Les Cahiers pédagogiques sont une revue associative qui vit de ses abonnements et ventes au numéro.
Pensez à vous abonner sur notre librairie en ligne, c’est grâce à cela que nous tenons bon !

Et pourtant ils réussissent !

Une équipe d’inspecteurs est allée observer des cours, consulter des outils des élèves (cahiers, manuels, référents…), s’entretenir avec les enseignants dans trois départements, au sein d’écoles de types et de contextes parfois différents mais offrant ces caractéristiques communes de réussite particulière.

Un fonctionnement collectif qui prend en compte tous les autres acteurs

Une école qui intègre davantage et mieux les parents
Même si on constate souvent un manque d’ambition scolaire chez les élèves et leurs familles, il y a partout un grand respect pour l’école, parfois au prix de gros efforts des équipes d’enseignants pour établir des relations fortes avec les parents et construire ou reconstruire une représentation positive de l’école. Une place importante leur est accordée dès l’inscription de l’enfant et durant toute sa scolarité.
Dans la majorité des cas, ils sont fréquemment invités à l’école : soirées rendez-vous, école ouverte le soir, retour aux parents sur les activités pratiquées par les élèves.

Un réel fonctionnement d’équipe
Ces équipes, fortement motivées, sont dans l’ensemble très stables, font preuve de beaucoup de cohésion, mettent en commun leurs pratiques et veillent dans l’ensemble à offrir unité et cohérence dans leurs démarches didactiques et pédagogiques. Le rôle important du directeur est souligné à plusieurs reprises, son dynamisme et son engagement créant une véritable impulsion de l’équipe.
Dans toutes les écoles visitées, l’accent a été mis sur la qualité des relations avec les municipalités qui se montrent attentives à l’entretien des locaux, à la qualité du cadre de vie des enfants et qui accompagnent volontiers les projets montés par les enseignants.

Des enseignants soucieux des droits et des devoirs des élèves
Dans l’ensemble des écoles visitées, des règles de vie sont clairement instaurées et respectées par tous les élèves. Les exigences sont à la fois nettes et bien perçues : on vient pour apprendre, et cela depuis la maternelle. L’école est aussi un lieu de vie agréable où l’enfant est respecté, et où l’enfant respecte les adultes, les autres enfants et le matériel.
Les enseignants portent un regard très positif sur les enfants ; en cours, la valorisation est constante, aussi les élèves n’éprouvent-ils aucune peur à dire qu’ils n’ont pas compris, qu’ils ont besoin d’explications supplémentaires et la participation à tous les travaux est excellente. Une grande sérénité règne dans ces classes comme dans les espaces communs ; l’impression, face aux actes de vandalisme perpétrés dans les quartiers, est souvent que l’école reste un lieu privilégié, respecté et comme sanctuarisé.

À ce fonctionnement collectif s’ajoute une réelle qualité de la réflexion didactique et pédagogique :

Cohérence de formation construite dès la maternelle
Là où école maternelle et école primaire sont regroupées ou proches, les enseignants de maternelle et de primaire travaillent en équipe, conçoivent des projets et s’accordent sur la façon de communiquer les résultats des évaluations aux familles. On s’efforce de réunir des conseils d’école globaux et des conseils de cycle, ce qui contribue encore à renforcer la cohésion des équipes et la cohérence de l’enseignement dispensé. Des documents suivent les enfants d’une classe à l’autre.

Priorité à la dimension langagière
On insiste beaucoup et dans chaque discipline sur l’activité langagière : gros travail sur la langue orale, dès la maternelle, qui semble bien adapté aux particularités du public accueilli. Dans cet esprit ont aussi été mis en place des ateliers sciences et langage, des actions nombreuses de lecture oralisée à destination d’autres élèves. Les élèves sont habitués à répondre de façon complète, à rendre compte d’un travail de recherche, à préciser leur stratégie, à s’écouter.
Les écrits variés, individuels ou collectifs sont fréquents.

Donner sens aux tâches à effectuer et aux apprentissages
La plupart des enseignants s’efforcent de mettre en scène un contexte qui donne tout leur sens aux outils à acquérir, par exemple par l’activité de résolution de problèmes : situations choisies de sorte que chaque élève ait bien à résoudre un « problème qui lui pose problème ». On constate que les élèves ont construit de très bons comportements (capacité à se poser des questions, à procéder par essais, à inventer des stratégies, à analyser leurs résultats, à argumenter pour convaincre).

Des efforts pour individualiser les apprentissages, tout en responsabilisant les élèves
Outre la bonne articulation entre les situations d’apprentissage et les évaluations auxquelles l’élève est souvent associé, on note la capacité des équipes rencontrées à diversifier, voire individualiser leurs démarches, à adapter souplement leurs exigences.
Les enseignants soulignent l’importance des interactions : verbaliser (pour le maître ou pour la classe) pour justifier ses choix et ses procédures, donner son avis sur les présentations des autres, comprendre ensemble ce qui est réussi et pourquoi…

Une attention constante aux élèves en difficulté
En classe, l’individualisation de l’enseignement, l’entraide, le tutorat entre élèves, sont des formes de réponses souvent efficaces. Traiter l’erreur comme une phase normale des apprentissages aide à désamorcer certaines difficultés, du moins évite qu’elles ne s’enkystent et finissent par paralyser un enfant.

Rendez-vous sur le site de l’académie de Nantes pour lire la version intégrale de cette synthèse des observations et analyses réalisées sur le terrain, en septembre 2005 :
[ Accéder au site ]