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La déclaration de Gujan-Mestras

Nous aussi souhaitons « refonder l’école » ! Nous nous réjouissons que le nouveau ministère ait ouvert le débat, et espérons bien que celui-ci aboutisse à des mesures concrètes. Nous sommes convaincus que l’école a besoin de plus de justice et d’efficacité, que tous les acteurs, les élèves, les enseignants, les parents, ont à gagner à ce qu’elle évolue. Pour nous, cela doit se traduire par des décisions courageuses sur quatre points décisifs.

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Le brevet des collèges doit être repensé dans la logique du socle commun de connaissances et compétences, fondement des apprentissages des élèves à l’école et au collège. Son format actuel de mini-baccalauréat doit laisser la place à des épreuves interdisciplinaires, à la validation de projets menés sur un temps long, comme les enseignants savent déjà le faire pour des options comme l’histoire des arts ou la découverte professionnelle. Accorder une place à des compétences comme l’expression orale, la recherche documentaire, le travail collaboratif, l’autonomie est essentiel pour préparer les jeunes au monde d’aujourd’hui ; intégrer ces compétences aux évaluations finales des différentes étapes de la scolarité serait un signe fort pour qu’elles soient davantage enseignées.

La formation initiale et continue, individuelle et collective doit occuper une place majeure dans la carrière des enseignants, de tous les personnels de l’éducation nationale. Nous sommes bien placés pour savoir que l’on n’en finit jamais de réfléchir sur ses pratiques, d’explorer des modalités différentes pour encadrer les apprentissages des élèves, pour organiser des projets, pour travailler en partenariat avec les parents d’élèves, quelle que soit leur distance à l’école, ou encore des intervenants extérieurs, dans toute leur diversité.

L’organisation du travail des enseignants doit être revue. Aucun enseignant ne se contente de donner des heures de cours, tous accomplissent de multiples tâches, mais le plus souvent de façon informelle, non reconnue. C’est à l’échelle des équipes des écoles et des établissements scolaires qu’il faut penser la répartition des tâches et l’organisation du travail collectif, selon les besoins et les compétences disponibles : pour les enseignements disciplinaires bien sûr, mais également pour des missions comme l’accompagnement personnalisé des élèves, les projets pédagogiques, l’orientation, les relations avec les parents.

Notre école doit être l’école de tous les enfants et adolescents, quelles que soient leur origine, leur situation personnelle, leurs difficultés passagères ou durables. Elle doit préparer à toutes les dimensions de la vie sociale, en étant ouverte à son environnement. C’est bien dans cet esprit que nous concevons le socle commun.

Les Rencontres organisées par le CRAP-Cahiers pédagogiques ont été l’occasion de débattre de ces questions politiques comme de nos pratiques pédagogiques dans toutes leurs dimensions, autour du thème « Les apprentissages au cœur de la relation éducative ». Si ces Rencontres ont lieu chaque année, nous espérons que la très prochaine rentrée scolaire se déroulera pour une fois dans une ambiance plus positive. Nous sommes en tout cas bien décidés à proposer le meilleur pour nos élèves, en souhaitant que les responsables de notre éducation nationale fassent en sorte que les rentrées suivantes soient celles de la mise en œuvre des réformes nécessaires.