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Changer les maths pour changer la société

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«Des maths pour tous» : pourquoi ce titre ?

Nous avions plutôt choisi «Quelles maths pour tous ?» Avec ses deux sens sous-jacents : «quelle formation mathématique commune devraient posséder tous les adultes de ce pays» et «comment enseigner pour embarquer tous les élèves, sans en laisser sur le bord du chemin ?»
Cela répond à deux constats : il n’y a pas de consensus clair sur les finalités de l’enseignement des mathématiques (en outre ces finalités sont parfois en tension), et il y a trop d’échecs en maths dans la scolarité actuelle.

Comment avez vous travaillé pour l’élaboration de ce dossier ?

Nous nous sommes partagé le suivi des relations avec les auteurs, l’un plutôt pour l’école primaire, l’autre plutôt pour le collège, sans que cette distinction soit déterminante.

Pensez vous avoir contribué à changer l’image des mathématiques qui était un de vos objectifs annoncés dans l’avant propos ?

C’est toujours un objectif, nous ne pouvons pas savoir maintenant s’il est atteint, ce sera aux lecteurs de le dire !

Vous avez fait le choix dans ce dossier de privilégier les témoignages de pratiques concrètes, pourquoi ?

Parce que nous pensons que c’est une demande forte des enseignants de terrain, et aussi parce qu’au travers des témoignages concrets, chaque lecteur peut s’approprier les éléments théoriques que les articles distillent…

Question provocatrice, vous évoquez aussi le plaisir qu’on éprouve à s’approprier des problèmes, à chercher en équipe et surtout à trouver des solutions ; on pourrait donc tous trouver du plaisir à faire des maths ?

Réponse provocatrice : oui, tous, sauf ceux qui n’aiment pas chercher, ceux qui n’aiment pas trouver, ceux qui n’aiment pas jouer, ceux qui n’aiment pas discuter avec les autres…

On a reproché souvent aux mathématiques d’être un instrument de tri des élèves, qu’en est-il aujourd’hui, qu’y a t-il de fondamental à changer pour évacuer ce stéréotype ? pour que les maths contribuent demain à faire réussir tous les élèves ?

Nous n’avons bien sûr pas de réponse simple et satisfaisante à cette question ! Déjà il est difficile de savoir dans quelle mesure c’est un stéréotype…

De nombreuses démarches présentées dans ce numéro illustrent une approche par la recherche de problèmes. Une des clés est peut-être de sortir régulièrement d’un schéma consistant à imbriquer des techniques pour, plus tard…, un jour…, étudier des problèmes plus sérieux quand les bases techniques seraient suffisamment solides… Les allers-retours avec une nécessaire automatisation seraient alors, à nos yeux, moins excluants.

Un vrai changement suppose une nette évolution des pratiques pédagogiques, donc une nette évolution de la formation (au sens large) des enseignants, mais aussi un changement de regard de la part de la société…

Autrement dit, pour paraphraser la devise des Cahiers pédagogiques : «faut-il changer la société pour changer les maths, ou changer les maths pour changer la société ?»