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Le système éducatif : analyses et perspectives

Ainsi, le n° 71 renouvelle la projection sur dix ans, jusqu’en 2013, du système éducatif. Dans le premier degré, dont les effectifs dépendent avant tout de la démographie, on attend 235 000 élèves de plus d’ici 2008, puis 109 000 de moins jusqu’en 2013, soit au total 126 000 en plus. Ceux du second degré diminueront au total de 68 000, avec une augmentation dans les collèges de 14 000 et une baisse dans les lycées peut-être de 77 000. Les effectifs d’étudiants pourraient augmenter de 38 000 ou de 73 000, suivant la politique qui sera menée. Et pendant ces dix années, 400 000 enseignants et 105 000 autres personnels devraient partir à la retraite, soit plus de 16 000 par an en moyenne. Le rapprochement de ces chiffres permet d’estimer les besoins en recrutement, de l’ordre de plus de 17 000 par an. Le dossier détaille les données, et la marge de variation que les politiques pourront exploiter ; mais on peut craindre qu’ils s’attachent seulement au début de la phrase suivante, qui concerne par exemple les professeurs d’enseignement général : « la demande va tout d’abord diminuer, puis connaître une hausse en fin de période », en oubliant qu’il faut au moins cinq ans après le baccalauréat pour former un enseignant et qu’il faut donc intégrer ce délai dans les prévisions de recrutement. Un second dossier traite des disparités entre collèges publics, en termes de taille, de structure et de population d’élèves, mais aussi en termes de rapport avec l’environnement et d’efficacité dans l’accompagnement et l’orientation des élèves. Il établit ainsi une typologie en cinq classes (urbains favorisés, urbains défavorisés, petits collèges, mixtes socialement défavorisés, mixtes socialement plutôt favorisés) ; dans les grandes villes, les caractéristiques sociales des collèges sont très tranchées ; elles sont plus mixtes ailleurs. Un article analyse la sectorisation et les stratégies d’évitement de celle-ci que l’on peut observer dans les 109 collèges de Paris, où les types extrêmes se rencontrent ; le contournement de la sectorisation par les familles porte sur 8 % (seulement 8 % serais-je tenté de dire par rapport aux idées qui circulent) des élèves de 6e ; ces dérogations seraient moins nombreuses que dans le reste du pays. Enfin, un article analyse les sorties précoces du collège dans une académie (Bordeaux), en fin de 5e ou en fin de 4e ; les premières touchent surtout les petits collèges, les secondes les collèges mixtes plutôt socialement favorisés.

Jacques George