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Faire tomber les murs

Le 2 Avril, le Cardie et Canopé[[http://www.cndp.fr/accueil/]] ont organisé pour la 3e année, le « Printemps de l’Innovation ». Dix-huit équipes, deux par laboratoire, ont présenté les projets qu’elles mènent en classe ou dans leur établissement. Une dizaine d’autres ont affiché et commenté leurs travaux. Le large plateau et l’organisation rigoureuse ont permis aux visiteurs d’assister tout au long du jour aux « laboratoires d’expérience», au forum et aux mini-conférences.

Le matin, ils étaient quelques deux cents participants dans l’amphi, à la conférence de Constance Hammond, chercheuse à l’Inserm, et à la remise des Labels par la Rectrice. Dans un moment court et fortement symbolique, (c’est un simple « papier »), neufs équipes académiques ont vu leur projets valorisés officiellement par la Rectrice. Moment attendu, ici, à Lyon depuis fort longtemps.
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Faire bouger les temps et les lieux

Ont suivi des rencontres multiples. Rencontre avec Alisson, jeune infirmière stagiaire dans un établissement scolaire, qui s’étonne encore: «Ce qui m’a frappée à travers les projets, c’est de voir des apprenants devenus acteurs et non plus simplement auditeurs.»

Rencontre avec Marc, conseiller pédagogique : «En amenant des élèves du cycle 3 a ré-imaginer leur ville plus économiquement et socialement durable, on crée forcément de nouvelles interactions entre eux et les adultes. » Entourés d’urbanistes, de la FERS[[Fondation entreprise et réussite scolaire]], du Grand Lyon, les élèves et enseignants de Saint-Priest ont besoin de partenaires. L’innovation, pour qu’elle perdure, ne peut être solitaire. Elle ouvre les murs. Le projet permet aux enfants de faire le lien avec leur propre contexte urbain, de réfléchir collectivement, de faire des choix, d’acquérir ainsi autonomie et responsabilité. Une démarche citoyenne en quelque sorte ? Abandonné depuis quelques années, l’utilisation de ce mot mérite de retrouver ses lettres de noblesse. La plupart, sinon toutes les expériences présentées vont dans ce sens, ce qui demande de travailler collectivement, de faire bouger les emplois du temps et les lieux.

C’est le cas, dans le cadre de l’aménagement d’une école, du projet des élèves de CP et CM qui ont travaillé avec un designer pendant trois ans. Ils se sont familiarisés avec un nouveau lieu et ont réfléchi sur l’usage des locaux de l’école.

C’est le cas aussi du projet qui a amené à suivre au plus près la réforme de la filière professionnelle tertiaire administratif, en mettant en place une pédagogie de scénario : vivre une histoire avec sa chronologie. Cela nécessitait de faire bouger les espaces et demandait aux élèves de jouer des rôles.
L’apprentissage mixte et classe inversée consiste en l’utilisation des technologies numériques pour un apprentissage à la fois en classe et en ligne. Les élèves prennent l’information en ligne chez eux. En classe, le temps est uniquement consacré à des activités, exercices.
« Je viens ici chercher des idées que je propose ou pas dans mon établissement, je viens faire mon marché. » dit Gabriel, jeune CPE. Gageons qu’il en a trouvé plus d’une au cours de cette journée.

Didier Lapeyronnie ajoute en conclusion que ce qui devrait être l’une de nos préoccupations, à nous les acteurs de l’école, c’est de construire des ponts entre le monde scolaire et les populations défavorisées. Voilà avancé par Didier Lapeyronnie un des points de la mission du nouveau ministre : « s’assurer que la réforme des zones d’éducation prioritaires poursuit son chemin. » La formation des enseignants reste aussi l’une des questions majeures que traitera le Cniré, « s’il continue d’exister… avec le nouveau ministre », ajoute-t-il.

Roxane Caty-Leslé