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Le proviseur K2.0 ! Un jour, je serai à votre place

Lorsqu’on est reçu au concours de personnel de direction, on ne sait pas à l’avance quel chef d’établissement on sera, ce qui de notre expérience d’enseignant demeurera, ce qui dans notre éducation, notre parcours de vie nous influencera. Quel sera, donc, notre style. Le style de Dominique Nguyen Duc Long : c’est bien cela qui apparaît au fil des chapitres de ce livre. Mais ce style n’est pas décrit à la manière d’un poseur pour qui la manière compte plus que le contenu : Dominique Nguyen Duc Long apparaît comme un homme aux forts repères, qui sait où est son essentiel. Et il n’est pas dans la forme, ni dans la surface.

Son essentiel est fait de facettes diverses. Il vient pour partie du commencement de sa vie, lorsque Dominique Nguyen Duc Long est né, à Saïgon dans une famille nombreuse, « plutôt privilégiée », au sein de laquelle il a appris « le sens du mot respect » et le témoignage de ce respect « à tout personne qui détient une autorité ». La notion d’« autorité bienveillante » est très présente dans le récit, Dominique Nguyen Duc Long demandant que l’élève « respecte le cadre strict (et non négociable) imposé par l’institution scolaire ». Élève « moyen » lui-même, il a eu la persévérance nécessaire pour mener son parcours scolaire à son terme, devenir professeur de comptabilité, puis, dix ans plus tard, chef d’établissement. De quoi porter comme un essentiel aussi tout au long du livre ce croire-dur-comme-le-fer que tout élève peut réussir et qu’il faut tout mettre en œuvre pour l’y aider. Deux autres éléments constituent des facettes de ce style : le proviseur est ceinture noire de karaté et il ne manque pas une occasion de partager avec ses élèves à la fois l’esprit et la pratique d’un sport qu’il élève bien au rang d’un art de vivre. Et il est aussi présent sur les réseaux sociaux, où l’on trouve des traces de ses essentiels dans des messages toujours constructifs et des échanges avec des élèves. Ce sont donc toutes ces facettes des essentiels de Dominique Nguyen Duc Long que l’on suit dans ce livre, accompagnés de parcours et de témoignages d’élèves, de réactions d’enseignants que l’on sent impliqués dans ce travail qui n’est pas l’affaire d’un seul individu. Un livre généreux en ce que l’homme ne garde pas pour lui ses recettes. Un livre modeste en ce que les recettes ne sont pas présentées comme magiques, ni transférables en l’état. Un livre honnête, à l’image de ce que l’on perçoit de l’auteur. Un livre courageux car il n’est jamais simple de se montrer lorsque l’on est cadre de l’éducation nationale.

Christine Vallin