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Les Cahiers Pédagogiques par ceux qui les font et ceux qui les lisent


Dimanche 27 septembre 2020

Drague pédagogique…

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un dessin de Charb pour une plaquette de présentation du CRAP-Cahiers Pédagogiques en 2005


Samedi 26 septembre 2020

« m’aventurer par delà les limites de ma zone de confort »…

C’était il y a plus de dix ans et j’ai vécu cette première semaine de rencontres avec les «crapistes» comme un salutaire lieu de partages d’idées et de réflexions intenses, survenant à point nommé dans un moment de gros doute pédagogique. Cette collectivité joyeuse et passionnée a réussi à me redonner le goût de me former tout en m’insufflant un nouveau dynamisme, et ce rendez-vous s’est reconduit d’année en année. J’y ai rencontré avec plaisir les rédacteurs et les auteurs des Cahiers et compris combien la transmission par l’écrit complétait bien la réflexion théorique impulsée dans les ateliers, et nourrissait mes questionnements. Tout cela m’a conduite dans les arcanes des ateliers d’écriture et d’analyses de pratiques, de réflexions tous azimuts qui me donnaient bien souvent le sentiment de m’aventurer par delà les limites de ma zone de confort pour mon plus grand bénéfice. Et j’ai éprouvé dans le même temps le rôle structurant d’une formation de qualité, et combien j’en avais singulièrement manqué jusque là…
Actuellement, je coordonne avec Angélique Libbrecht le futur numéro des Cahiers pédagogiques sur le rôle de la créativité dans le domaine éducatif, et nous nous réjouissons des nombreuses propositions d’articles souvent passionnants que notre appel à contribution dans les Cahiers a suscité. La notoriété de la revue nous permet d’être en lien avec toutes sortes d’auteur.e.s désireux de communiquer sur leurs pratiques et qui partagent le même intérêt que nous pour ce sujet. C’est une vraie chance de les collecter et cette première phase est passionnante.
Longue vie aux Cahiers pédagogiques !
Caroline Elissagaray


Vendredi 25 septembre 2020

Cahiers Pédagogiques vs Télé 7jours

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Un (vieux) dessin de Pol Le Gall


Jeudi 24 septembre 2020

Une bouée, un transat, de l’oxygène…

Plonger. Monter en haut du plongeoir. Se sentir un peu nue, exposée, et regarder depuis le plongeoir l’étendue relativement lointaine de l’eau à la température incertaine. Ployer les genoux, rentrer la tête, tendre les bras avec fermeté et nonobstant grâce (même si c’est pour, au final, se laisser choir lourdement, selon une gravité et une attraction aléatoires). Avec une diffuse sensation de vertige, qui noue le ventre comme un papillon (ce stress comme quand, enfant, à l’arrivée de la rentrée, on ressent l’inquiétude d’avoir oublié quelque chose, de venir à l’école en chausson, d’arriver en retard…). C’est un peu l’idée que je me fais rétrospectivement de ma sortie de l’IUFM et mon arrivée en collège. Il faut dire que j’adore la piscine, partagée entre l’apnée muette et les bruissements des surfaces. L’école aussi, les fournitures scolaires, l’écriture ronde sur les tableaux noirs ou le feutre veleda glissant, et moi, transplanant d’une table à l’autre, papotant avec les jeunes, les jeunes racontant des histoires, des histoires à lire, écrire, inscrire… se lançant aussi les feutres au visage certaines années, tandis que je plonge (métaphoriquement aussi) pour les intercepter… Et le prof d’être (dans) sa classe, on établit des routines, des rituels… je crois que quelques mois à peine après mes débuts, je me suis abonnée aux Cahiers pédagogiques. Je ne les ai jamais lus rigoureusement, je ne sais pas faire. Je commence toujours par les illustrations. Déjà, la première de couverture me prend beaucoup de temps. Le titre, les couleurs, le dessin, c’est tout un pan du système éducatif que je convoque, me projette, et rêvasse. Je retourne le magazine de temps à autre. Le sommaire me permet d’envisager un spectre des problématiques afférentes au sujet. Les sujets les plus éloignés de mon champ (le français) sont mes préférés car ils m’offrent plus de possibilités de renouveler mes pratiques ou mes perceptions. Et puis, ensuite, pendant des semaines, les Cahiers trainent à la maison, du parquet à une table, puis sur une chaise, se retrouvant sur un coin d’escalier, comme une Odyssée jusqu’à retrouver d’autres Pénélopes sur le rayonnage de la bibliothèque. Entre temps, je grignote des paragraphes, puis j’engloutis quelques articles dont j’apprécie la voix authentique, qui prolongent les discussions de salles de profs, qui permettent un pas de côté, de retrait, et je mets en lien avec mes propres expériences. J’ai été très rapidement formatrice, mais paradoxe du parcours, j’ai moi-même suivi peu de formations, et c’est à travers les Cahiers pédagogiques que j’ai pu aussi (et encore aujourd’hui) actualiser des connaissances, appréhender largement l’école au-delà de mon simple champ disciplinaire… Ces écrits, toujours de qualité (de mémoire de crapiste), me semblent indispensables à une ère où le flux d’information est exponentiel, et le support papier est mon garant de lenteur et de réflexion. Devenue depuis enseignante chercheure, j’ai toujours continué à écrire dans les Cahiers car si les opportunités universitaires offrent de belles occasions de publications d’ouvrages, d’actes de colloque… il me semble que la rencontre d’idées, de résultats de recherches, avec les acteurs qui en sont à la fois les inspirateurs et les destinataires, s’initie mieux dans les Cahiers pédagogiques. Bref, les Cahiers ? Peut-être à la fois des brassards pour mes débuts, un transat gonflable pour le cours de mon expérience, et aujourd’hui, de l’oxygène, vraiment, pour que son adage ne soit pas un slogan mais un projet collectif : Changer la société pour changer l’école, changer l’école pour changer la société.
Catherine Mendonça-Dias, maitre de conférences en sciences du langage et didactique du FLE/S, Sorbonne Nouvelle, DILTEC


Mercredi 23 septembre 2020

Soutien d’Axel Kahn

-408.jpgJ’ai été marqué par l’enseignement dans mes différentes charges tout au long de ma carrière ; en particulier, à partir de 2007, j’ai été élu président de l’Université Paris-Descartes, une des activités qui m’a le plus intéressé. J’ai adoré l’université, son image que j’assimile à celle d’un chêne profondément enraciné et résistant aux grands vents, ce qui lui permet lui permet de croître jusqu’au ciel. On pourrait dire : les traditions, l’avenir et la recherche. Un des groupes thématiques auxquels je consacrais des financements particuliers s’appelait « apprendre, savoir, comprendre » et mettait ensemble des professeurs, des spécialistes des sciences de l’éducation, des médecins, des psychologues, des sociologues.
La revue des Cahiers pédagogiques est favorablement connue de longue date. Elle participe au questionnement sur les pratiques d’enseignement et sur leur renouvellement dans un esprit d’ouverture qui lui fait honneur. À ce titre, elle doit être soutenue dans les difficultés qu’elle traverse en ce moment.
Axel Kahn.


Mardi 22 septembre 2020

Oser l’innovation

J’ai découvert les Cahiers Pédagogiques il y a plusieurs d’années quand j’étais animateur. Je cherchais des contenus pédagogiques sur la notion de sanction afin de préparer une animation avec un groupe de jeunes. Quelques années plus tard, lorsque j’ai commencé à enseigner en secondaire et en supérieur, je m’y référais plus assidument pour alimenter mes cours. Actuellement, en tant que parent et citoyen actif, j’y trouve également de quoi nourrir mes réflexions vis-à-vis du système éducatif belge. C’est précisément sa capacité de s’adresser intelligemment à différents acteurs éducatifs (l’animateur, l’enseignant, le parent…) qui fait la pertinence et la richesse de cette revue.
Elle ne s’enferme point dans des schémas de pensée consensuels, étriqués ou révolus. Au contraire, son ambition est d’oser l’innovation, de bousculer par des approches surprenantes, de revisiter les acquis à l’aune des dernières découvertes, et ce sans jamais faire l’économie de l’analyse rigoureuse, de la critique argumentée et de la cohérence. Au travers de la diversité de ses articles et de ses dossiers, la revue nous invite, à vrai dire, à s’ouvrir sur le monde et à poser sur celui-ci un regard éclairé et exigent. Les Cahiers Pédagogiques tiennent parfaitement cette promesse…
Kaïs Mediari A.
Formateur et enseignant (Bruxelles)


Dimanche 20 septembre 2020

Un laboratoire où se rencontrent théories et pratiques.

La représentation qu’on se fait d’une revue professionnelle est souvent marquée par la tradition scolaire : il y aurait ceux qui y professent et ceux auxquels sont destinés des textes visant à leur apporter les connaissances indispensables à de bonnes pratiques.
Avec les Cahiers pédagogiques rien de cela, sans doute parce qu’ils étaient à l’origine un bulletin de liaison d’enseignants soucieux que leurs classes soient le lieu où les futurs citoyens acquièrent les connaissances et toutes les ressources qui leur permettront d’échapper à la « fatalité » de la reproduction sociale.
D’abord lectrice, utilisatrice des Cahiers pédagogiques j’y ai trouvé un accès abordable à la recherche. Des universitaires prestigieux y partagent leurs travaux dans des articles abordables : pas de langage obstacle, les concepts sont explicités pour que nous puissions tous nous en emparer dès qu’ils rentrent en résonnance avec notre contexte, nos besoins, notre pratique. Et cette « digestion » est rendue possible par la large place faite aux récits et analyses de pratiques des acteurs : qui a écrit « Pour connaitre une poire, il faut la transformer en la goûtant » ? Les Cahiers, c’est ça pour moi : un laboratoire où se rencontrent théories et pratiques pour que chacun y nourrisse son imaginaire pédagogique, sa réflexion, sa pratique. Tout cela sans dogme mais non sans valeurs partagées.
Si les Cahiers pédagogiques sont ainsi une revue de qualité, qui me parait indispensable, ce n’est pas une revue institutionnelle, la réflexion y est libre et exigeante.
C’est une revue associative, qui vit parce que nous nous y abonnons et parce que nous y déposons, pour la partager, notre expérience (nos réussites mais aussi des échecs qui nous font avancer).
Ayant écrit pour la revue, coordonné des dossiers, j’ai vécu une expérience passionnante pour un professeur de français : j’ai appris à écrire ma pratique professionnelle. Il ne s’agit pas de figer un état de (mes) savoirs en respectant des normes universitaires, il ne s’agit pas de s’exprimer, ni de défendre un point de vue, il s’agit de révéler -au sens photographique- des actions, des choix, pour les soumettre à une réflexion collective. Il faut être lisible par tous, y compris les collègues d’autres cycles, d’autres matières, y compris des parents. Il faut faire court, mettre en évidence les lignes de force et faire le sacrifice de l’accessoire même lorsqu’il nous encombre émotivement… Cela peut sembler exigeant, voire insurmontable. Pas du tout car on est accompagnés dans ce processus d’écriture par des coordinateurs qui sont des collègues bienveillants. J’invite chacun à consulter sur le site les appels à contribution et à se lancer dans cette aventure dont on sort professionnellement grandi, non parce qu’on accède au statut d’auteur(e), mais parce qu’on a progressé, grâce à l’écriture et grâce aux échanges.
Les Cahiers pédagogiques sont portés par une association qui met en pratique ses valeurs pour la produire : les thématiques sont choisies collectivement pour leur intérêt professionnel et leurs enjeux ; les dossiers sont portés par des binômes de coordinateurs soutenus par un membre du comité de rédaction.
Une revue dont les personnels de l’éducation sont les acteurs et les auteurs et non pas un « objet », un « terrain » d’analyse ne doit pas disparaitre !
Dominique Seghetchian


Samedi 19 septembre 2020

Une révolution intérieure

Il est des rencontres qui changent la vie. La vie professionnelle aussi.
Au départ, j’avoue que je n’y croyais pas vraiment. Voilà des années que je boudais la formation continue. Des années que je n’avais pas ouvert un livre de pédagogie ou de didactique. J’avançais les pieds sur les pédales, la tête dans le guidon, et ça suffisait.
C’est par pur hasard que je me suis retrouvée un été, franchement dubitative, aux Rencontres annuelles du CRAP-Cahiers pédagogiques.
Jamais, je n’aurais imaginé un tel cataclysme professionnel, intellectuel et humain. Un cataclysme positif, une révolution intérieure.
Jamais, je n’aurais imaginé qu’il existe dans la réalité, un espace où les idées foisonnent autant, sans prétention, tout simplement, mais avec une puissance vertigineuse.
Jamais, je n’aurais pensé enfin que les valeurs humanistes et citoyennes puissent être à ce point mises en pratique, vécues que ce soit à l’intérieur et qu’à l’extérieur du champ professionnel.
L’impact de l’association, puis de la revue dans mon métier a été radical et il serait trop long de le décrire. Je ne peux que remercier le CRAP-Cahiers pédagogiques d’exister.
Aurélie Guillaume
Professeur de français en collège (44 – Rezé)


Vendredi 18 septembre 2020

Les Cahiers pédagogiques au service de la formation

Bénédicte Dubois est formatrice, spécialisée dans l’inclusion. Elle témoigne ici de l’usage des Cahiers dans son institut de formation, aussi bien par les stagiaires que par les formateurs

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Jeudi 17 septembre 2020

Pour une vision large de l’école inclusive

-403.jpgToute ma gratitude aux Cahiers pédagogiques pour la parution du dossier « Inclure tous les élèves » (janvier 2016, n°561) avec une conception de l’école inclusive qui est celle de la loi de Refondation de l’école de 2013 (« Le service public d’éducation […] veille à l’inclusion scolaire de tous les enfants, sans aucune distinction » ) et celle de l’ONU qui définit, quant à elle, l’inclusion comme un « processus qui aide à surmonter les obstacles qui limitent la présence, la participation et la réussite d’apprenants ». (Le guide pour assurer l’équité et l’inclusion dans l’éducation, 2017)
Cette vision de l’école inclusive n’est pas aujourd’hui celle du Ministère de l’Education nationale qui la corrèle quasi exclusivement au champ des handicaps et qui ne semble pas encore la penser suffisamment en terme d’accessibilité.
Rendre accessibles les avancées de la recherche et les nouveaux cadres et dispositifs de l’école, telle est aussi la vocation des Cahiers pédagogiques. Ils doivent pouvoir continuer !
Evelyne Clavier, Enseignante coordinatrice ULIS
Auteure d’une thèse Danser avec Samuel Beckett


Mercredi 16 septembre 2020

Dans les cahiers, ce qui me plait c’est qu’il n’y a pas de dogme…

Soizic évoque sa rencontre avec l’association et la manière dont la revue nourrit sa réflexion et ses pratiques de professeure et de formatrice.


Mardi 15 septembre 2020

Les Cahiers Pédagogiques vus de Belgique

Dans les années 70’ en Belgique…les Cahiers pédagogiques n’étaient pas très connus et peu distribués. Heureusement, la Confédération Générale des Enseignants (CGE) – une association militante belge – offrait à ses sympathisants la possibilité d’acheter la revue au numéro. C’est donc le hasard et la curiosité qui sont à l’origine de mon long bail avec les Cahiers.
D’abord lecteur occasionnel, j’y trouvais de quoi diversifier mes pratiques d’enseignant de collège et de lycée. Par après- devenu formateur d’enseignants- la revue m’est devenue indispensable. Elle m’a aussi aidé à découvrir des auteurs de la littérature pédagogique comme Meirieu, Astolfi, Perrenoud, Zakhartchouk, Develay, etc. Aujourd’hui les Cahiers pédagogiques et les Hors-séries occupent deux bons mètres d’étagère dans mon bureau… J’y retrouve dix fois par an tout ce qu’on aime lire sur le métier : de courts récits de pratiques analysées et questionnées, des approches théoriques bien contextualisées, des dossiers solides, des liens avec le site Web, etc. Mais la revue propose aussi à ses lecteurs d’écrire, d’échanger et d’analyser des pratiques. Toutes les pratiques quel que soit le niveau d’études. Je l’ai fait moi-même avec plaisir et intérêt tout en incitant mes étudiants à prendre aussi la plume. Ce qu’ils ont fait avec bonheur à plusieurs reprises.
-400.jpgPour terminer, voici le dessin que je propose aux étudiants en début de formation. En deux phylactères, le regretté Charb qui a beaucoup dessiné dans le revue- nous fait comprendre qu’enseigner est un métier qui s’apprend. Le futur enseignant, surtout s’il a connu une scolarité sans histoire, doit comprendre que son métier ne consiste pas à transmettre un savoir mais à le faire apprendre à chacun. C’est ce que nous disent les Cahiers : réaliser que certains élèves n’y arrivent pas, trouver pour eux d’autres voies, d’autres méthodologies, d’autres explications extra-scolaires, etc. S’ouvrir à la complexité, risquer, innover pour plus de justice. Et il faudrait que ça s’arrête ? Bien sûr que non, mille sabords !
Xavier Dejemeppe
Enseignant et formateur d’enseignant (HELHa et UCL) fraîchement retraité
Correspondant belge (2008-2018)


Lundi 14 septembre 2020

Soi-même et les autres.
Abonné depuis des années, je suis entré au conseil d’administration il y a un peu plus de cinq ans. C’est Philippe Watrelot qui m’y a poussé, plus exactement, c’est en le lisant, en le suivant sur les réseaux sociaux que j’ai décidé de me présenter. Une brève rencontre, lors d’une conférence à l’opéra-comique (ça ne m’étonne pas de lui !), a achevé de me convaincre.
Mauvaise pioche ! Je suis élu au moment où lui quitte ses fonctions présidentielles ! Je crois qu’on a de la tendresse l’un pour l’autre.
J’ai d’abord été surpris du nombre de personnes dans les instances, de la complexité insoupçonnée pour faire vivre l’association, pour faire paraître huit fois par an une revue exigeante. Et puis rapidement, j’ai été ému et étonné par la confiance, invité au comité de rédaction au bout de quelques mois – j’écrivais des articles depuis plusieurs années –, puis chargé de constituer un dossier sur les disciplines artistiques : on ne se doute pas de la lourdeur de la tâche assumée dans une très grande part par des bénévoles militants, qui prennent sur leurs temps, leurs nuits. J’ai coordonné deux dossiers, je suis maintenant délégué sur un autre, en attendant la suite…
Autant le dire tout de suite, chaque militant cherche naturellement à flatter une part de son narcissisme, quelque chose qui l’aide à tenir debout : j’ai été servi, la fierté renouvelée de participer à la parution d’une revue qui a trois quarts de siècle, des articles nombreux…
Que trouve-t-on aux « Cahiers » ? L’autre, évidemment, des belles rencontres, précieuses, de grands pédagogues, je ne les cite pas, j’aurais peur d’en oublier ; des personnes pour qui l’autre, l’altérité, compte, le partage. J’ai rencontré des sommités dans leur domaine, je ne citerai que Pierre Delion, rencontre décisive pour moi, qui continue encore. Et puis, une intense réflexion pédagogique, multiforme, pluraliste. Je ne suis pas d’accord avec tout, merci, ça me fait réfléchir, je découvre, je n’ai pas peur de la confrontation.
On y trouve aussi des conflits, chacun a sa part d’ombre, mais jamais d’usurpateur, d’usurpatrice, que des passionnées.
Aux Cahiers, trouve une part de soi-même, et d’autres nous-mêmes qui agissent comme en miroir et qui interpellent, qui forcent à la réflexion. J’aime écrire dans les Cahiers, et depuis quelques temps pour moi, pour les copains, pour rien. Il y a cinquante ans passés pourtant, j’aurais été classé dyslexique, dys quelque chose, dys…graphique, dys…orthographique,… on m’aurait affublé d’une enseigne que j’aurais certainement portée honteusement alors que j’étais simplement dys… trait. Les Cahiers ont réparé mon rapport à l’écrit, ça c’est précieux.
Les Cahiers, ça doit vivre, ça doit continuer à se bagarrer, à embêter, à déranger parce que c’est trop… parce que c’est pas assez… parce que, finalement, c’est humain.
Jean-Charles Léon


Dimanche 13 septembre 2020

Dans cette vidéo de 2012, le journaliste Luc Cédelle évoque sa rencontre avec les Cahiers Pédagogiques et l’importance d’une réflexion pédagogique dans le milieu enseignant




Samedi 12 septembre 2020

-399.jpgMichel Tozzi est un des grands spécialistes reconnus de l’enseignement de la philosophie et des discussions à visée philosophique avec des enfants. Il est aussi un militant du CRAP-Cahiers Pédagogiques depuis près de cinquante ans. Dans ce témoignage il nous dit tout ce que cet « intellectuel collectif » lui a apporté. En retour, il faut dire que Michel lui a aussi apporté beaucoup !

Michel Tozzi : Près de 50 ans au Crap-Cahiers Pédadogiques !

Professeur à la rentrée 68, je suis entré au Crap en 1971. J’étais alors prof de philo titulaire sans aucune formation pédagogique, et c’est au Crap que je l’ai trouvée…
Dans les années 84 je suis devenu professeur-formateur. C’est le Crap qui m’a aidé pour mes formations à la pédagogie différenciée, au travail en équipe interdisciplinaire, au travail des élèves en groupe, car il y avait à l’époque très peu de formation de formateurs.
Recruté à la fac en sciences de l’éducation en 1995, j’ai pu alors diffuser toutes les innovations pédagogiques qui circulaient au Crap, ce qui a donné une assise pratique à mes cours théoriques sur l’apprentisssage, l’évaluation formative, l’analyse des pratiques professionnelles. J’ai pu alors encadrer des thèses sur la philosophie avec les enfants, et apporter au Crap mes recherches sur la discussion à visée philosophique.
J’ai l’âge des Cahiers Pédagogiques, et suis au Comité de rédaction depuis 35 ans. Pour le praticien que j’étais, ce fut l’apprentissage de l’écriture sur sa pratique professionnelle. Pour le formateur que je fus, un réservoir inépuisable de pratiques innovantes à diffuser. Et pour le chercheur que je suis encore, un observatoire fin de la façon dont les enseignants, confrontés sans cesse à de nouveaux défis, tentent de faire face avec leur imagination pédagogique et didactique.
Le Crap est un intellectuel collectif pédagogique, avec des valeurs de coopération, de coformation, de mutualisation des pratiques et de justice sociale à l’école. C’est à la fois un patrimoine pédagogique et un creuset de projets innovants. Il m’a accompagné en tant qu’enseignant débutant, formateur, chercheur, et m’accompagne encore : un atelier aux dernières rencontres cet été m’a ainsi permis d’expérimenter en vue d’une théorisation l’articulation de l’émotion et de la raison dans la réflexion d’une part, et d’autre part les conditions auxquelles la méditation de pleine conscience peut favoriser la discussion à visée philosophique…
Michel Tozzi
Sciences de l »éducation – Université P. Valéry de Montpellier
Président de l’Université Populaire de la Narbonnaise: http://upnarbonnaise.unblog.fr/
Chaîne YouTube Michel Tozzi : https://www.youtube.com/channel/UCcevhjibBpWDn1m1694_G1Q



Vendredi 11 septembre 2020

Dans cette vidéo de 2012 tournée à l’occasion de la célébration du « numéro 500 », Edwy Plenel nous racontait pourquoi il soutient toujours les mouvements pédagogiques et l’éducation nouvelle.
Des années plus tard, c’est sur le site de Mediapart que se trouve la tribune de personnalités qui nous soutiennent et dont Edwy Plenel fait partie.
Merci à lui et à tous ceux qui ont signé cet appel !



Jeudi 10 septembre 2020

Marielle et Lise

J’ai découvert la revue « Les cahiers pédagogiques » en 2009 lorsque je préparais le concours CPE.
J’ai trouvé cette revue originale, professionnelle et indispensable car je passais un concours où l’on demandait une expertise sur les questions éducatives vastes et variées. Le temps de préparation du concours étant court, la bibliographie du concours étant quasi impossible à tout lire (+ de 30 ouvrages); j’ai trouvé en cette revue une complémentarité à nos cours reçus à l’Iufm et surtout! Des retours d’expériences riches, adaptables et transposables pour l’oral du concours.
J’ai obtenu le concours du premier coup et j’ai été nommée à 600km de chez moi. Je dois dire que cette revue m’a suivie; je l’ai souvent laissé en salle des profs, affiché les titres de dossiers sur la porte de mon bureau… et ce depuis 2009.
Découvrir « les rencontres » a été une révélation pour moi. Quel bonheur! Quelles joies! Que de partage, de découverte, d’échanges!
Devenir correspondante académique, administratrice, coordinatrice des correspondants… tout n’est devenu qu’évidence tant cette revue et cette association m’ont apporté professionnellement.
J’ai « grandi » à leurs côtés et grâce à elles.
J’ai osé écrire au départ dans la rubrique « Et chez toi ça va? » et cela m’a donné confiance pour écrire ensuite dans les dossiers. C’est une expérience valorisante et professionnalisante. J’invite tous les lecteurs à s’y essayer.
Pour finir, je dois dire que ce collectif me porte et m’apporte sans cesse, chaque jour.
Marielle Pichetti, CPE à Besançon

Professeur d’espagnol, je me sentais limitée dans ma discipline. J’aspirais à davantage de décloisonnement, d’espace, d’initiatives, d’efficacité, d’outils pédagogiques.
Je cherche donc une réorientation.
A 48 ans, je réussis un CAPES de documentation. Et c’est pendant mes deux années de préparation que je rencontre, au CDDP de Valence, Les Cahiers Pédagogiques. Cette revue me séduit d’emblée. J’en apprécie les articles bien construits, documentés, solides et aussi les témoignages, expériences de terrain et billets d’humeur ( « et chez toi, ça va ? « )
C’est donc grâce aux Cahiers-Pédagogiques qu’un beau jour d’été, concours réussi, je traverse joyeusement la France en diagonale avec me fille de huit ans et arrive à mes premières Rencontres, à Challans, en 1998.
J’y découvre avec bonheur l’ambiance de confiance, d’écoute et de précision, dans les ateliers et tout au long du quotidien. La mise en pratique de ce qui est explicité dans la revue, en fait ! J’aime cette cohérence. Depuis, j’y reviens chaque année ou presque.
Dans ces Rencontres et dans les Cahiers, je trouve des outils efficaces, une communication bienveillante, humour et pertinence, ouverture et rigueur, des dispositifs de coopération, des bibliographies, une approche des neurosciences, à la fois une réflexion approfondie et des idées de dispositifs concrets
Les Rencontres et leurs ateliers, la lecture des Cahiers Pédagogiques, les quelques articles que j’ai eu le bonheur d’y écrire, tout cela m’a aidée à tenir bon dans ce rôle difficile de professeur-documentaliste TZR
Mon seul regret : ne pas les avoir connus plus tôt !
Lise Golomb


Mercredi 9 septembre 2020

Pour la continuation des Cahiers pédagogiques

Comment être et assumer d’être pédagogue quand on est enseignant ? Un véritable enseignant n’est pas uniquement distributeur de savoir, il enseigne aux enfants à s’incorporer le savoir, à le vivre comme essentiel, on peut même dire à l’expérimenter.
La pédagogie est un projet global qui consiste à accompagner l’enfant comme producteur plus que produit d’une culture. Ses champs recouvrent l’enseignement et l’éducation mais dans une attitude active et (ré)inventive qui concerne au fond le développement de l’être.
L’avenir de l’enseignement, l’avenir de l’école, l’avenir de la pensée passe par la pédagogie, qui est aussi apprendre à réfléchir pour les pédagogues eux-mêmes afin qu’ils transmettent le goût de la réflexion accompagnée et que ces enfants-là deviennent à leur tour générateurs de pensée dans tous les domaines intellectuel, scientifique ou artistique…
C’est ce qu’on appelle la transmission véritable sur le modèle antique repris par les mouvements issus du XIXe de pédagogues précurseurs, en particulier français, qui sont reconnus universellement comme référentiels.
Les Cahiers pédagogiques sont à cet égard indispensables comme ouverture d’esprit, y compris à d’autres disciplines : scientifiques, philosophiques, thérapeutiques. Ils traitent de l’inclusion, de l’enseignement des migrants, de l’écologie, des sciences humaines. Dans mon domaine qui est celui de l’aide aux enfants en difficulté d’être élève, cette publication nous est un outil précieux.
Les Cahiers pédagogiques doivent être aidés par nous qui leur devons beaucoup, en nous abonnant, par l’état qui doit rétablir l’intégralité de leurs subventions pour qu’ils continuent à contribuer au patrimoine de la Pédagogie.

Dr Jean-Pierre Klein
Psychiatre honoraire des Hôpitaux, neuropsychiatre d’enfants et d’adolescents, directeur/fondateur de l’Institut national d’expression, d’art et transformation, auteur de nombreux ouvrages sur l’enfance en difficulté, collaborateur occasionnel des Cahiers Pédagogiques.


Mardi 8 septembre 2020

Témoignage de JM Zakhartchouk : L’envie de continuer l’aventure…

Je pourrais évoquer mon cheminement lié aux Cahiers pédagogiques depuis que, préparant la partie pratique du CAPES, ma sympathique conseillère pédagogique m’en faisant découvrir la lecture, comme ressource majeure pour enseigner. Je pourrais évoquer mes premières Rencontres d’été et mon coup de foudre pour ce mouvement où se côtoyaient jeunes profs comme moi et ces fortes personnalités qu’étaient des Jean-Pierre Astolfi, Cécile Delannoy (et cette année-là, Bernard Charlot).
Mais je préfère ici plutôt parler du présent.
Comme formateur, conférencier, intervenant, je mesure tout ce que peuvent apporter les Cahiers à la réflexion pédagogique. Grâce à eux, on n’est pas enfermé dans une école unique de pensée, dans un seul point de vue. Oui, les dispositifs pédagogiques, les outils, c’est important, mais il faut de solides appuis multidisciplinaires, et on va chercher du côté de la sociologie, de la psychologie cognitive ou pas, mais les contenus, la didactique des disciplines, c’est aussi essentiel. Le « c’est plus compliqué que ça » qui nous sert de fil directeur m’aide à construire des apports le plus éloignés possibles d’un dogme ou d’une vérité trop simple. Et tout cela nourrit une défense de valeurs qui serait un vain verbiage sans le souci de réalisme et de professionnalisme.
Des dossiers comme celui sur les EPI, sur les compétences, sur les relations pédagogie/neurosciences ont été de grands succès et je suis fier qu’ils aient pu être utiles à de nombreuses équipes de terrain. Les témoignages que je reçois au fil des rencontres sont toujours un stimulant pour continuer l’aventure. Depuis quelques mois, je travaille avec mon amie Peggy à coordonner un dossier sur l’Attention. Comment pourrait-on dire qu’on est éloignés des préoccupations du terrain quand on aborde ainsi une question aussi décisive pour nombre de collègues qui s’arrachent les cheveux à voir les élèves en proie à la « distraction » qui éloigne de cette nécessaire attention ? Et c’est toujours finalement une grande joie (mais aussi un casse-tête) de voir qu’on a du mal à faire tenir les si nombreuses contributions que l’on reçoit dans les normes quantitatives d’un dossier. La mort dans l’âme, il faut en refuser. Elles émanent aussi bien de chercheurs prestigieux qui, comme Jean-Philippe Lachaux, nous encouragent et nous félicitent, que de praticiens dont c’est pour certains le premier article et qui modestement nous disent « je ne sais pas si ça conviendra, ce que je dis est peut-être banal… » alors même qu’ils nous parlent de dispositifs ingénieux et nous livrent de précieux outils.
Nous apportons donc des réponses, mais on peut le faire mieux sans aucun doute, en nous adaptant encore davantage aux besoins des acteurs de l’éducation, mais sans renoncer à une forme soignée, structurée, parfois exigeante, mais avec un souci d’être accessible à tous, ce qui est souvent un défi passionnant, qui me donne toujours de la pêche et de l’envie de continuer encore et toujours…
Jean-Michel Zakhartchouk, ancien rédacteur en chef et toujours fidèle rédacteur…et lecteur.


Lundi 7 septembre 2020

Deux témoignages aujourd’hui. Christine et Émilie nous disent chacune à leur façon, comment les Cahiers Pédagogiques s’inscrivent dans une réflexion et un parcours personnels. On voit aussi que la revue se prolonge et s’appuie sur un mouvement qui permet d’incarner la pédagogie et dont le travail collectif facilite les rencontres et le développement professionnel.

Les Cahiers et moi, de fil en aiguille
La solitude de la salle de cours peut durer indéfiniment si on ne décide pas de la rompre. Mais l’accompagnement que je n’avais pas trouvé dans mes débuts, j’ai fait un jour la démarche de le provoquer, comme un défi. C’était un peu avant 2000.
Dans cette recherche, ce sont d’abord mes lectures qui m’ont ouvert des horizons nouveaux : des idées pour accompagnement. Mais j’ai parfois besoin d’un service après-vente au grand marché des idées pédagogiques, avec, je l’avoue, le désir de bousculer par mail ou courrier les auteurs : « Vous affirmiez dans votre livre que cette idée était LA bonne, que cette démarche était la plus efficace. Enthousiaste, j’ai mis en pratique. Mais voilà, il y a un grain de sable. Alors ? ». J’ai eu souvent des réponses, inattendues et d’autant plus appréciées, à mes interrogations postales ou via Internet. Les retours ont été précieux pour moi, rompant une solitude pesante, permettant des liens d’une sincérité possible hors du quotidien, des liens ne rimant pas forcément avec durée mais souvent avec intensité. Sans barrière hiérarchique ou sociale, j’ai pu demander conseil tant à des enseignants qu’à des chefs d’établissements ou des psychologues. C’est dans ce contexte que sur Internet que j’ai trouvé une invitation des Cahiers à lire la revue, à y écrire et à participer aux Rencontres d’été. J’ai pris les trois, le package complet. J’ai raconté les recherches auprès des auteurs, donné des extraits de mes journaux d’enseignante. Et aux réunions et Rencontres d’été j’ai pu poser en direct les questions à Jean-Michel, Michel, Florence, Raoul de qui j’étais fan. De fil en aiguille, les choses se sont précisées un peu plus, lorsque j’ai été invitée à participer au Comité de rédaction, et que je suis devenue un jour Rédactrice en chef de la revue, secrétaire générale de l’association. J’ai même rencontré mon compagnon dans un atelier d’été. Autant vous dire que sans les Cahiers je ne serais pas celle que je suis là où je suis. Que je ne peux être que reconnaissante envers ceux qui se sont succédé depuis 1945 pour que la revue, puis l’association, existent. Et reconnaissante envers ceux qui continuent aujourd’hui pour que l’on reçoive encore la revue dans nos boîtes ou sur nos écrans.
Christine Vallin

Comment le CRAP a sauvé ma vie de prof
Lors d’une grosse crise de foi professionnelle, alors que je me sentais seule dans ma façon de voir le métier, dans ma pratique, que je ne me reconnaissais pas dans le système « Education Nationale » et que je songeais sérieusement à changer de voie, j’ai découvert le CRAP – Cahiers Pedagogiques.
Cooptée par mon père, j’ai adhéré à l’association, je me suis abonnée à la revue et je me suis inscrite sur la liste de discussion. Et puis un jour, j’ai découvert les Rencontres.
Comment expliquer ce que j’ai ressenti ?
Un soulagement (je ne suis pas seule !), une ouverture (une autre voie que la pensée dogmatique est possible !), de l’espoir (et si c’était vraiment possible de changer l’école ? Et la société ?) de la reconnaissance (ce que je fais en classe n’est pas naze !), de l’enrichissement (on est tous différents, et on est tous ensemble !).
Mais aussi, j’y ai rencontré de vrais amis.
De folles Rencontres, avec des ateliers enrichissants, où on se retrouve à prendre le petit-déjeuner avec ses enfants, le déjeuner avec des enseignants, des infirmières scolaires et des chefs d’etablissement, l’apéro avec un CPE et un psy scolaire, le dîner avec un chercheur qu’on admire… et on finit par danser avec tout le monde.
Et puis les Rencontres portent bien leur nom, on en fait de belles.
Certaines d’entre elles m’ont entraînées dans de nouvelles aventures enrichissantes et passionnantes : écrire dans les Cahiers Pedagogiques, co-coordonner des dossiers, m’investir un peu plus dans l’association et brandir son slogan « Changer l’école pour changer la société, changer la société pour changer l’école »
Aujourd’hui j’en suis persuadée, une vie de prof sans le CRAP – Cahiers Pedagogiques est insipide et sans saveur.
Emilie Pradel, Professeure des écoles, correspondante pour l’académie d’Aix-Marseille du CRAP-Cahiers pédagogiques



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Dimanche 6 septembre 2020

Quand la petite pédagogie rencontre la grande

J’étais jeune enseignant lorsque j’ai eu mon premier contact avec les Cahiers pédagogiques. Après une année de stage que je qualifierais de mouvementée, c’est lors de mon année de néo-titulaire que j’ai eu la chance de participer à un stage de formation animé par deux membres du CRAP. J’entendais pour la première fois parler de ceintures, de pédagogie institutionnelle… A ce moment là, je n’étais pas prêt ! Parce que le CRAP, ça bouscule, et lorsqu’on est un jeune enseignant, qui n’a pas baigné dans la moindre culture pédagogique auparavant, la marche paraît haute, surtout lorsqu’on sort d’une entrée dans le métier difficile. Reste que ce stage m’a profondément marqué et je me souviens encore aujourd’hui de presque chaque moment de cette journée. Les graines avaient été semées… il ne restait qu’à attendre que le terreau soit favorable. Ca ne tardera pas… Muté dans un collège RAR (désormais REP+), j’ai alors été confronté à la grande difficulté scolaire et il m’a bien fallu refuser le fatalisme. Une façon de voir les choses qui rejoignait parfaitement ce que représente pour moi le CRAP et les Cahiers !
J’ai d’abord lu puis essayé des choses dans mes classes… Je tombe alors sur un appel à contribution pour un numéro des cahiers qui fait écho à mon bricolage de l’époque. Je saute le pas et propose un article qui est publié dans la revue. Quelques mois plus tard, je suis contacté pour animer un atelier lors d’une journée régionale du CRAP ! Mon bricolage, ma petite pédagogie de jeune prof était prise au sérieux… j’ai alors vite compris que l’ADN des Cahiers et du mouvement pédagogique qui les fait vivre était là. Prendre au sérieux les petites pédagogies de chacun quelque soit son expérience, son expertise afin de réfléchir ensemble, sans dogmatisme mais avec conviction, à la grande Pédagogie. Celle qui ne légitime sa grandeur que parce que, justement, elle s’intéresse aux petites, à celles que vivent les acteurs au quotidien

Guillaume Caron, Professeur de mathématiques en collège


Samedi 5 septembre 2020

On présente quelquefois les Cahiers Pédagogiques comme une revue un peu élitiste et presque culpabilisante par les objectifs ambitieux qu’elle propose. Ce biais peut exister quelquefois, mais cette revue est aussi celle de gens qui doutent, s’interrogent sur leurs pratiques et n’hésitent pas à faire part de leurs difficultés et interrogations.

Le texte le plus déculpabilisant que je connaisse

Voici le texte le plus déculpabilisant que je connaisse”, c’est ainsi que je présente ce document intitulé « Cela avait pourtant mal commencé » chaque début d’année en formation auprès des stagiaires dont j’ai la charge à l’IUFM/ESPÉ/INSPÉ (rayez les mentions inutiles selon l’époque). Depuis 15 ans que j’ai cette fonction de formateur (en temps partagé), cet article fait partie des incontournables pour faire rentrer les enseignants débutants dans la formation. Et leur montrer que contrairement aux idées reçues “tout ne se joue pas dès la première heure de cours” et qu’ “on est fait pour ce métier ou on l’est pas
-24.pngCar l’auteure, Florence Castincaud réussit le tour de force de nous dire en peu de mots un grand nombre de choses essentielles. Et d’abord que l’autorité, et au-delà l’exercice même du métier du métier d’enseignant, cela n’a rien de “naturel”. Ça s’apprend, collectivement. Et l’on peut se tromper, faire des erreurs et les analyser, s’appuyer sur le collectif, pour progresser. Elle nous propose aussi une belle définition de l’autorité fondée sur une alliance avec les élèves et destinée à les faire grandir.
On entend souvent dire qu’ “on enseigne ce qu’on est”. C’est faux. Ce que Florence Castincaud nous rappelle, c’est qu’“on enseigne avec ce qu’on est” et que l’autorité vient aussi de notre capacité à nous accepter tels que nous sommes pour “habiter la place qui nous est donnée”.
On ne « naît » pas prof, on le devient (avec l’aide des autres). Et le propos d’une revue professionnelle telle que les Cahiers est de fournir un espace pour se construire une réflexion et une identité professionnelle, toujours en devenir.
Philippe Watrelot

Cela avait pourtant mal commencé” Florence Castincaud dans le n°426 (pp. 55-57) septembre-octobre 2004.


Vendredi 4 septembre

Témoignage d’une lectrice
D’abord j’ai été, longtemps, lectrice des Cahiers Pédagogiques — je le suis toujours — découverts lors d’une rencontre d’été à laquelle j’ai participé et qui était organisée par le mouvement pédagogique qui publie les Cahiers. J’ai été une lectrice parfois passionnée, surtout à l’époque où, débutante, le hasard faisait qu’un dossier concernait directement l’enseignement du français, mon domaine professionnel. Toujours curieuse, quand il s’agissait de dossiers sur des thèmes transversaux, sur l’imagination, l’orientation, l’aide au travail personnel, etc. Parfois hésitante, j’ai grapillé dans les dossiers disciplinaires qui abordaient des sujets éloignés de ma pratique et de mes préoccupations, mathématiques ou EPS, « accrochée » dans certains cas par un article qui pourtant me parlait — et je ne regrette pas : ces lectures m’ont bien servi quand il s’est agi, sur le terrain, de m’engager dans des projets interdisciplinaires, m’aidant à mieux comprendre les préoccupations et façons de faire de mes collègues. C’est en partie dans les Cahiers Pédagogiques que j’ai appris mon métier, en faisant dialoguer ce que j’y lisais et ma pratique en classe, parfois si proche et parfois si éloignée de ce que disaient et analysaient les auteurs. Grâce au Cahiers, j’ai découvert et essayé modestement de pratiquer la pédagogie différenciée à une époque où on en parlait encore peu dans l’institution. La revue en effet se veut interface entre la recherche et la pratique et anticipe parfois sur des pratiques ou thématiques qui se développeront ensuite : après la pédagogie différenciée, il y a eu par exemple l’analyse de pratiques professionnelles (le premier dossier sur ce thème est sorti peu après la création des IUFM, qui l’utilisaient) ou, plus récemment, les neurosciences.
J’ai apprécié la variété des thématiques, la façon de les aborder sans dogmatisme en faisant, autant que possible, dialoguer les points de vue.
Un jour, un membre du comité de rédaction m’a proposé de coordonner avec lui un dossier. Très impressionnée, je me suis rendu compte du travail à faire pour réussir à ce que les articles soient lisibles par tous, éviter l’implicite, vulgariser aussi fidèlement que possible des notions parfois difficiles issues de la recherche, et toujours se demander ce qui serait utile au lecteur, le collègue dans sa classe et son établissement.
Devenue entre-temps formatrice, j’ai constaté avec plaisir que mes étudiants pouvaient lire donc comprendre les Cahiers Pédagogiques, signe de la lisibilité des textes, et en utiliser des articles pour nourrir leur réflexion dans le cadre du mémoire qu’ils doivent faire ou pour essayer en stage des activités dont l’idée leur était venue à partir de la lecture d’un article.
Et à côté du dossier, il y a les rubriques : en ce moment, ma préférée s’appelle « Et chez toi, ça va ? ». Vous ne connaissez pas ? C’est le moment de découvrir…
Élisabeth Bussienne


Jeudi 3 septembre

Ouvrir les possibles

Lorsque mon quotidien va vite, sans que je puisse prendre le temps de prendre de la hauteur, de la distance, avec les situations j’ai le réflexe de penser qu’il me faut une formation… que je ne prends pas le temps de faire.
Les cahiers pédagogiques m’offrent cette possibilité. Leurs articles courts, d’exemples de pratique ou d’échos de la recherche, regroupés autour d’un même thème, publiés dix fois par an m’offrent cette possibilité d’auto-formation.
Lire un cahiers c’est me permettre d’ouvrir les possibles dans des actions ou des projets, c’est également me conforter dans mes choix, décaler mon regard ou bien prendre connaissance d’un thème que je n’avais pas évoqué lors de ma formation initiale. C’est enrichissant souvent, enthousiasmant aussi lorsque que l’on a hâte d’évoquer un aspect avec un collègue où que l’on voit tout à fait comment le mettre en place dans sa pratique au quotidien.
Parfois, je suis en désaccord et lire un texte me permet de réfléchir à mes arguments. Des moments de réflexion pédagogique pour ne pas perdre de vue les valeurs qui me portent, les raisons qui m’ont amenée à choisir l’éducation nationale… le tout dans une revue que je lis plutôt qu’un des livres que j’achète et que souvent j’oublie, par manque de temps pour le lire.
Au delà des numéros des cahiers pédagogiques j’ai rencontré les membres de l’association. La richesse d’un mouvement pédagogique, les échanges. Rencontrer des professionnels aguerris au début de ma carrière sans enjeux ou jugement a été une véritable chance. L’intelligence collective, le foisonnement d’idées, les approches des chercheurs sont autant de raisons de m’investir égoïstement dans ce mouvement qui m’apporte beaucoup. Et il est bon aussi de donner, d’accompagner ou d’étayer un collègue, de la maternelle à l’université, de France ou d’un autre pays, d’offrir ce que cette association a pu m’apporter pendant ces vingt dernières années.
Peggy COLCANAP



Mercredi 2 septembre

Parution de la tribune signée par une cinquantaine de personnalités pour soutenir les Cahiers Pédagogiques



Mardi 1er septembre

Enseigner est un métier qui s’apprend et à tout âge… Et une revue professionnelle est un moyen essentiel pour le développement professionnel des enseignants. C’est ce que nous dit ici Françoise Colsaet.

Les Cahiers : Un aiguillon permanent

Bien sûr, plus tard, il y eut l’illumination des Rencontres, répétée chaque fois ; il y eut, encore plus tard, l’aventure de l’écriture (qui mériterait un texte à elle seule), celle de la coordination de dossiers. Mais d’abord, au tout début, il y eut les Cahiers : ce sont les Cahiers qui m’ont appris mon métier. Je dis quelquefois qu’ils m’ont évité de devenir une enseignante crispée, aigrie, malheureuse.
Débutante, je lisais des revues professionnelles liées à ma discipline d’enseignement, mais elles ne m’apprenaient rien sur toutes sortes de difficultés que je vivais chaque jour sans savoir par quel bout les saisir : comment ne pas sortir découragée de la correction d’un paquet de copies, comment ne pas sortir en colère des conseils de classe, évaluer autrement, être un professeur principal qui aide… Sur tous ces aspects de la pratique que je ne savais pas affronter, les Cahiers m’ont rassurée avec des textes où d’autres rencontraient les mêmes questions, ils m’ont montré des chemins où des collègues inconnus s’étaient essayés, racontaient leurs expériences, leurs satisfactions et quelquefois – les plus intéressantes peut-être – leurs échecs. Les Cahiers m’ont dit ce que je ne lisais pas ailleurs, ni dans les pratiques de mes collègues : que les disciplines pouvaient travailler ensemble, que les chefs d’établissements ne sont pas forcément des ennemis, etc. J’y ai découvert aussi, dans les mêmes pages, des points de vue plus savants, plus larges, j’ai compris que enseigner « c’est plus compliqué que ça », comme on dit souvent aux Cahiers, mais qu’on peut quand même avancer !
Ces savoirs, ces analyses, de Meirieu, Perrenoud, et cent autres, ont été mes points d’appui pour aller plus loin, dans la compréhension et l’analyse de ma pratique et en même temps, dans l’action : j’y ai puisé l’énergie et les ressources pour construire des projets, travailler en équipe…
Enseigner est un métier qui s’apprend. Il ne s’apprend pas seulement en début de carrière, avant de commencer. Il s’apprend tout au long de la pratique, à condition de réfléchir, de se questionner, de s’ouvrir aux savoirs et aux expériences des autres. Je suis convaincue que cette permanente remise en questions est vitale pour poursuivre le chemin, pour tenir le cap. Les Cahiers ont été pour moi, pour cela, un aiguillon permanent.
Bien sûr, la formation initiale a changé, mais nombreux sont, aujourd’hui comme hier, ceux qui n’ont pas de formation initiale, et ils sont souvent bien démunis. La formation continue (institutionnelle) est défaillante comme à beaucoup de moments de ces derniers cinquante ans. Bien sûr, les échanges entre enseignants sont facilités par les réseaux sociaux : ces outils permettent-ils les mêmes ouvertures, le recul sur soi-même, l’ouverture vers les textes de fond que j’ai trouvés dans les Cahiers ? Je ne sais.
Je crois cependant que les Cahiers restent un instrument indispensable de développement du métier des enseignants, des professionnels de l’éducation en général, pour répondre à la question posée par l’avant propos du dossier de juin des Cahiers : « Là où je suis, quels moyens je me donne pour passer du cercle vicieux de la fabrique de l’impuissance au cercle vertueux du pouvoir d’agir? »
Il est donc essentiel que de nombreux enseignants, chefs d’établissements, et tous les CDI soient abonnés, et qu’on lise et fasse lire les Cahiers !
Françoise Colsaet


Lundi 31 aout 2020

Où l’actuelle présidente du CRAP revient sur ses débuts et nous montre le lien très fort entre l’association et la revue.

Le CRAP Cahiers pédagogiques, le pouvoir du oui
C’était il y a longtemps, mes premières Rencontres… Nous discutions à bâtons rompus de nos histoires de métier, légèrement, en confiance, une pause entre deux moments d’atelier. Cécile Delannoy, rédactrice en chef d’alors, prend ma parole au bond et me dit quelque chose comme : «C’est bien intéressant tout cela, tu ne veux pas en faire un article pour les Cahiers?»
Me demander cela à moi, jeune prof insignifiante, qui n’avait jamais rien écrit nulle part? Qui ne savait même pas si elle en était capable ! Il me reste encore aujourd’hui le souvenir du vertige qui m’a saisie. J’ai étourdiment accepté, en me disant que je prenais le risque d’être ridicule et que je faisais aussi courir un risque à l’honorable revue. Je me suis alors quasiment retirée du monde pour écrire. Cela a été une souffrance, et un plaisir. Il me fallait le mot juste, que je ne trouvais pas, puis qui arrivait dans une sorte de fulgurance. Du brouillon en continu. «Neuf mois pour créer et écrire un roman avec les élèves» est sorti au bout de trois semaines et a été publié .
A l’assemblée générale suivante, la séance est présidée par Jean-Pierre Astolfi ; nous cherchons à construire les Rencontres à venir et il manque des ateliers. J’ai dû faire un mouvement de la tête -involontaire ?- et Jean-Pierre m’a sollicitée : «Tu veux bien animer un atelier? D’accord!». J’étais toujours cette prof insignifiante… qui avait cependant écrit dans les Cahiers. Je n’avais jamais rien animé de ma vie, et les seuls exemples (modèles) que je connaissais étaient ceux des Rencontres. Comment se comparer à eux? Je me suis d’abord dit que j’allais échouer lamentablement puis que je me débrouillerai pour transformer ma démarche pédagogique en formation. Le oui de Jean-Pierre Astolfi m’avait donné des ailes. J’ai travaillé comme une malade, impossible de renoncer alors que d’aussi éminents esprits ont eu confiance en moi.
Et l’atelier «Neuf mois pour créer et écrire un roman avec les élèves» s’est tenu, de manière tellement satisfaisante qu’une des participantes (très enceinte alors, aujourd’hui membre du comité de rédaction) a dû quitter le groupe le dernier jour pour mettre au monde un beau garçon.
Le CRAP-Cahiers pédagogiques, c’est cela. Une confiance inaltérable dans les capacités des personnes, qui n’ont pas à présenter de lettres de noblesse avant de parler et d’agir pour l’association. Parfois, rarement, cela mène dans le mur. Mais la plupart du temps cela donne l’énergie de prendre son envol, et cela m’en a donné tout au long de ma vie professionnelle.

Michèle Amiel



Dimanche 30 août 2020

Ils nous soutiennent

En attendant la publication prochaine d’une tribune rassemblant de nombreuses signatures, voici quelques réactions de personnalités du monde de l’éducation.

Le hasard a fait que ces derniers jours, je relisais plusieurs rapports nationaux (comme le Rapport Athena) ou internationaux (comme le rapport de l’UNESCO sur les effets de la pandémie dans le monde). Tous font état de la nécessité d’établir un dialogue (non une communication unidirectionnelle) entre le monde de la recherche et le monde de l’action. A plusieurs reprises, j’ai entendu de la part de responsables ministériels de plusieurs pays (dont la France) leur volonté d’établir ou de renforcer ce dialogue. Ne serait-il donc pas absurde de voir disparaître les cahiers pédagogiques, une des plus belles et pertinentes plate-formes de dialogue entre les deux mondes ? Si bien poser les questions est déjà entrevoir les pistes de solution, s’il est vrai que l’amélioration d’un système éducatif tient à l’engagement des acteurs de terrain et à leur « conscience situationnelle », si les questions de ceux-ci rejoignent et alimentent les questions que se posent et travaillent les chercheurs … alors soutenons, valorisons, veillons à augmenter l’audience des Cahiers pédagogiques. Ce faisant, nous soutenons, valorisons, accroissons le dialogue nécessaire entre la recherche et la pratique.

Jean-Marie De Ketele, Professeur émérite de l’UCL (Louvain, Belgique) et de la Chaire UNESCO en Sciences de l’Éducation (Dakar), Professeur invité à l’ICP (Paris).

Ce serait une très mauvaise nouvelle si les Cahiers disparaissaient. Nous n’aurons jamais assez d’espace pour réfléchir ensemble.

Denis Paget (ex-membre du conseil national des programmes, ex-dirigeant du SNES)

Je suis très ému de cette nouvelle. Je reste abonné et le serai jusqu’au terme du possible.

Jean-Luc Berthier ( fondateur du colllectif « Sciences cognitives, Comment changer l’Ecole »)

La disparition des Cahiers serait une perte incalculable pour la communauté des enseignants et aussi des chercheurs en éducation.

Elena Pasquinelli (philosophe, membre du conseil scientifique de l’éducation nationale)

Je n’imagine pas que les Cahiers disparaissent !

François Dubet, sociologue

J’ai comme beaucoup d’autres militants.tes des mouvements pédagogiques et d’éducation populaire appris les difficultés que traversent les Cahiers. Seuls ceux qui s’arrangent d’une École du conformisme et de la fatalité sociale et qui s’effraient de l’émancipation pourraient se réjouir des menaces qui pèsent sur les Cahiers.
Soyez assurés de mon profond soutien .
Eric Favey, vice président de la Ligue de l’enseignement, IGEN honoraire


Samedi 29 août 2020

Deux témoignages aujourd’hui. L’un sur les Cahiers et l’autre sur le CRAP, l’association qui est bien plus que l’éditrice des Cahiers mais aussi l’organisatrice des Rencontres et de nombreux autres évènements et qui est surtout un mouvement pédagogique, lieu de débats et de réflexions…

Butiner…
Ce que j’aime aux Cahiers, c’est la possibilité offerte de le butiner dans un temps varié : je ne commence jamais l’exemplaire papier par les mêmes rubriques. Quand je suis peu disponible, je commence par le « quoi de neuf » ou par le «et chez toi, ça va ? »… Et ensuite par la revue de presse et les nouvelles publications. Si j’ai du temps, je parcours les actualités éducatives… et pour la découverte du dossier, je prends rendez-vous avec moi-même pour ne pas être dérangée. J’apprécie particulièrement le croisement des regards, des perspectives pratiques et des enjeux théoriques. J’apprends beaucoup des billets interdegrés. Je redécouvre des sujets…traités autrement que ce que j’aurais imaginé… et cela m’ouvre des fenêtres… J’apprends à être moins catégorique, plus ouverte à d’autres opinions, pratiques que celles que je connais…
Cette année, pour la première fois, je suis allée aux Rencontres d’été et je ne l’ai pas regretté ! Quelle belle synergie pour permettre l’expression de chacun chacune et offrir des opportunités d’apprendre professionnellement ou culturellement !
Carole Gomez-Gauthié

CRAP : Cercle de recherche et d’action pédagogique
Cercle, celui dans lequel je me suis sentie exister, même avant d’enseigner. Le concours dans la poche, des premières rencontres d’été et la découverte d’une foisonnante communautés d’enseignant.es et personnels de l’éducation engagé.es et enthousiastes.
Recherche, parce qu’il n’y a pas de « vérité pédagogique », pas de baguette magique. Des dossiers thématiques pour aller voir ailleurs, aller vers plus loin, piocher, picorer, se décentrer. Des chercheurs et chercheuses empli.es d’humanité qui partagent avec passion ce qui les anime, au détour d’un atelier, d’une conférence ou juste d’un panaché.
Action, car il donne le coeur à y passer, à l’action. Grâce aux échanges formels et informels, numériques et réels, l’idéal se concrétise et le courage se propage.
Pédagogique, car c’est ce qui nous rassemble. Le coeur toujours du côté de nos élèves, de l’envie de faire au mieux, de l’espoir que ça change. Changer l’école pour changer la société. Encore, toujours.
Mélanie BONNET, Professeure des écoles



Vendredi 28 août 2020

Voici un texte qui tranche avec le ton personnel des témoignages précédents. Mais ce sont des arguments percutants que nous propose Alexandra Rayzal…!

7 bonnes raisons de s’abonner aux Cahiers pédagogiques

Vous êtes jeune ou moins jeune enseignant, vous arrivez dans un nouvel établissement ou bien vous y êtes depuis longtemps, vous changez souvent ou pas, vous êtes titulaire ou pas, les bonnes raisons de s’abonner aux Cahiers ne manquent pas !

1) Une réserve d’expériences : quel que soit le sujet, on trouve dans les Cahiers et leurs archives un puits sans fond d’exemples, de mises en pratique, on peut se nourrir de l’expérience des autres.

2) La revue n’est pas que le dossier : les rubriques sont en elles-mêmes une bonne raison de lire la revue même quand le dossier ne nous parle pas. De la mise au point sur l’état de la recherche jusqu’au clin d’œil sur la vie de la classe ou le détour par l’étranger, on a toujours des perles à y trouver.

3) Même dans un dossier disciplinaire ou spécialisé sur un niveau on peut trouver des dispositifs intéressants et transposables, on peut faire son miel de tout !

4) Les Cahiers ne défendent pas une seule méthode, on y trouve une diversité de points de vue, une variété de pratiques qui éclairent et aident sans dogmatisme.

5) La théorie appuie la pratique : les articles de chercheurs apportent un étayage qui renforce et légitime les pratiques de classe, qui les rendent solides et justifiables.

6) Douter et se tromper font partie du métier : les Cahiers ne sont pas un recueil d’articles condescendants et culpabilisateurs. On y raconte ses essais, ses erreurs, ses tâtonnements, pas seulement ses réussites valorisantes, car on apprend aussi des erreurs des autres.

7) En s’abonnant, on soutient un mouvement pédagogique qui vit essentiellement de la vente de la revue, on l’aide à vivre et à grandir, à continuer à apporter beaucoup aux acteurs du monde de l’éducation.

Alexandra Rayzal


Jeudi 27 août 2020

Témoignage de Sylvain Connac

Je suis arrivé au comité de rédaction des Cahiers pédagogiques grâce à la cooptation de Richard Étienne, mon ancien directeur à l’IUFM de Montpellier, et Michel Tozzi, le valeureux directeur de ma thèse sur la philosophie avec des enfants en classe coopérative. À cette époque, il y avait peu de monde autour de la table issu des écoles primaires. Mon adaptation n’a donc pas été très facile, surtout parce que je n’avais pas les habitudes des « salles de profs ». Mais rapidement, j’ai été rejoint par d’autres professeurs des écoles (Bruno, Élisabeth, Maeliss, Ben…) et le fonctionnement démocratique des échanges m’est devenu familier.
Ce qui est intéressant lors d’un comité de rédaction est le pluralisme des avis. Malheureusement, dans notre domaine de l’éducation et de la pédagogie, les avis sont souvent très tranchés voire péremptoires. Aux Cahiers, pas du tout. Certes, les échanges d’arguments sont parfois vifs. Mais ils restent toujours respectueux de la controverse et des personnes qui la font vivre. C’est toute la valeur que j’accorde au conflit, dont le but est plus d’élever que de soumettre. Ce pluralisme des idées est aussi très intéressant parce que c’est lui qui prévient de tout dogmatisme. Lorsque nous échangeons sur le thème d’un dossier, il est impossible que l’angle retenu soit celui de quelques prosélytes pour une conception pédagogique spécifique. Au contraire, le croisement des avis et des regards nous oblige à la certitude de l’incertitude, surtout lorsque l’on prend conscience de la diversité des terrains d’éducation. À l’inverse d’autres mouvements pédagogiques, dont les réflexions peuvent aller plus loin dans la mise en œuvre d’idéaux éducatifs précis, le pluralisme porté par le CRAP s’adresse certainement à davantage d’enseignants. Peut-être pas les plus engagés. Peut-être pas les plus militants. Mais certainement, par leur nombre, les plus près des enfants et des jeunes qui fréquentent nos écoles au quotidien. Le slogan du CRAP est « changer la société pour changer l’école, changer l’école pour changer la société. » Cela me semble cohérent avec les organisations qui n’écartent personne, acceptent l’avis de tous et tentent, au sein de cette complexité, de trouver des leviers concrets pour agir.
Mon travail de chercheur en pédagogies s’attache à étudier les organisations coopératives du travail des élèves. Il est tout à fait en phase avec cet esprit d’ouverture et de prise en compte des divergences. Participer aux activités du comité de rédaction des Cahiers pédagogiques complète ce que je vis auprès des enseignants dans les classes : celle qu’aucune méthode pédagogique n’est bonne en soi, que toutes sont porteuses de biais et de risques et que le travail d’un éducateur est de tenter de les contourner pour parvenir à se rendre utile aux élèves. C’est l’équilibre de cette approche qui est précieux aux Cahiers et, j’en suis certain, à l’école juste que nous tentons tous de continuer à construire.

Sylvain Connac- Université Paul-Valéry/LIRDEF


Mercredi 26 août 2020

Témoignage de Catherine Chabrun

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«Enseignante en pédagogie Freinet retraitée et militante pour les droits de l’enfant, je lis régulièrement la revue qui me relie à la réalité des pratiques enseignantes. Mais les Cahiers pédagogiques m’ont offert un moment exceptionnel : celui d’avoir coordonné avec Maëliss Rousseau, jeune professeur des écoles, un dossier « Droits des enfants, droits des élèves » pour les 30 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE). Un travail coopératif qui m’a enrichi humainement et culturellement. Fierté d’être présente dans cette revue reconnue et appréciée des professionnels de l’éducation. Merci pour cette expérience et pour toutes les lectures à venir ! »

Catherine Chabrun
Militante pédagogique et des droits de l’enfant, écologiste
Co-coordonnatrice du Collectif AEDE (Agir ensemble pour les droits de l’enfant)



Mardi 25 août 2020

Philippe Meirieu publiera prochainement Ce que l’école peut encore pour la démocratie (parution le 26 aout aux Éditions Autrement)

Un livre bilan, mais aussi un livre actuel, dans lequel Philippe Meirieu prend de la distance ; un essai qui mélange expériences de terrain, références précises, et autocritique personnelle aussi. Son sous-titre montre d’ailleurs bien la dimension rétrospective de cet ouvrage : Deux ou trois choses que je sais (peut-être) de l’éducation et de la pédagogie
Son histoire personnelle se confond avec celle de notre revue dont il a été rédacteur en chef. Dans cette vidéo de 2012 tournée à l’occasion du « numéro 500 », il nous racontait sa rencontre avec la revue et son premier article.



Lundi 24 aout 2020

Nous commençons ces publications par deux contributions de lecteurs et militants du CRAP-Cahiers Pédagogiques.
Si vous aussi vous voulez contribuer, vous pouvez nous envoyer un court texte pour nous dire ce que vous a apporté dans votre parcours la lecture des Cahiers. Vous pouvez aussi donner des arguments incitant un enseignant débutant à les lire ou un établissement à s’abonner !

Anti-ismes
Ce que la lecture des Cahiers et le CRAP m’ont apporté, c’est le non-dogmatisme. J’ai tout de suite apprécié la mesure des propos et le grand respect qui étaient de mise sur la liste de diffusion. En participant aux Rencontres, j’ai pu me rendre compte que cela pouvait aussi être vécu, que ces valeurs n’étaient pas seulement déclamées mais mises en acte. Pas de gourou, pas d’école de pensée obligatoire, un joyeux mélange. Puis j’ai découvert les travaux de Daniel Favre au détour d’un article dans un numéro très réussi sur les neurosciences. Nous avons pu le faire venir à Nantes. Ce fut une rencontre extraordinaire qui a changé ma vie professionnelle et personnelle. Il m’a aidé à mieux comprendre la violence de la SEGPA et notre addiction aux certitudes. La grille de lectures des trois systèmes de motivation m’accompagne désormais tous les jours. Notamment au travers de cette idée que personne ne m’agace, mais que je m’agace tout seul… et que je peux donc arrêter de le faire… Merci pour tout cela à ce beau collectif !
Gwenael Le Guevel

Réfléchir à ses pratiques par les rencontres et les lectures

«Abonnée, j’ai toujours trouvé, dans chacun des Cahiers pédagogiques que j’ai reçus, plusieurs articles qui m’ont donnés à réfléchir à ma pratique, quel que soit le thème du dossier, parfois à ma grande surprise. Ils m’ont apportés des idées concrètes mais aussi la théorie qui permet de s’assurer et se rassurer par rapport des essais empiriques. Le CRAP m’a donné l’occasion d’avoir suffisamment confiance en moi pour oser écrire, d’abord des articles, puis deux ouvrages avec ma complice. Mais le CRAP, ce sont aussi les Rencontres d’été et ses échanges pédagogiques non-stop, les amitiés nouées au détour d’un atelier, d’une ballade ou d’un repas partagé. Des rencontres, parfois improbables mais toujours riches, de collègues de tous horizons, au propre comme au figuré, qui m’ont permis de voir le métier autrement que par le petit bout de ma lorgnette. Le CRAP mérite de poursuivre sa route pour donner l’occasion aux générations montantes de confronter leurs idées à celles des autres avec, toujours, le souci de nos élèves en filigrane.

Anne-Marie Sanchez»