Les Cahiers pédagogiques sont une revue associative qui vit de ses abonnements et ventes au numéro.
Pensez à vous abonner sur notre librairie en ligne, c’est grâce à cela que nous tenons bon !

L’éducation, levier pour la transition

Pour la première fois, ce 4 décembre, l’éducation est officiellement inscrite au programme des discussions sur le climat à l’occasion de la COP 21. Y étaient présents de nombreux ministres de l’éducation et des représentants de la société civile internationale. Le CAPE (Collectif des associations complémentaires de l’École), a participé avec cinq autres organisations à une conférence débat sur le thème « Comment aborder la question du développement durable et de l’éducation ? Quel engagement pour demain ? ».

Espaces Générations Climat au Bourget - Photo Catherine Chabrun

Espaces Générations Climat au Bourget – Photo Catherine Chabrun

Les cinq organisations partenaires du CAPE sont le Cfeedd (Collectif français pour l’éducation à l’environnement vers un développement durable), le Cnajep, (Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d’éducation populaire), le Collectif Paris Éducation 2015, la revue Alter mondes et Solidarité laïque.

Stand et conférence

Ces six organisations participent en outre au village international nommé « Espaces Générations Climat » installé dans l’enceinte de la COP 21 du 30 novembre au 11 décembre 2015 au Bourget. Elles y militent « pour que la place de l’éducation – au sens le plus large possible : pour tous et tout au long de la vie – soit entendue, vue, lue, reconnue comme un levier essentiel pour la transition vers un monde plus juste, plus solidaire, plus écologique, plus fraternel ».

Lors de la conférence organisée en fin de journée pour ce « thematic day », Catherine Chabrun, rédactrice en chef du Nouvel Éducateur (ICEM-Pédagogie Freinet), était chargée de porter la parole du CAPE. Elle a notamment souligné que l’éducation devrait être « le levier essentiel de la lutte contre le dérèglement climatique et de l’avenir de l’humanité », mais qu’elle est pourtant « juste évoquée dans le texte de négociation et avec des mots évasifs sans engagements concrets : “importance de l’éducation, formation et sensibilisation du public” ».

Le stand

Le stand

Parmi les citoyens, « peu ont les connaissances suffisantes pour en comprendre véritablement les enjeux et donc être acteurs de la transition attendue », notamment parce que « l’école apporte des connaissances, des savoirs parcellaires et cloisonnés le plus souvent par le biais des sciences, de la géographie, de l’enseignement civique… Mais la structure disciplinaire de l’enseignement surtout à partir du collège rend difficile une compréhension globale de la complexité du monde et des enjeux qui sont à l’œuvre. »

Engagement

Catherine Chabrun a aussi rappelé que « les pratiques éducatives, pédagogiques et coopératives de nos associations visent les expérimentations, les découvertes, les apprentissages ancrés sur la vie, sur l’environnement culturel, social, familial… pour que l’enfant, l’adolescent en soit vraiment acteur. Mais toutes ces pratiques ne s’exercent pas dans n’importe quel milieu éducatif, il lui en faut un libérateur, coopératif et démocratique. »

Par sa voix, le CAPE a pris l’engagement de «mettre à disposition de la société, de l’éducation, du territoire et des différents acteurs éducatifs», à travers ses militants et ses professionnels, « ses savoirs, ses connaissances, ses pratiques (…) pour participer à la construction d’un citoyen et d’une citoyenne éclairés, émancipés, capables d’agir sur leur territoire, en coopération avec les autres pour le protéger, l’améliorer et le transformer ».

Cécile Blanchard

A lire aussi :
« L’école héritée du XIXe siècle n’est guère préparée à travailler sur les valeurs qui s’imposent au XXIe siècle », entretien avec le collectif « Paris-éducation 2015 »

Que feriez-vous si vous saviez ?, recension du livre d’Éric et Catherine Guilyardi