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Luc Ferry et les Tice

Grand-messe annuelle ou les décideurs du monde de l’information et de la communication rencontrent ceux du monde de l’éducation, cette session fut aussi l’occasion pour nos deux nouveaux ministres de s’exprimer pour la première fois sur la question de l’introduction des technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement.

On en retiendra par exemple le cours de philo « Innovation et tradition » servi à l’assemblée par Luc Ferry.

S’il ne remet pas en cause les besoins d’équipement des établissements, et d’appropriation des outils par les élèves, Luc Ferry a tenu cependant à faire part du « grand soupçon » qui pèse, selon lui sur ces outils : le « progrès », qui selon le concept humaniste est destiné à libérer l’homme, risque, lorsqu’il est l’objet de la compétition mondialisée, de devenir simple « mouvement » autojustifié.

Il invite donc les participants à toujours se poser la question du sens vers plus de bonheur pour l’homme, à chaque fois que l’on se propose de mettre un nouvel outil entre les mains des élèves.

On ne peut qu’approuver, au Crap, la nécessité de réfléchir au sens de quelque acte pédagogique que ce soit. Depuis plusieurs années, nous alertons les enseignants, en matière de Tice, pour qu’ils restent vigilants à ne pas se soumettre aux vélléités de la logique marchande. À condition que les réticences de Luc Ferry ne soient pas l’occasion de renoncer à ce que l’école soit le lieu premier de lutte contre la fracture numérique.

Odile Chenevez