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« Des apprentissages favorisés par les activités théâtrales »

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Qu’apprend-on de neuf dans ce dossier ?
Force est de constater tout d’abord ce qui n’est pas inédit : le théâtre reste une activité marginale à l’école. Mais cela n’empêche pas de nombreux collègues, de différents degrés et disciplines, de le pratiquer avec des objectifs très variés. Plus que du neuf, on trouve dans ce dossier une explicitation des apprentissages favorisés par les activités théâtrales. La nouveauté serait plutôt la pertinence renforcée du recours au théâtre, par exemple dans le contexte renouvelé du travail par compétences et du socle commun. Le théâtre aide à repenser une évaluation moins centrée sur l’accumulation de connaissances, offre une occasion de travailler des compétences transdisciplinaires et constitue un moyen pour améliorer l’acquisition de connaissances disciplinaires. Art de la présence dans un monde de plus en plus virtuel, le théâtre est indéniablement un stimulant pour nous encourager à renouveler nos pratiques d’enseignement et d’évaluation.

Les pratiques théâtrales sont-elles stables ou en évolution ?
Un constat fait depuis longtemps se vérifie encore : le théâtre est un art riche d’un très gros potentiel éducatif largement reconnu mais dont l’intégration à l’institution scolaire reste difficile : ce n’est pas une « matière », cela demande du temps, de la place, des compétences pas toujours disponibles… Son développement reste donc fragile en dehors des ateliers ou options spécifiques ou en l’absence d’artistes intervenants.

Pouvez-vous nous citer quelques passages de textes particulièrement marquants selon vous ?
« Le théâtre n’est pas seulement l’affaire d’un geste artistique, mais aussi et surtout l’affaire d’intervenants qui réfléchissent à la transmission. » (B. Grosjean)

«  [Le] jeu-rejeu permet les progrès individuels et collectifs, alors que dans d’autres apprentissages, la remise de la copie corrigée et notée constitue le dernier acte officiel d’un apprentissage identifié. » ( C. Dulibine)

« Dès les premières séances, la hiérarchie scolaire (les forts, les faibles, les cancres) est battue en brèche. » (M. Lacour)

« “C’est de l’eau de théâtre, ça ne mouille pas” traduit bien l’enjeu de la distinction fiction/réalité pour les plus jeunes. » (E. Crusson)

Nathalie Bineau et Yannick Bineau

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Lu sur le site de ToutEduc

(réservé aux abonnés)

A l’école du théâtre, les élèves sont debout (Cahiers pédagogiques)
Michel Delachair
le jeudi 19 février 2015.

« Assises, mes pensées s’endorment. L’avantage des classes qui font du théâtre est qu’elles se lèvent et parlent debout à leurs professeurs. » Cette formule du comédien Philippe Avron pourrait figurer dans une anthologie de la pédagogie active, elle est extraite de la conclusion du dossier « A l’école du théâtre » des Cahiers pédagogiques de février 2015, de Jean-Claude Lallias, conseiller théâtre du réseau Canopée.

Au travers de nombreuses expériences d’introduction de l’art et de la pratique théâtrales dans les classes (une véritable recension pour l’enseignant qui veut s’y essayer), le dossier est une invite à la réflexion sur la place que pourrait prendre l’art théâtral dans l’enseignement, au-delà de tout engouement ou effet de mode, quand ce ne serait pas, à peu de frais, l’utiliser comme paravent facile face aux difficultés rencontrées.

Pour l’auteur de la conclusion, le théâtre pour tous est un « enjeu de la rénovation pédagogique : parce que le théâtre est jeu, art de la présence et ainsi réponse au virtuel, parce que le théâtre est langage… » et langages au pluriel. Parce qu’il est art, il établit les liens nécessaires entre les tranches disciplinaires, donne de la cohérence aux apprentissages, facilite les démarches actives. »

Michel Delachair