L’évaluation scolaire, mythes et réalités

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Les chapitres les plus originaux de ce livre mettent en évidence le rôle de la communication dans l’évaluation et, par voie de conséquence, des facteurs psychologiques de l’évaluation, que ce soit chez l’évaluateur ou chez l’évalué. L’étude des effets de « halo », de « séduction », des échanges « commerciaux » inconscients et de toute la part d’imaginaire qui se glisse dans les appréciations ou les « instruments » apparemment les plus objectifs est menée de main de maître. Le verbal et le non-verbal sont passés au crible comme les aspects liturgiques et sacrés de l’évaluation la plus naïvement laïque. C’est là, dans le dévoilement des mythes et des rites – qui sont une autre façon d’exprimer une vérité cachée et où M. Barlow est le plus original -, ce qui fait le fond de son apport. Sans cesse il rappelle. en philosophe de l’éducation, que si « l’évaluation est inséparable d’une philosophie de l’action humaine », celle-ci étant inhérente à une phénoménologie de l’acte, l’évaluation relève en même temps d’une psychologie de l’éducation. Là comme ailleurs, les sous-entendus, involontaires ou inconscients, traversent nos actes comme nos méthodes ou nos outils et sont toujours porteurs de valeurs et de sens au-delà de l’apparence.
Il y a donc un deuxième degré de l’évaluation caché sous le premier, de l’invisible caché sous le visible. L’élève le voit ou du moins le sent obscurément mais pas toujours l’enseignant. C’est le paysage de ce deuxième. degré, latent, que dévoile le livre, si bien que l’évaluation tout entière apparaît toujours traversée par un dialogue entre « imaginaire et rationalité ». Au terme de sa lecture, l’enseignant finit par constater que, en vérité, « tout un halo de mythes et de rites vient auréoler de fantasmes le tracé rationnel de sa démarche ».

Albert Moyne

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