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J’ai choisi naturellement la filière qui permettait la plus grande ouverture sur le monde….

La filière ES a été pour moi une évidence, et tout sauf une filière « sous-scientifique ». J’avais le niveau pour choisir entre les trois bacs généraux, et j’ai choisi naturellement la filière qui permettait la plus grande ouverture sur le monde. La filière ES permet, et même demande, une curiosité envers le monde qui nous entoure et ses évolutions : les nouvelles lois, les va et viens de l’économie… Bien sûr, cela s’apprend. Et c’est bien en cela que la filière ES se démarque : les différentes matières, que ce soit l’histoire, les sciences économiques et sociales en passant par les textes étudiés en anglais, sont liées et forment au final un ensemble cohérent dans l’esprit, une grille de lecture du monde. Les SES, plus particulièrement, permettent de décrypter les grands débats économiques et sociaux qui peuvent nous échapper, réflexion nécessaire en tant que citoyen français appelé à se prononcer. Réaliser, par exemple, l’importance de savoir qui définit le taux d’intérêt pour l’U.E. permet de comprendre les débats de fonds sur la constitution européenne.

Après l’obtention du bac, j’ai suivi une classe préparatoire aux grandes écoles de commerce, dite « HEC », voie économique. Avec plus d’heures d’histoire économique, j’ai pu approfondir les connaissances que j’avais apprises en cours de SES et détailler le schéma général. Heureusement, la filière ES m’avait appris à faire des liens entre les matières, les évènements, et plus globalement l’ensemble de mes connaissances, et c’est cette logique qui est demandé lors des « Khôles » (oraux) de culture général en prépa. De même, lors des entretiens pour intégrer les écoles, des facultés développées dès le lycée en SES d’analyse, de synthèse et de réactivité face aux informations sont essentielles.

Au bout de deux ans, j’ai intégré l’EDHEC, cinquième école de commerce de France. Je me suis retrouvée au sein d’une promotion dans laquelle la moitié était issue de voies scientifiques. Ces derniers n’ont souvent pas de schéma macroéconomique global dans la tête, et abordent les différentes matières que l’on nous apprend (finance, gestion, management) de façon parcellaire. Je pense que ma formation d’ES me permet de trouver du sens à ce cursus pluridisciplinaire. Par exemple, étudier la fiscalité comme une gymnastique mathématique ne permet pas de comprendre les implications sociales, ou même économiques, liées au prélèvement des impôts par l’Etat.

Je suis vraiment ravie d’avoir suivi ce cursus qui m’a permis de trouvé ma place. Je me rends compte de l’ensemble des conséquences du système capitaliste, les bonnes comme les mauvaises. Consciente de celles-ci, je peux maintenant envisager mon avenir professionnel sans avoir l’impression de me trahir, et avec une forte envie de trouver des solutions.

Lise Lujan, Bac + 4 – 2ème année au sein de l’EDHEC Business School, Lille.