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Agir pour la persévérance scolaire

Une table ronde a réuni le matin, pour échanger avec une vingtaine de participants, Christelle Nayrolles et Florence Castincaud du CRAP, et Frédérique Weixler, chargée de mission sur l’évaluation de la lutte contre le décrochage scolaire au ministère de l’Éducation nationale.

Florence Castincaud et Christelle Nayrolles

Florence Castincaud et Christelle Nayrolles

Dans le document de présentation de la journée, la FCPE rappelait qu’il n’y a pas de cause unique au décrochage scolaire, mais que l’institution doit s’interroger sur sa capacité à diagnostiquer et prendre en charge les difficultés rencontrées par certains élèves. « Ainsi, faire réussir tous les élèves suppose de réinterroger le fonctionnement du système éducatif et non de rejeter systématiquement la faute sur l’élève ou sa famille ». C’était bien l’axe de réflexion de la journée.

Frédérique Weixler a rappelé que la prévention du décrochage est une priorité politique du gouvernement et de l’union européenne. Elle l’est aussi pour les enseignants. Frédérique Weixler a défini son champ intervention au sein du ministère : elle travaille sur la transversalité des parcours scolaires. Pour individualiser le parcours scolaire d’un élève, une mise en relation doit s’opérer entre tous les acteurs du terrain, développer des outils opérationnels, jouer sur les différents facteurs qui peuvent se cristalliser et rendre plus difficile le raccrochage scolaire. La démarche doit être systémique.

Du côté du terrain, Christelle Nayrolles, pour le premier degré, a pris la question sous l’angle de la différence filles-garçons. Il y a deux fois plus de garçons décrocheurs que de filles. Ce chiffre interroge sur les stéréotypes de genre dans les classes de la maternelle à l’élémentaire, sur la place de l’identification au corps professoral majoritairement féminin, sur les différenciations des rôles fille/garçon au sein des familles. Des observations en classe de maternelle et en élémentaire amènent quelques pistes de remédiation : l’importance de responsabiliser tous élèves, de donner aux enfants les moyens de se voir grandir, de se voir développer leurs compétences non pas de manière graduée comme sur une règle mais en réseau, dont toutes les branches doivent être valorisées, de coopérer entre pairs dans des travaux scolaires pour ne pas rester seul face à soi-même ou encore face à l’adulte.

Florence Castincaud, pour le collège, a souligné combien le « métier de parent » se complexifie à l’entrée en sixième, et plus encore bien sûr pour les parents les plus éloignés de l’école qui ne viendront jamais dire à une équipe d’enseignants : « Je crois que mon enfant est en train de décrocher ». Et deux ans plus tard, quand le dégout de l’école est bien installé chez certains, la palette des possibilités se fait plus restreinte.

Sur un sujet aussi sensible, les échanges ont été vifs et nourris, et se poursuivaient l’après-midi en interne. Les pistes pour améliorer la situation et faire que l’école génère moins d’échec sont nombreuses et pour la plupart connues : elles nécessitent de mettre en route des chantiers collectifs à l’échelle des établissements et des territoires.

Allez, il ne faut pour cela « que » de bons pilotages, des acteurs engagés, et des institutions qui facilitent l’innovation. Nous pouvons tous en être !

Florence Castincaud et Christelle Nayrolles


visuel_librairie_petit.jpg Dans la librairie des Cahiers Pédagogiques

Le décrochage scolaire, des pistes pédagogiques pour agir
Ouvrage – novembre 2012

Philippe Goémé, Marie-Anne Hugon et Philippe Taburet

Décrocheurs, décrochés
Revue n°496 – mars 2012