion et de mobilisation sur des valeurs et des objectifs réellement communs, explicites et assumés dans leurs conséquences. » (p. 55)
Le deuxième chapitre examine les politiques éducatives, implicites ou explicites. Certaines portent des modifications importantes à des conceptions françaises : l’individu est éducable tout au long de la vie, et l’éducation doit être inclusive.
Le troisième chapitre interroge le sens de l’orientation, surtout du côté du sujet, tandis que le dernier chapitre reprend l’examen de l’orientation du côté des objectifs de l’État, notamment l’éducation à l’orientation en tant qu’aide au développement du projet de la personne.
« Dans l’univers de l’orientation, il est pertinent de parler d’éducation bien plus que de formation ou de développement des compétences, puisqu’il s’agit souvent d’explorer des territoires inconnus et de développer une distance critique. » (p. 129)
Mais peut-on penser que cette « éducation » serait possible dans notre système scolaire ? Frédérique Weixler doit sentir la difficulté, puisqu’elle termine ce livre par un petit chapitre intitulé « Évolution du paysage institutionnel » (p. 132-137). Il semble que pour l’auteure, les évolutions récentes (loi relative à l’orientation et à la réussite des étudiants dite ORE, réforme du lycée, temps dédié à l’orientation, place des territoires et notamment des régions, obligation de formation pour les 16-18 ans) constituent une opportunité qui, pour paraphraser Jean Guichard, souvent cité, permet de « substituer une vue copernicienne, supposant un décentrement et un autre ancrage ». L’enjeu est d’élaborer un récit commun qui pourrait fournir ce point fixe extérieur au système scolaire pour modifier réellement son fonctionnement.
Bernard Desclaux
Photographie ©J.-F. Albert.
Une question peut-être trop personnelle : pourquoi cette insistance sur les inégalités sociales ?
C’est une question très juste. Rétrospectivement, je mesure combien la question des inégalités sociales a été structurante dans mes indignations, mes choix, mes engagements, qu’ils soient professionnels, associatifs ou personnels. J’avais le sentiment d’être privilégiée, d’avoir donc une responsabilité devant l’injustice. Cette volonté d’agir pour réduire la corrélation entre origines socioéconomiques et destins scolaires constitue le fil rouge de mon parcours dans l’Éducation nationale. Ce qui me semblait terrifiant était l’intériorisation d’une forme de fatalité [1] par les différents acteurs : familles, élèves, équipes éducatives, élus, etc. Alors que de mon côté, j’ai été convaincue très tôt, grâce à des comparaisons internationales et des exemples locaux, qu’il était possible de réduire le poids des déterminismes sociaux sur les parcours.
Vous développez une critique du système scolaire et de l’orientation en France et pourtant vous restez optimiste concernant des évolutions positives. Pourquoi ?
Il s’agit d’esprit critique tel que me l’ont transmis mes excellentes professeures de lycée (j’étais élève dans un lycée de filles, avec à l’époque essentiellement des femmes enseignantes), c’est-à-dire de libre examen, d’interrogation des faits par rapport à des objectifs et des valeurs. Cette démarche ouvre la possibilité de la controverse pour dépasser des oppositions stériles. Mon optimisme s’appuie sur les progrès accomplis que je souligne dans mon ouvrage (par exemple, l’orientation des filles et des garçons, la réduction du décrochage, l’appropriation du concept de parcours) et la nécessité de poursuivre ce processus d’amélioration continue. Au fond, le postulat de l’éducabilité [2] est nécessaire ; il permet aux équipes éducatives comme aux élèves de conduire des projets, de prendre des risques, d’être doués pour la sérendipité que j’évoque dans mon ouvrage !
Si je suis également raisonnablement optimiste, c’est parce qu’au fond, tout le monde y a intérêt. De même que l’égalité femmes-hommes permet des relations plus intéressantes, l’émancipation de chacun renforce le contrat social et finalement la qualité de vie de tous. J’ai été frappée des propos récents d’Edgar Morin [3] qui, à 98 ans et après avoir vécu tant d’évènements et marqué la pensée du XXe siècle, insiste sur deux points très liés à notre sujet. D’une part, que les « destins des humains sont liés, que nous le voulions ou non. […] tant que nous ne verrons pas l’humanité comme une communauté de destin, nous ne pourrons pas pousser les gouvernements à agir dans un sens novateur ». D’autre part, que la pandémie est aussi « l’occasion de prendre durablement conscience de ces vérités humaines que nous connaissons tous, mais qui sont refoulées dans notre subconscient : que l’amour, l’amitié, la solidarité sont ce qui fait la qualité de la vie ».
La conception européenne de l’orientation se fonde sur les évolutions rapides des technologies et des métiers qui supposent des capacités à se réorienter pour s’adapter à ces évolutions. Les États doivent donc développer des services d’aide à l’orientation des personnes. L’éducation à l’orientation doit permettre d’élaborer les compétences nécessaires à l’autoorientation. Mais en France, l’orientation est conçue comme une orientation des personnes et non comme une aide à cette orientation. Comment être optimiste ?
Pour moi, ces deux visions coexistent en France comme des forces contraires pas vraiment débattues, ce qui entraine de nombreux malentendus entre acteurs. Historiquement, l’orientation a été conçue au niveau institutionnel comme l’orientation des personnes au sens de tri, répartition de flux, et c’est là que le mythe méritocratique avait toute son utilité. Je constate désormais, aussi bien du côté des familles que des élèves ou des équipes éducatives, des signes d’une évolution vers une conception de l’orientation comme accompagnement des personnes afin qu’elles utilisent leur marge de manœuvre, apprennent à choisir, etc. Cette conception a été portée et incarnée depuis des années par les conseillers d’orientation devenus aujourd’hui psychologues de l’Éducation nationale. Elle est liée à la vision que la société et l’école ont de l’élève comme personne globale, actrice, voire auteure de son orientation, comme je l’évoque.
Propos recueillis par Bernard Desclaux
le 6 novembre 2020La peur et la précipitation sont très mauvaises conseillères, dit-on. Ça n’a pas empêché un nombre invraisemblable de gens de se précipiter sur des diagnostics hâtifs dès les premières heures qui ont suivi la mort de Samuel Paty, alors qu’on n’en savait encore presque rien.
Il a été assassiné de manière atroce pour avoir fait son métier dans l’école de la République. Un tel évènement invite à la réflexion, au recul, et à ne pas caricaturer le débat en prêtant à quiconque des idées qu’il ou elle n’a pas, en jetant l’anathème sur Untel ou Unetelle qui ne pense pas comme soi. Dire que les musulmans dans leur majorité n’ont rien à voir avec ça n’équivaut pas à fournir des couteaux aux prêcheurs de haine.
C’est à force de réactions éruptives, désordonnées et outrées que la France est privée du débat collectif dont elle a besoin pour prendre la véritable mesure de ce qu’il s’est passé ce 16 octobre, mais déjà les 7, 8 et 9 janvier 2015, et, avant, en mars 2012.
Quel contraste avec la façon dont, au sein de l’école, les enseignants cherchent à trouver des réponses éducatives, dans la nuance et la réflexion !
Les premières mesures annoncées par le Gouvernement laissent bien des éducateurs dubitatifs.
Faut-il absolument décider dans l’urgence (la réponse est dans la question), prétendre tout changer, brandir des solutions d’un air martial (qui sont déjà contenues dans les programmes fondateurs de l’enseignement moral et civique) et, finalement, rajouter du bruit au bruit ? L’école, la laïcité et l’avenir des enfants valent mieux que ça !
Ne peut-on laisser aux enseignants le temps long ? Leur faire confiance, réellement, parce que ce sont des professionnels ? Ils sauront dire ce dont ils ont besoin, en termes d’outils et de formation, sans qu’on leur en impose. Et, à terme, une fois l’émotion passée (et dite, dans l’espace protégé que doit être la classe), le débat pourra avoir lieu, avec les enfants, les parents, et tous les acteurs éducatifs, dans l’école et tous les autres espaces éducatifs. Le CRAP-Cahiers pédagogiques y prendra part.
le 6 novembre 2020
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