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Le numérique pour mieux faire écrire

Une autre manière de faciliter la compréhension…

Tout le monde sait l’ambition de nos nouveaux programmes. Pour y répondre, le numérique peut jouer son rôle, et particulièrement le Tableau interactif quand il est connecté à internet. J’utilise ainsi le remarquable site de l’INA intitulé Jalons pour l’histoire du temps présent, par exemple pour montrer aux élèves sidérés la vidéo d’un champignon atomique sur l’écran blanc du tableau numérique interactif, donnant à voir ce qu’on entend par « énergie atomique ». Avec ma classe de seconde, j’ai ainsi pu rendre palpable le risque que représente le nucléaire et faire sentir l’enjeu des énergies renouvelables. En complément du livre papier, l’usage du numérique apporte à l’enseignant un confort pédagogique, tout particulièrement avec des élèves en grande difficulté, car il permet de faire voir et de donner faire mémoriser facilement des références.

À consulter en ligne
De l’intérêt des outils collaboratifs pour piloter les TBI
En savoir davantage sur le site Jalons de l’INA

Une autre manière de valoriser les travaux individuels…

Tout le monde sait la difficulté de l’enseignant à faire écrire ses élèves. Avec des outils numériques, la diffusion des travaux individuels est très simple, que ce soit en Intranet au sein d’un espace partagé sur le serveur de l’établissement, sur un environnement numérique de travail accessible de la maison, ou encore sur un site web personnel qui sert d’interface entre le privé et le public, le travail et la maison. Chaque élève est invité à commenter un article où figure une vidéo, une image ou un texte, et chacun peut lire le commentaire de l’autre, pour s’en emparer ou pour s’en divertir. Cette visibilité du numérique a ainsi poussé mes élèves à travailler autrement, et même à retravailler leur premier jet d’écriture d’une semaine sur l’autre, pour être lu ou par souci esthétique.

En savoir davantage sur ce qu’on peut faire avec un site de prof

Une autre manière d’envisager le travail de réécriture

Tout le monde sait la difficulté de faire travailler en groupe. L’intégration du numérique provoque une dématérialisation du travail. Désormais, je peux choisir de ne plus imprimer les travaux d’élèves rendus directement sur le site web où les élèves ont publié leurs commentaires. Le travail inachevé de l’élève peut se poursuivre à la maison, déborder du cadre strict du cours pour se prolonger à distance.
Pour accompagner l’élève dans son écriture, ma correction peut figurer ou non sur le document numérique que je restitue aux élèves et qu’ils doivent alors améliorer. Cette dématérialisation permet en outre à l’élève de rendre un travail parfait, car propre, non raturé et dont les corrections une fois réalisées ne laissent aucune trace lors de la notation finale. Ainsi, le travail numérique valorise le travail de mes élèves et assouplit la frontière entre le travail à la maison et le travail en classe.

En savoir davantage sur l’aide à l’écriture

Une autre manière d’envisager le travail individuel et collectif

Le numérique a révolutionné mes stratégies pédagogiques dans la gestion de classe et l’émulation de travail. Grâce à l’outil de pilotage de la salle informatique dite pupitre, je peux diffuser mon écran à tous les élèves pour mieux faire voir mon message, pour ainsi dire en cinémascope, de façon à répliquer sur l’outil numérique le pouvoir que me confère habituellement ma maitrise de la parole. Mieux encore, grâce à l’outil de pilotage, je peux choisir de diffuser l’écran d’un élève aux autres, afin que tous puissent s’en enrichir : je peux montrer un travail en phase avec ce que j’attends et inviter l’élève à monter aux autres comment il y est arrivé ; ou encore, je peux montrer un travail en décalage, de façon à ce que chacun puisse exercer oralement son esprit critique, que ce soit ou non par sollicitude, afin d’éclairer ceux qui n’auraient pas bien compris l’activité à réaliser.

En savoir davantage sur le concept lillois de salle pupitre

Une autre manière d’envisager le travail collaboratif

Je peux m’appuyer également des applications en ligne qui favorisent le travail collaboratif, ce qu’on appelle parfois le Web 2.0 ou cloud computing. Si certains n’hésitent déjà plus à collaborer à distance avec les élèves sur Facebook ou de Twitter, je préfère utiliser d’autres outils numériques collaboratifs comme Etherpad pour préserver notre identité numérique[[Depuis plusieurs années, Fred Cavazza  propose sur son site personnel une réflexion d’avant-garde autour du  défi de l’identité numérique.]] des intrusions.
Etherpad permet l’échange de points de vue en temps réel et une véritable et surprenante co-écriture : on passe facilement d’une sphère individuelle isolée à une véritable démarche collaborative participative.
Chaque élève est invité à se rendre sur une page commune appelée « note publique partagée » et n’a qu’à écrire dans l’espace de la page blanche pour découvrir qu’il possède une couleur propre, distincte de celle des autres membres du groupe, et complémentaire ; à l’élève d’indiquer ponctuellement son identité en remplissant lui même l’encart « sans nom » de l’avatar qu’il souhaite endosser.
Comme l’outil fonctionne en temps réel à la manière des réseaux sociaux, il contient également une fenêtre de chat qui permet aux élèves de commenter leurs propres travaux, ou à l’enseignant de les encourager. Cette interface, par sa souplesse, favorise la co-écriture, c’est-à-dire la relecture des travaux individuels au nom d’un point de vue de groupe commun.
Mieux encore, cette interface possède une fonction d’historique du travail qui permet de visualiser comment s’est réalisée l’écriture, et ainsi de mieux comprendre et aider les élèves en difficulté.

On l’aura constaté par ces exemples variés, l’arrivée du numérique a permis de développer de nouvelles stratégies pédagogiques plus soucieuses de mettre en activité et en valeur des élèves capables de s’enrichir mutuellement à l’aide de pratiques collaboratives.

En savoir davantage sur comment s’approprier Etherpad à l’aide d’exemples développés

Alexis Lucas
Professeur de lettres-histoire en lycée professionnel à Roubaix (Nord)