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Écrire au collège, l’apport des ateliers d’écriture et de leurs pratiques

L’écriture semble bien devenir une pratique sociale, le développement et la fréquentation des ateliers d’écriture en témoignent. Cela influence-t-il l’école ? La réalité quotidienne des classes ?

Dans un ouvrage collectif Écrire au collège, l’apport des ateliers d’écriture et de leurs pratiques, trois animateurs d’ateliers, Philippe Lecarme, Marie Mas et Fabienne Swialty, proposent au monde de l’école leurs expériences et leurs réflexions.

Bien sûr, les logiques d’atelier et les logiques scolaires sont largement différentes, dans un atelier l’animateur « doit avant tout recevoir, accueillir des paroles à peine énoncées, à peine tracées, à peine audibles » alors qu’à l’école les exigences d’évaluation, de notation demeurent. Mais, même si tout ce qui se pratique en atelier ne peut être fait à l’école, les ateliers ont élaboré des instruments et exploré de nouvelles façons de faire entrer dans l’écriture littéraire personnelle qui peuvent tout à fait se traduire dans la réalité des classes. Si ces nouvelles conceptions de l’écriture également issues de la recherche théorique semblent difficiles à mettre en œuvre, l’expérience des ateliers nous apporte une aide très concrète. C’est ce que nous offrent aussi les auteurs de ce livre en développant, dans une large partie, nombre d’outils et de pistes de travail autour des jeux de vocabulaire, grammaire, orthographe, pastiches, contes, nouvelles, romans, récits de vie, poésies, textes dialogués…

Ainsi les ateliers d’écriture nous proposent des consignes, des contraintes, des dispositifs qui ont fait leurs preuves. Surtout ils nous prouvent que « l’écriture en groupe est possible, que la lecture devant le groupe facilite le travail ultérieur du texte, que le passage à la réécriture n’est pas si difficile, que le plaisir d’écrire est accessible à tous ».

Mais l’écriture d’atelier n’est pas une technique pédagogique parmi d’autres, elle appelle un changement des attitudes et des instruments. Elle est une véritable transformation de l’enseignement du français, une révolution copernicienne. Les activités proposées ne sont pas que des jeux gratuits ou parallèles aux cours, elles suggèrent une réorganisation du cours autour de l’écriture car « le réemploi de techniques d’ateliers, tant qu’il reste partiel, risque d’en désamorcer l’effet novateur ». Ce livre existe pour nous aider à mettre en œuvre cette difficile révolution tout en affirmant que c’est à l’enseignant de décider de son propre « champ du possible » À nous cependant de toujours faire nôtre le pari éthique de ces animateurs d’atelier : « les enfants et les adolescents sont capables de beaucoup. Aux adultes de trouver les moyens pour que ces capacités cachées se réalisent ». Avec ce livre nous pouvons dire « Chiche ! »

Françoise Carraud