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Le tarot dans l’escalier

Vous ne savez pas combien il y a d’élèves, de profs, d’écoles en France ? Vous êtes comme moi, les chiffres ne vous évoquent pas grand-chose. Alors, allez faire un tour au salon de l’éducation la foule vous donnera une petite impression des dimensions de l’Éducation nationale et de ses enjeux notamment commerciaux. Car, le salon c’est aussi et surtout, une grande foire où l’on trouve tout : des manuels scolaires, de l’orientation, des voyages culturels, du matériel didactique, des institutions, des bonbons, des sandwiches et même des mouvements pédagogiques.

Un peu perdue dans cet immense catalogue à feuilleter en marchant, j’ai aussi trouvé des conférences, des tables rondes disait-on parfois et beaucoup de gens sérieux. Et puis, surtout, des élèves. Il est rare de les voir dans les endroits où l’on parle d’eux et là, ils étaient en nombre.  » Rassemblez votre groupe  » disaient les gardiens à l’entrée et, bien vite, les enfants, les ados s’éparpillaient, regardaient, couraient, se bousculaient. Ils étaient partout, essayaient les murs d’escalades et les motos des gendarmes, jouaient au tarot dans les escaliers, monopolisaient les ordinateurs du stand de l’INRP pour faire des réussites, buvaient et mangeaient dans tous les coins Oui, oui, je crois bien qu’au salon de l’éducation l’élève est au centre.

Les élèves ont été aussi présents, aussi sollicités que leurs enseignants. Certains ont même trouvé le moyen de ne pas se comporter en simples visiteurs consommateurs. Tels ces lycéens du journal Typo, un journal lycéen de l’académie de Dijon, à qui nous donnons volontiers la parole. Ils sont venus à huit, élèves
de première et de terminale, accompagnés de leur enseignant Dominique Gaye, et ils ont  » couvert  » le salon de l’éducation à la fois pour leur journal et comme correspondants de la presse quotidienne départementale.

Peu de journalistes professionnels ont montré de l’intérêt pour ces  » apprentis  » qui occupaient la même salle de presse qu’eux. Pourtant les jeunes qui s’expriment ici proposent un regard vif, pourvu d’une saine dose d’irrévérence qui ne devrait pas manquer de nous interroger. Ils se sont même livrés à un exercice journalistique délicat, puisqu’il s’agissait d’adapter le propos au média…

Françoise Carraud