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« En français, il n’y a pas de limite… »

Étiez-vous contentes d’être en FREPS ?
Morgane : Au début, la classe média du collège fait un peu plus rêver : ils savent dès le début qu’ils vont parler d’actualité, assister à des tournages, des émissions de radio… Alors que nous au début, le FREPS, on ne sait pas trop ce que c’est…

Léina : On comprend bien que c’est une liaison entre le français et l’EPS mais on n’arrive pas à voir ce qu’on va pouvoir faire entre les deux. À l’idée comme ça, il n’y a aucune liaison qui se fasse directement.

Delphine : Ce ne sont pas des matières qui ont un grand rapport. Ce ne sont pas forcément qu’elles s’opposent mais avant on avait l’impression qu’elles étaient très éloignées.

A quoi vous attendiez-vous quand vos deux professeurs vous ont présenté le projet ?
Delphine : On s’attendait surtout à des travaux de groupe.

Léina : C’est ce qu’on fait d’ailleurs…

Morgane : Oui, finalement, on avait déjà anticipé…

Delphine : Au début, il faut reconnaitre qu’on ne savait pas vraiment ce qu’on allait faire : du français en EPS ? Est-ce qu’on allait faire du sport tout en faisant du français ? Bref on imaginait tout…

Finalement que vous ont-ils proposé de mettre en place jusque-là ?
Léina : Cela a commencé – il me semble – par les devoirs d’analyse que nous avons fait en demi-fond : on devait analyser nos performances pendant les séances sous forme rédigée et structurée. Du coup, cela se rapportait au français.

Cela vous a semblé intéressant de procéder comme ça pour améliorer votre technique de course ou c’était seulement du travail en plus ?
Delphine : Personnellement, je trouve que ça aide plus dans le travail plus scolaire : quand on a des présentations, des diaporamas, des exposés, on est plus entrainé à s’exprimer… Après, forcément, c’est un peu de travail en plus parce qu’il faut rédiger les choses, en plus du travail qu’on fournit habituellement en classe, mais ce n’est pas non plus une charge extrême.

Léina : Pour le demi-fond aussi, ça aide ! Parce qu’on est obligé d’appliquer une certaine technique et que du coup on prend l’habitude de réfléchir à nos gestes, à nos stratégies… Comme on partageait les documents produits, on avait un retour, on pouvait améliorer, on pensait dans les séances suivantes à des choses qui ne nous avaient pas parues évidentes dès le début. Ça nous permet de nous améliorer sportivement aussi.

Est-ce que vous avez mené d’autres projets depuis ?
Morgane : Nous avons aussi produit un logo pour le FREPS avec le professeur de technologie. C’était vraiment intéressant : il y avait plusieurs groupes, chacun a proposé un logo et justifié avec un diaporama les raisons de son choix des couleurs, de la forme à partir des éléments du cours de technologie. Il fallait réussir à convaincre les autres de l’intérêt de notre projet, c’était plutôt stimulant. Ensuite nous avons eu un temps d’échanges pour nous mettre d’accord sur un logo commun, qui en a rassemblé deux ou trois, d’ailleurs.

Est-ce que cette démarche, cette façon de travailler vous apporte quelque chose ? Vous semblerait-il intéressant de la généraliser à d’autres matières ?
Delphine : Oui, c’est clair ! Mais ça ne me parait pas faisable dans toutes les matières.

Morgane : En français, par exemple, il n’y a pas de limite ! Il y a tellement de domaines différents. En mathématiques par contre, c’est plus restreint. On ne peut pas ou en tout cas c’est beaucoup plus compliqué.

Léina : L’analyse qu’on a menée en FREPS, je pense qu’on peut la réinvestir dans beaucoup de matières, en histoire par exemple ou même en langue et même en maths. Ça peut paraître bizarre mais lors du dernier devoir maison de maths, le professeur a privilégié l’écrit et il fallait vraiment expliquer notre démarche de résolution. Du coup je me suis appuyée sur ce qu’on avait fait en FREPS, ça m’a aidé, personnellement, à structurer et à rédiger clairement…

Vos professeurs vous proposent beaucoup d’outils numériques. Lesquels préférez-vous ?
Delphine : On utilise principalement les tablettes mais on peut utiliser également des ordinateurs. Ce qui est bien c’est d’avoir le choix : un diaporama est plus facile à monter sur un ordinateur alors que pour filmer des performances, la tablette est plus adaptée.

Morgane : Nos professeurs nous proposent beaucoup d’outils. On est la génération Internet : on va être confronté à de nombreux outils qui vont changer tout le temps, ça nous permet d’apprendre à nous adapter.

Léina : Pour le moment avec nos vies de collégiennes, on n’utilise pas encore les outils qu’ils nous proposent dans notre vie de tous les jours. Le compte Twitter c’est pour la classe, pas encore nous personnellement. Mais c’est sûr qu’ils nous apprennent à réfléchir à notre comportement sur les réseaux. On sera moins naïves…

Delphine : Avec les vidéos d’information sur le fonctionnement des réseaux sociaux qu’ils nous ont montrées, je réfléchis un peu plus avant de mettre une photo en ligne.

Morgane : Avec le FREPS et tous les outils qu’ils nous proposent, on a l’impression d’être dans un cadre moins scolaire. C’est plus en prise avec la vraie vie. Je crois que ceux qui seront en FREPS l’année prochaine auront beaucoup de chance !

Propos recueillis par Yaël Boublil

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